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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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le gobelet d’un trait, laissant le vin frais soulager ma gorge écorchée. Puis je le posai sèchement sur la table.
    —    Foutre de Dieu. Quelqu’un va-t-il enfin m’expliquer. ? grondai-je en serrant les dents, n’y tenant plus.
    Le vieillard étira le cou vers Pernelle.
    —    Tu avais raison, ricana-t-il. Ce garçon a du caractère et il jure comme un templier. Heureusement, il se bat aussi comme tel.
    Malgré la pénombre, je sus que mon amie rougissait. Elle baissa les yeux pour éviter les miens et j’eus l’impression que ses épaules étaient secouées par un fou rire mal contenu. Le vieil homme se racla la gorge pour réclamer mon attention.
    —    Tu me vois désolé de cette mise en scène. Elle était nécessaire, crois-moi.
    —    Nom de Dieu ! J’aurais pu.
    Un coup sec retentit et me fit sursauter. Rambaut venait d’abattre furieusement sa main sur la table.
    —    Suffit ! s’écria-il d’une voix grave et puissante en me toisant d’un air sévère. Garde tous ces jurons pour toi !
    J’avais une folle envie de lui sauter à la gorge et de serrer jusqu’à ce que les yeux lui sortent des orbites. Je respirai profondément à quelques reprises pour me calmer.
    —    J’aurais pu y perdre un membre ou même y rester, reprochai-je au vieillard. Je suis encore faible et vous me lancez volontairement contre ce gros bœuf. J’ignore à quel jeu vous jouez, ou pourquoi je comparais tel un accusé devant votre sanhédrin de carnaval, mais.
    —    Allons, allons, Gondemar. coupa aimablement le vieillard. On m’a raconté que, même diminué, tu avais terrassé Ugolin sans trop d’effort. Pourtant, ce brave garçon a pour habitude de faire trembler ses adversaires juste en les regardant. Es-tu trop modeste pour admettre ta victoire ou seulement trop colérique pour accepter le fait que tu n’étais pas en contrôle de la situation ?
    Rabroué comme un petit garçon, je me tus.
    —    Lorsque dame Pernelle t’a ramené de Béziers, les réactions à la présence d’un croisé ont été. mitigées, expliqua Bertomieu. Les blessés étaient nombreux et nos ressources limitées. Peu d’entre nous comprenaient qu’elles soient gaspillées pour un des sbires d’Innocent alors que tant des nôtres souffraient. J’en faisais partie, je l’avoue. Mais Pernelle est têtue et sait être convaincante. Elle nous a révélé t’avoir bien connu dans son enfance et nous a raconté la façon dont tu avais été élevé par un maître d’armes. Tu es subitement devenu plus intéressant.
    J’acquiesçai de la tête. Je commençais à soupçonner la direction qu’allait prendre cette conversation et j’étais loin d’en être ravi.
    —    Nous avions de bonnes raisons de vérifier par nous-mêmes si tu es aussi habile qu’on le dit. À notre demande, dame Pernelle a organisé ta petite rencontre avec Ugolin qui, comme tu as pu le constater, est un combattant en tous points redoutable. Je dois dire que le résultat est au-delà de nos espérances. Non seulement peux-tu rivaliser aux armes avec quiconque, mais en épargnant ton adversaire, tu as su gagner le respect d’autrui. C’est la marque d’un meneur.
    —    Vous me voyez fort aise de tout cela, maugréai-je avec cynisme. Maintenant, serait-ce trop demander de connaître les raisons de cette mascarade ?
    Bertomieu se tourna vers Rambaut et lui fit un signe de tête. Celui-ci se leva, fit le tour de la table et vint se poster devant moi.
    —    Pernelle t’a déjà mis au courant de la situation dans laquelle nous nous trouvons, je crois ?
    Je hochai la tête.
    —    Nous savions depuis plusieurs années que la croisade se préparait. Mais nous n’avions pas prévu le nombre, ni la cruauté des croisés.
    —    Alors, vous n’avez que ce que vous méritez. Si vis pacem, para bellum 1 , m’a souvent répété mon maître. Quiconque déroge à ce principe est un inconscient ou une femmelette.
    Rambaut accusa la rebuffade en silence, mais se raidit percep-tiblement. Bertomieu lui tendit un parchemin qu’il déroula sur la table.
    —    Approche, m’ordonna-t-il.
    Curieux de savoir où tout cela mènerait, je le rejoignis. Sur la table se trouvait une carte savamment dessinée qui montrait le Sud et ses places fortes.
    —    Voici l’ensemble de nos forteresses. Comme tu le sais déjà, Béziers et Carcassonne sont tombées. Dès la prochaine quarantaine, Cabaret, Bram, Minerve,

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