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L'Étreinte de Némésis

L'Étreinte de Némésis

Titel: L'Étreinte de Némésis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Saylor
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supérieures et la tenue indiquaient qu’il était le chef cuisinier.
    Il
semblait prêt à me frapper pareillement lorsqu’il vit l’anneau de fer que je
portais.
    — Excuse-moi.
Ne pourrais-tu pas donner quelque chose à faire à cette petite peste ?
    — Je
suis précisément venu pour ça, répondis-je.
    J’assenai
une bonne claque sur les fesses de Meto, qui sauta du tabouret et traversa la
pièce en courant. Dans sa course, il bouscula des cuisiniers et leurs aides. Eco
l’intercepta à la porte et le retint en attendant que j’arrive. Le garçon en
profita pour lécher ses doigts pleins de miel.
    — Meto !
criai-je en l’attrapant et en refermant la porte derrière nous. Tu es
exactement la personne que je cherchais. Sais-tu nager ?
    Il
leva tristement les yeux vers moi, tout en finissant de se lécher les lèvres,
et secoua lentement la tête.
    — Tu
ne sais pas du tout nager ?
    — Non,
pas du tout, m’assura-t-il.
    Je
secouai à mon tour la tête, contrarié.
    — C’est
dommage, Meto. Je m’étais persuadé que tu étais le rejeton d’un faune et d’une
nymphe des eaux.
    Il
resta un moment perplexe, puis mon erreur le fit rire bruyamment.
    — Je
connais quelqu’un qui nage à merveille ! s’exclama-t-il, coopératif.
    — Ah
bon ? Et qui est-ce ?
    — Viens
avec moi. Je vais te l’indiquer. Il est avec les autres dans les écuries !
    Il
se mit à courir, mais Eco le rattrapa. Tenu par le col de sa tunique, il nous
conduisit dans l’atrium puis nous accédâmes à la cour. Alors il parvint à s’échapper
et se précipita vers les écuries dont les portes étaient ouvertes. Nous le
suivîmes. A l’intérieur, l’air était plus frais. Il y avait une odeur de foin
et de fumier. Meto courait toujours.
    — Attends !
Tu as dit que tu nous emmenais aux écuries, protestai-je.
    — Pas
à ces écuries, cria-t-il.
    Il
pointa le doigt en avant et tourna le coin du bâtiment. J’étais persuadé qu’il
se moquait de nous. Mais j’aperçus bientôt une longue annexe de bois qui
jouxtait les écuries de pierre.
    Des
soldats montaient la garde. Ils étaient six, assis en tailleur, dans une petite
clairière, sous les conifères. Ils ne nous avaient pas vus. Soudain un
sifflement aigu transperça l’air. Je levai les yeux et aperçus un septième
garde, perché sur le toit de tuile de l’annexe.
    Les
six se levèrent immédiatement, abandonnant leurs dés dans la poussière et
tirant leur glaive. Leur officier – ou tout au moins celui qui avait
le plus d’insignes – s’avança vers moi. Il brandissait son glaive et
grimaçait sous sa barbe grisonnante.
    — Qui
es-tu ? Que veux-tu ? demanda-t-il sèchement.
    Il
ignora Meto, qui passa près de lui et se dirigea vers l’annexe. J’en conclus
que le petit esclave était connu des gardes.
    — Je
m’appelle Gordien. Je suis l’hôte de Gelina et de ton général, Marcus Crassus.
Voici mon fils, Eco.
    Soupçonneux,
le soldat plissa les yeux, puis abaissa son glaive.
    — C’est
bon, les gars, dit-il en se retournant. C’est l’homme dont Marcus Mummius nous
a parlé. Celui qui se dit limier. Que penses-tu trouver par ici ?
    Son
air de guerrier féroce prêt à tuer avait disparu. Au contraire, il apparaissait
plutôt affable et poli. Et surtout il donnait l’impression de s’ennuyer et d’être
enchanté que quelque chose vienne rompre la monotonie de la journée.
    — Le
jeune esclave nous a conduits ici, expliquai-je. J’avais oublié que les écuries
avaient une annexe.
    — Oui,
on ne la voit pas de la cour : les écuries la cachent. En fait, on ne peut
pas la voir de la maison. C’est l’endroit parfait pour les dissimuler tous.
    — Dissimuler
qui ? demandai-je, oubliant ce que Gelina m’avait dit de la situation
actuelle des esclaves.
    — Va
voir par toi-même. Apparemment, le petit Meto semble avoir très envie que vous
le suiviez. C’est bon, Fronto, tu peux ouvrir la porte.
    Le
garde sortit une grande clé de bronze. Il l’introduisit dans un cadenas pendant
à une chaîne. La porte s’ouvrit lentement. Meto nous fit signe de le suivre et
pénétra dans l’annexe.
    L’odeur
qui y régnait était assez différente de celle des écuries. C’était une odeur de
paille, mais aussi d’urine et d’excréments. Des relents de sueur saturaient l’atmosphère.
On percevait aussi une puanteur de nourriture avariée et de vomi.
    Eco
hésita sur le pas de la porte, mais je pris son

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