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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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vie et lègue-le à ton successeur, comme je le fais pour toi. Qu’il soit laissé là où il se trouve jusqu’à ce que vienne l’ordre de le ramener en terre natale. Si tu le peux, deviens Magister Templi et utilise les templiers contre les ennemis de la Vérité.
    Je prie Dieu pour qu’il t’arme de constance, te bénisse et te mène à bonne fin, mon frère.
    Hugues de Payns, Ordo IX, Seigneur de Montigny, Magister Militiae Templi, en l’An du martyre de Jésus 1136.
    Je restai un moment interdit, impressionné de tenir entre mes mains un document rédigé de la main d’Hugues de Payns, le fondateur de l’ordre du Temple. Puis je le roulai, le rattachai et le tendis à Ravier, que je fixai, perplexe.
    —    Par ce document, m’expliqua-t-il, notre frère Hugues léguait la Vérité à son successeur, Robert de Craon, qui lui succéda comme Magister Templi et comme Magister de l’ordre des Neuf, indiqué par l’expression Ordo IX.
    —    Cette formule. L’An du martyre de Jésus. Je ne l’ai jamais entendue auparavant et pourtant vous l’utilisez tous. Que signifie-t-elle ?
    —    Patience, beau frère. Tu comprendras bientôt.
    Il replaça le manuscrit dans la cassette, en sortit le second et me le remit avec le même soin. Comme la première fois, je le détachai et le déroulai. Celui-là paraissait plus récent, ce que la lecture me confirma.
    Dame Esclarmonde,
    Les choses se détériorent rapidement dans le royaume de Jérusalem et la Ville sainte risque fort de tomber sous peu devant Saladin. Je n’ai donc d’autre choix que d’envoyer la Vérité en terre natale sans en avoir reçu l’ordre. Par mesure de précaution, j’en fais deux parts. Ainsi, si par malheur l’une tombait entre les mains de nos ennemis, tout ne sera pas perdu.
    Cette cassette et ses trois clés te seront remises par le jeune sire Bertrand de Montbard, dont le nom t’est déjà connu. Un autre messager, membre des Neuf que la prudence m’interdit de nommer, portera la seconde part de la Vérité loin du Sud, là où les nôtres veilleront sur elle. En temps et lieu, par la volonté divine, les deux parts seront réunies et révélées.
    J’implore Dieu de mener ces mots jusqu’à toi.
    Robert de Sablé, Ordo IX, Commandeur de la cité de Jérusalem, en l’An du martyre de Jésus 1187.
    —    Tu entends bien, je suppose, le contenu de cette missive ? demanda sire Ravier alors que je la lui remettais.
    —    C’est la lettre dont fut chargé mon maître, répondis-je en posant mon regard sur Montbard. Celle pour laquelle il fut chassé du Temple.
    —    C’est aussi la lettre qui accompagnait une part de la Vérité. Maintenant, le temps est venu pour toi de voir la Lumière.
    Il reprit le parchemin de Robert de Sablé et me tendit le dernier manuscrit de la cassette. Il était ancien et très friable. Je le déroulai avec une extrême prudence. Il était écrit en latin. Je me mis à lire. Dès lors, le monde tel que je le connaissais fut à jamais bouleversé.
    Au très puissant, terrible et divin Tiberius, empereur de Rome.
    De Pilatius Pontius, Procurateur de Judée.
    Salut.
    Je dois porter à ton auguste attention des événements qui ont frappé récemment la province de Judée dont, dans ton infinie sagesse, tu as jugé bon de me confier l’administration en ton divin nom, pour que j’y fasse régner ta clémence et ta justice.
    Depuis bientôt trois ans, un agitateur nommé Ieschoua arpentait la province et y fomentait la colère contre ton autorité. Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’un exalté comme tous les autres. Car ils sont légion en Judée, ceux qui prêchent à grands cris l’avènement prochain de celui qu’ils appellent le Messie, un roi-prêtre mythique censé libérer les Juifs de ce qu’ils considèrent comme le joug de Rome. Mais celui-là, plus rusé que les autres, se disait ouvertement descendant des lignées de David, roi d’Israël, et d’Aaron, frère du prophète Moïse. S’appuyant sur cette prétention aristocratique, il s’est lui-même proclamé roi des Juifs. Sa popularité s’est accrue si vite que j’ai jugé nécessaire de faire enquête à son sujet. Voici ce que j’ai appris.
    Ieschoua vient de Galilée. Il est le fils premier né de Joseph et de Marie de Magdala. Son père, mort depuis peu, était bel et bien de la lignée de David. Sa mère, toujours vivante, est réputée descendre d’Aaron. Hormis son jumeau Thomas, il

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