Lettres - Tome II
L’EMPEREUR TRAJAN.
Requête d’Accius Aquila.
Accius Aquila, seigneur, centurion de la sixième cohorte de cavalerie, m’a prié de vous transmettre une requête où il implore votre bienveillance pour sa fille. J’ai cru qu’il y aurait de la dureté à refuser, sachant avec quelle douceur et quelle bonté vous écoutez les prières de vos soldats.
CVII. – TRAJAN À PLINE.
Demande accordée.
J’ai lu la requête que vous m’avez envoyée de la part de P. Accius Aquila, centurion de la sixième cohorte de cavalerie ; touché par ses prières, j’ai donné le droit de cité romaine à sa fille. Je vous envoie le texte du rescrit, pour que vous le lui remettiez.
CVIII. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Requête pour les villes de la province.
Je vous prie, seigneur, de m’indiquer quel droit il vous plaît qu’on accorde aux villes de Bithynie et du Pont pour le recouvrement des sommes qui leur sont dues soit pour des loyers, soit pour des ventes, soit pour d’autres causes. Je vois que la plupart des proconsuls leur ont reconnu un privilège sur les autres créanciers et que cette pratique a pris force de loi. J’estime cependant qu’il serait digne de votre prévoyance, d’établir quelque règlement définitif, qui assure à jamais leurs intérêts. Car les décisions des autres, même nées d’une sagesse indulgente, sont de courte durée et sans force, si votre autorité ne les confirme.
CIX. – TRAJAN À PLINE.
Refus de l’empereur.
Le droit à accorder aux villes de Bithynie et du Pont sur les sommes qui leur sont dues pour une cause quelconque, doit être déterminé d’après les lois propres à chacune d’elles. Car si elles ont le privilège de passer avant les autres créanciers, il faut le leur conserver ; si elles ne l’ont pas, il ne convient pas que je le leur donne au préjudice des particuliers.
CX. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Requête en faveur de Julius Piso.
Le syndic de la ville d’Amisus poursuit devant moi Julius Pison en restitution de quarante mille deniers environ, qui lui ont été donnés par la ville il y a vingt ans, avec le consentement de son sénat et de l’assemblée du peuple ; il se fonde sur vos édits qui interdisent ces sortes de donations. Pison répond qu’il a fourni beaucoup à la ville, et qu’il a presque dépensé toute sa fortune pour elle. Il s’appuie en outre sur le long espace de temps écoulé, et supplie qu’on ne lui arrache pas, avec ce qui lui reste de moyens de vivre dignement, une somme qu’il a reçue en retour de tant d’autres et depuis si longtemps. Aussi ai-je cru bon de suspendre tout jugement, afin de vous consulter, seigneur, sur la conduite à suivre.
CXI. – TRAJAN À PLINE.
Demande accordée.
Il est vrai que mes édits interdisent les largesses faites avec les deniers publics ; mais, pour ne pas ruiner la tranquillité de nombreux particuliers, il sied de ne pas révoquer et annuler celles qui ont été accordées depuis un certain temps. Ainsi donc laissons là toutes les mesures de ce genre prises il y a vingt ans. J’ai à cœur l’intérêt des habitants, autant que celui du trésor public de chaque pays.
CXII. – C. PLINE À L’EMPEREUR TRAJAN.
Consultation au sujet des sénateurs de Bithynie.
La loi Pompéia {118} , seigneur, qui est en vigueur dans la Bithynie et le Pont, n’assujettit pas ceux qui sont choisis par les censeurs pour faire partie du sénat, à donner de l’argent. Mais les sénateurs que votre bienveillance a permis à quelques villes d’ajouter au nombre légal, ont versé au trésor soit mille, soit deux mille deniers. Plus tard le proconsul Anicius Maximus a invité même ceux qui étaient choisis par les censeurs, dans très peu de villes il est vrai, à verser, les uns plus, les autres moins. C’est donc à vous de décider, si, dans toutes les villes, tous ceux qui désormais seront choisis comme sénateurs, doivent verser une somme fixe pour leur admission. Car toute mesure destinée à durer toujours doit être prise par vous, dont les actes et les paroles sont assurés de l’éternité.
CXIII. – TRAJAN À PLINE.
Avis de l’empereur.
Il ne m’est pas possible de décider en général si le don pour l’admission au sénat est dû, ou non, par tous ceux qui, dans chaque ville de Bithynie, sont nommés sénateurs. Mais, pour nous en tenir à ce qui est toujours le plus sûr, je
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