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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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colère étant mauvaise conseillère, il commettrait tôt ou tard une erreur. Il s’élança sur moi, l’épée prête à s’abattre sur mon épaule gauche. Par réflexe, je levai le bras pour absorber le coup avec l’écu que je n’avais pas. Ce geste instinctif, martelé en moi par Montbard, faillit m’être fatal. Réalisant mon erreur et maudissant mon étourderie, j’eus tout juste le temps de me lancer à terre et de rouler sur moi-même. J’étais en train de me relever lorsque mon adversaire fondit sur moi, poussant cet avantage inespéré. À genoux, je dus parer une étourdissante volée de coups. Je profitai du fait que l’attention d’Ugolin y était tout entière consacrée pour empoigner une de ses chevilles et la tirer vers moi. Il perdit l’équilibre, vola dans les airs et atterrit lourdement sur le dos. Il laissa échapper un cri de rage et se remit debout avec une agilité surprenante pour un homme de son gabarit.
    Après un quart d’heure de ce petit jeu, nous en étions au même point. Mon adversaire était toujours frais comme une rose, ce qui constituait son principal avantage, car mes bras commençaient à s’alourdir. Il était temps d’en finir.
    — Assez joué. Je te battrai avec le plat de mon épée, gros sottard, le taquinai-je. En quatre coups. Ni plus, ni moins. Maintenant, observe et apprends.
    Comme je m’y attendais, il vit rouge et se lança à l’attaque en hurlant comme un taureau enragé, oubliant toute prudence. Je parai aisément le coup puissant qu’il dirigea vers ma tête. Puis je bloquai son épée avec la mienne à la hauteur de son visage et, profitant du fait que son abdomen était à découvert, j’y enfonçai mon genou. J’eus l’impression d’avoir frappé un mur de pierre et il recula à peine. Juste assez pour ce que j’avais en tête. Je m’arc-boutai de toutes mes forces pour repousser son arme. L’homme était d’une puissance peu commune, mais en grognant sous l’effort, j’y parvins. Je fis un tour rapide sur moi-même, ma lame sifflant dans l’air. J’en abattis violemment le plat sur l’os de sa cheville droite et le géant laissa échapper un cri de douleur.
    —    Un, dis-je.
    Dans ses yeux, je lus qu’il réalisait que j’aurais pu lui trancher le pied si telle avait été mon envie. Avant qu’il ne puisse se reprendre, j’avais pivoté dans l’autre sens et frappai violemment mon arme sur son bras gauche.
    —    Deux.
    Malgré lui, il tourna le torse sous la force du coup et je descendis un coup sec sur l’intérieur de son genou droit.
    —    Trois.
    Privée de sensation, la jambe lui manqua. Il tituba puis tomba à genoux. Je lui abattis mon épée sur la nuque et l’envoyai choir sur le sol, le visage dans la poussière. Il y resta étendu, étourdi et essoufflé. Un filet de sang coulait de son oreille, mais il s’en remettrait.
    —    Quatre, lançai-je, haletant.
    Je reculai de quelques pas, conscient que le cercle formé par les soldats armés autour de nous s’était rétréci de façon menaçante. Réaliste, je n’entretenais aucun espoir de venir à bout de tous ces hommes si l’idée les prenait de me faire un mauvais parti. Mon corps convalescent avait presque atteint ses limites. Je brandis néanmoins mon arme, et tournai lentement sur moi-même pour voir le plus grand nombre de mes adversaires à la fois, bien décidé à ne pas trépasser sans être accompagné de quelques-uns d’entre eux. Au point où j’en étais, quelques meurtres de plus ou de moins ne changeraient rien.
    L’officier vint se planter devant moi. Son attitude trahissait un respect nouveau.
    —    Baisse ton arme, croisé. Tu n’as rien à craindre.
    Pendant que deux hommes relevaient Ugolin, encore sonné,
    il se retourna et s’adressa à quelqu’un que cachait le mur de soldats.
    —    Il fera l’affaire, bonne dame. Amplement.
    Les guerriers cathares s’écartèrent. Pernelle se tenait dans l’ombre, à l’endroit d’où j’avais moi-même observé l’entraînement auquel j’avais fini par prendre part malgré moi. Elle s’avança, les mains dans ses manches, tel un petit moine. En la voyant là, je compris que j’étais tombé dans un coup monté.
    —    Fort bien, Landric. Je me fie à ton jugement.
    Elle s’approcha et leva la tête vers l’arrière pour poser ses yeux dans les miens. Elle fit un petit sourire contrit, comme un enfant pris la main dans le pot de sucreries.
    —

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