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Lettres - Tome II

Lettres - Tome II

Titel: Lettres - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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entreprise avec tout le zèle désirable. Mais excusez ma franchise, c’est aussi un soin qui vous incombe de rechercher par la faute de qui les habitants de Nicomédie ont jusqu’à ce jour gaspillé tant d’argent ; car il ne faut pas que les responsables aient entrepris et abandonné ces aqueducs afin de se faire des largesses mutuelles. Donnez-moi donc connaissance du résultat de votre enquête.
     
    XXXIX. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
    Gymnase à Nicée, des bains à Claudiopolis.
     
    Le théâtre de Nicée, seigneur, construit en grande partie, cependant encore inachevé, a déjà englouti, d’après ce qu’on me rapporte (car je n’en ai pas vérifié le compte), plus de dix millions de sesterces ; et en pure perte, je le crains. En effet, il s’affaisse et s’entr’ouvre avec d’énormes fentes, soit parce que le sol est humide et mou, soit parce que la pierre est tendre et friable. Il est urgent d’examiner si on doit l’achever, l’abandonner, ou même le démolir. Car les appuis et les murs de soutènement dont on ne cesse de l’étayer, me paraissent moins solides, que coûteux. Des particuliers ont promis beaucoup d’accessoires, tels que des basiliques autour du théâtre, et une galerie pour couronner les gradins ; mais tous ces travaux sont ajournés, tant qu’est suspendue la construction principale qu’il faut achever avant. Les Nicéens ont encore entrepris avant mon arrivée la réfection de leur gymnase, détruit par un incendie et ils le veulent beaucoup plus vaste, avec un plus grand nombre de places qu’auparavant. Ils y ont déjà passablement dépensé ; mais il est à craindre que ce ne soit sans grande utilité. C’est une œuvre sans ordonnance et sans unité. En outre un architecte, rival sans doute de celui qui l’a commencé, affirme que les murs, quoique épais de vingt-deux pieds, ne peuvent supporter le poids dont on les charge, parce que l’intérieur est garni de pierre sèches et que l’extérieur n’est pas revêtu de briques. Les habitants de Claudiopolis aussi creusent plutôt qu’ils ne bâtissent des bains immenses dans un bas fond, dominé même par une montagne ; ils y consacrent l’argent que les sénateurs supplémentaires, accordés par votre faveur, ont déjà versé pour leur admission, ou verseront dès que je le leur demanderai. Aussi craignant que là les deniers publics, ici, ce qui est plus précieux que tout l’argent du monde, vos bienfaits ne soient mal employés, je suis dans l’obligation de vous demander, non seulement pour le théâtre, mais aussi pour ces bains, de m’envoyer un architecte, qui examinera s’il vaut mieux, après la dépense déjà faite, terminer ces ouvrages tant bien que mal, tels qu’ils ont été commencés, ou faire les corrections et les transformations qui paraîtront nécessaires. Car il faut éviter, pour vouloir sauvegarder les dépenses faites, d’en faire de nouvelles inutilement.
     
    XL. – TRAJAN À PLINE.
    Instruction donnée à ce sujet.
     
    Étant sur les lieux vous examinerez et déciderez mieux que personne ce qu’il convient de faire relativement au théâtre entrepris par les Nicéens. Il suffira que vous me disiez à quel parti vous êtes arrêté. Quant aux travaux promis par des particuliers, il sera temps d’en exiger l’exécution quand le théâtre, qui en a été l’objet, sera terminé. Ces Grecs légers ont un faible pour les gymnases ; et les Nicéens pourraient bien avoir entrepris celui-ci un peu trop orgueilleusement. Mais il faut qu’ils sachent se contenter de ce qui peut leur suffire. Quel conseil doit-on donner aux habitants de Claudiopolis au sujet de leurs bains, qu’ils ont commencés, comme vous dites, sur un emplacement peu approprié ? vous en déciderez vous-même. Vous ne pouvez manquer d’architectes. Il n’est pas de province où l’on ne trouve soit des hommes de métier, soit des hommes ingénieux, à moins que vous ne croyiez plus court de vous les envoyer de Rome, quand nous les faisons venir nous-mêmes de Grèce.
     
    XLI. – C. Pline à l’empereur Trajan.
    Projet de canal.
     
    Quand je considère l’élévation de votre fortune et de votre caractère, il me paraît tout à fait séant de vous proposer des ouvrages dignes aussi bien de l’immortalité que de la gloire de votre nom, et dont l’utilité égalera la beauté. Il y a dans le territoire de Nicomédie un lac très étendu, sur lequel les marbres, les

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