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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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événements ? Si Dieu jugeait cette Vérité suffisamment importante pour me laisser sortir de l’enfer, qui étais-je pour m’opposer à sa volonté ?
    Je passai plusieurs fois par jour à l’infirmerie pour en ressortir chaque fois plus préoccupé. L’état de Montbard ne s’améliorait pas. Frappé par une forte fièvre, il demeura inconscient deux jours entiers. Autant pour chasser l’inquiétude que pour maintenir la forteresse en alerte, je consacrai mes journées à diriger des entraînements intenses dont les hommes sortaient en nage et épuisés, le tout suivi de travaux visant à reconstruire les bâtiments incendiés. En quelques jours, la toiture du corps de logis fut réparée.
    Un matin, Pernelle surgit de l’infirmerie pendant que je participais à un exercice au cours duquel le puissant Ugolin exigeait toute mon attention.
    —    Gondemar ! criait-elle en agitant les bras. Gondemar !
    Je fis signe à Landric de prendre la relève et la rejoignis, la bouche sèche et la gorge serrée par l’inquiétude.
    —    Vite ! dit-elle, hors d’haleine en me saisissant la main. Viens avec moi !
    —    Que se passe-t-il ? Est-il. ?
    —    Il est sauvé, Gondemar ! Il est réveillé et jure comme un démon !
    Je l’arrêtai dans son élan, la ramenai vers moi, la saisis par les hanches et la soulevai sans effort pour la faire tournoyer dans les airs. Je riais comme un dément sans pouvoir m’en empêcher et, une fois sa surprise passée, elle se joignit à moi. Je la déposai et lui baisai la joue.
    —    Pernelle, tu es formidable ! m’exclamai-je.
    Embarrassée, elle regarda subrepticement autour d’elle en
    rajustant sa robe noire avec modestie, les joues rougies. Les soldats nous observaient tous, un grand sourire sur les lèvres.
    —    Je suis une Parfaite, Gondemar de Rossal, me reprocha-t-elle sans grande conviction. De telles frivolités ne me siéent guère. Garde tes grosses pattes et tes baisers pour toi !
    —    Tu es aussi mon amie et tu viens de me dire que tu as sauvé la seule autre personne importante qui me reste. Je t’embrasserai si j’en ai envie !
    —    Bon, bon. Tu veux voir Montbard ou non ?
    Ma réponse allant de soi, elle me tira vers l’infirmerie. Elle ouvrit la porte et s’écarta pour me céder le passage.
    —    Gare, murmura-t-elle. Il est dans une de ses plus belles humeurs.
    Montbard était à demi assis dans son lit, appuyé sur quelques coussins, son torse couvert d’une toison grise toujours enrubanné. Son visage était creusé et encore pâlot. Il tenait dans une main un bol en bois dont il tirait un bouillon clair avec une cuillère en étain.
    —    Te voilà, bougre d’excès d’huile de reins ! tonna-t-il. Tu vas peut-être réussir à convaincre cette petite sorcière de me nourrir pour vrai ! Elle est peut-être devenue hérétique et guérisseuse, mais elle a toujours la tête aussi dure !
    —    Je vois que Pernelle et vous avez refait connaissance. Vous semblez aller mieux. En tout cas, vous avez bonne voix.
    —    Par le croupion dodu de la Vierge, ça ne durera pas longtemps si on ne me donne que du bouillon tout juste bon pour les vieillards édentés ! On ne m’a quand même pas recousu le ventre pour le laisser mourir de faim !
    Pernelle se retourna vers moi et haussa les épaules, découragée. Elle se massa les tempes et soupira. Visiblement, ce n’était pas la première fois qu’elle entendait cette tirade et sa patience semblait toucher sa limite.
    —    Le maudit hutin refuse de comprendre que, voilà quatre jours, il avait les tripes qui pendaient hors du ventre.
    Elle avisa mon maître et l’admonesta en agitant l’index comme l’aurait fait une mère à un petit garçon turbulent.
    —    Fléau de Dieu, vous allez me faire le plaisir de cesser de hurler comme un cochon qu’on égorge et de jurer comme un. comme un.
    —    Comme un hérétique ? compléta Montbard avec un sourire malicieux.
    —    Mrrmmmmph. grommela Pernelle, le visage écarlate. Il me rendra folle. Bon, je te le laisse, me dit-elle. Je commence à regretter le fil que j’ai gaspillé à recoudre ce rustre ! Assure-toi qu’il termine son bouillon. Fais-le-lui avaler par le nez s’il le faut. Ensuite, donne-lui ceci. C’est une décoction de feuilles de saule pour contrôler sa fièvre. Et ça le fera dormir, chuchota-t-elle pour moi seul, exaspérée.
    Elle me tendit un petit gobelet à

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