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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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un nouveau tour de la pièce et s’arrêta devant chaque membre de l’assistance. Tous se levèrent à mon arrivée, posèrent la main sur le cœur, inclinèrent solennellement la tête en m’adressant tous la même parole rituelle avant de se rasseoir.
    —    Je suis Jaume, chevalier du Temple de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf.
    —    Je suis Eudes, chevalier du Temple de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf, dit un des templiers que nous avions découvert à Quéribus.
    —    Je suis Daufina, Parfaite de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf.
    —    Je suis Raynal, chevalier du Temple de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf, dit l’autre templier que je connaissais déjà.
    —    Je suis Peirina, Parfaite de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf.
    —    Je suis Véran, chevalier du Temple de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf.
    Quand j’arrivai à sa hauteur, mon maître fit comme les autres. Dans la pénombre, il me sembla que son œil valide était humide.
    —    Je suis Bertrand, chevalier du Temple de mon état, dit mon maître d’une voix rendue épaisse par l’émotion. Je te reçois parmi les Neuf.
    Puis ce fut au tour de dame Esclarmonde, restée près de l’autel.
    —    Je suis Esclarmonde de Foix, Parfaite de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf.
    —    Je suis Ravier, Magister de l’Ordre et chevalier du Temple de mon état. Beau frère, je te reçois parmi les Neuf. Que l’on mène notre nouveau frère vers son siège puisqu’il est maintenant des nôtres, ordonna-t-il en transférant ma main sur le bras de la Parfaite.
    Esclarmonde me conduisit au fauteuil vide dans le coin le plus sombre de la pièce à la droite du Magister et j’y pris place. Puis elle se rendit à son propre siège, à l’autre extrémité.
    —    Mes frères et sœurs, acclamons notre nouveau frère ! s’écria avec force le Magister.
    Tous se levèrent d’un trait et se mirent à l’ordre, la main à nouveau sur le cœur.
    —    Non nobis, domine ! Non nobis, sed nomini tuo da gloriam 1 ! crièrent-ils tous à l’unisson. Baucent ! Baucent ! Baucent !
    Ils se rassirent et un silence de mort tomba sur le petit temple. En diagonale de l’autre côté de la pièce, Montbard me regardait intensément. Il semblait nerveux.
    —    Lève-toi, beau frère, m’ordonna sire Ravier, qui était demeuré près de l’autel. Car les secrets que je vais maintenant te révéler doivent être reçus debout, dans la dignité et l’humilité.
    J’attendis. Lorsqu’il fut face à moi, il s’arrêta et me dévisagea.
    —    Gondemar de Rossal, tu t’es engagé sur ta conscience à protéger et préserver les secrets de notre Ordre. Reçois-les maintenant, car tel est ton droit et ton fardeau.
    Il se mit à arpenter le temple, entre son fauteuil et l’autel. Les mains dans le dos, il avait l’air de rassembler ses idées. Après un instant, il s’immobilisa et me dévisagea.
    —    Sache d’abord que dans ce Sanctum Sanctorum 1 se tiennent les seuls êtres humains qui savent ce qui te sera révélé. Ils sont à la fois élus et maudits par cette connaissance. Les membres sont au nombre de neuf et je suis leur maître. Voilà quelques jours encore, ils étaient huit car, depuis plus de deux décennies, une place était réservée au sire Bertrand de Montbard, dans l’espoir que nos routes se croisent un jour. Celui qui a consenti sans jamais défaillir au plus cruel des sacrifices, l’abandon par l’ordre du Temple, qu’il avait loyalement servi, a maintenant retrouvé sa place légitime parmi nous. Quant à toi, la mort de sire Drogon a libéré une place et, sur l’avis insistant de dame Esclarmonde et des sieurs Eudes, Raynal et Bertrand, il a été décidé qu’elle te revenait en raison de tes agissements. Entends-tu bien tout cela ?
    Bouche bée, je hochai la tête comme un garçonnet intimidé.
    —    Tu sais déjà qu’en l’an 1118 après le martyre de Notre-Seigneur, Hugues de Payns et huit de ses compagnons fondèrent l’ordre des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon avec, pour but avoué, la protection des pèlerins chrétiens en Terre sainte.
    —    Mon maître me l’a raconté, en effet, dis-je en désignant Montbard, qui esquissa un sourire.
    —    Ton maître t’a enseigné avec sincérité ce

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