Lettres - Tome II
qu’ils disaient, tout ce qu’ils exposaient oralement fût consigné dans un mémoire écrit. Je vous l’envoie tel que je l’ai reçu, quoique je voie fort bien que la plus grande partie ne se rapporte point à la question. Daignez, je vous prie, me prescrire la conduite que vous croyez utile que je tienne ; car je crains de paraître ou dépasser les bornes, ou ne pas remplir toute l’étendue de mon devoir.
XLVIII. – TRAJAN À PLINE.
Instruction donnée à ce sujet.
Le mémoire des Apaméens, joint à votre lettre, me dispense d’examiner la nature des raisons pour lesquelles, d’après eux, les proconsuls de cette province se seraient abstenus de vérifier leurs comptes, puisque à vous ils ne refusent pas de vous les laisser contrôler. Pour récompenser leur droiture, je veux donc qu’ils sachent désormais que cette inspection vous la ferez par ma volonté, mais en sauvegardant les privilèges dont ils jouissent.
XLIX. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Consultation au sujet du transfert d’un temple.
Avant mon arrivée, seigneur, les habitants de Nicomédie avaient entrepris d’ajouter un nouveau forum à l’ancien, dans un coin duquel se trouve un très vieux temple de la Mère Vénérable, Cybèle, qu’il faut reconstruire où transporter ailleurs ; la raison en est surtout qu’il est tout à fait en contre-bas du nouvel ouvrage, dont la hauteur actuelle est considérable. En m’infor-mant s’il y avait eu pour ce temple quelque acte de consécration légale, j’ai appris que les règles de la consécration ne sont pas les mêmes ici que chez nous. Voyez donc, seigneur, si vous jugez qu’un temple qui n’est soumis à aucun acte légal de consécration, peut sans offense à la religion être transféré ailleurs. Du reste rien ne sera plus facile, si la religion ne s’y oppose pas.
L. – TRAJAN À PLINE.
Autorisation du prince.
Vous pouvez, mon très cher Secundus, sans vous préoccuper de la religion, si la situation des lieux semble le demander, transférer le temple de la Mère des dieux dans l’emplacement qui lui convient mieux. Et ne vous inquiétez pas, si l’on ne trouve aucune loi de consécration, car le sol d’un état étranger n’est pas susceptible de la consécration, telle qu’elle se fait selon notre droit.
LI. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Remercîment pour une faveur accordée.
Il serait difficile, seigneur, d’exprimer toute la joie que j’ai éprouvée, de ce que vous avez bien voulu, à ma prière et à celle de ma belle-mère transférer son parent, Célius Clémens, dans cette province-ci. J’apprécie pleinement l’étendue de la faveur dont vous m’honorez, quand je reçois avec toute ma famille les preuves d’une bienveillance si complète. Je n’ose pas même essayer de m’acquitter, quelque facilité que je puisse en avoir. C’est donc aux vœux que je recours, et je prie les dieux de ne me rendre jamais indigne à vos yeux des bienfaits dont vous ne cessez de me combler.
LI. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Célébration de l’anniversaire impérial.
Nous avons célébré, seigneur, avec toute l’allégresse que doit inspirer votre règne, le jour où, prenant en main l’empire, vous l’avez sauvé ; nous avons prié les dieux de vous donner, pour le bonheur du genre humain, dont la sûreté et la tranquillité reposent sur votre conservation, salut et prospérité. Prononçant le premier la formule, j’ai fait prêter serment selon l’usage solennel à vos troupes et fait jurer fidélité aux provinciaux, qui ont rivalisé avec les soldats d’affection pour vous.
LII. – TRAJAN À PLINE.
Remercîment du prince.
J’ai été heureux d’apprendre par votre lettre, mon très cher Secundus, avec quelle loyauté et quelle allégresse mes troupes et les provinciaux ont, sous votre direction, célébré le jour de mon avènement à l’empire.
LIV. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Placement des deniers publics.
Les revenus publics, seigneur, que votre prévoyance et mes soins ont déjà fait rentrer et continuent à faire rentrer, risquent, je le crains, de rester en caisse sans emploi. Car les occasions d’acheter des domaines sont nulles ou très rares ; et l’on ne trouve personne qui consente à être débiteur de l’état, surtout à douze pour cent, taux auquel on emprunte aux particuliers. Voyez donc, seigneur, si vous jugez que
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