Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
Vom Netzwerk:
revenait de chasser lorsqu’il les a vus prendre à gauche là où le chemin fourche, dit-il. Il s’est caché dans les bois et les a observés. Ils se dirigeaient vers le nord, sire.
    —    C’est la voie la plus courte pour quitter la seigneurie, remarqua Montbard. C’est ainsi qu’ils procèdent toujours. Ils passent en coup de vent puis disparaissent aussi vite. Qu’ont-ils emporté ?
    —    Tout ce qu’ils pouvaient. Ils ne nous ont rien laissé, se lamenta le prêtre. Je vois mal comment nous passerons l’hiver. Nous devrons nous en remettre à la générosité du sieur Florent.
    —    Ont-ils pris du vin ?
    —    Ça oui ! Les tonneaux étaient trop lourds, mais ils ont emporté toutes les outres qu’ils pouvaient charger sur leurs montures.
    —    Fort bien. Dieu te garde, prêtre.
    Nous fîmes demi-tour et nous élançâmes au galop sur le petit chemin étroit. Autour de nous, la forêt défilait tel un mur vert et lisse. Sauvage filait à toute allure et le vent fouettait mon visage. Entre mes cuisses, je sentais sa musculature massive qui travaillait avec la parfaite aisance que seuls possèdent les chevaux. Nous atteignîmes la fourche mentionnée et prîmes à gauche sans ralentir le pas. Après plusieurs heures de course effrénée, nous fîmes une pause près d’une rivière pour abreuver nos chevaux haletants, dont le pelage ruisselait de sueur. Montbard s’accroupit dans le chemin et suivit des doigts les traces laissées par les brigands.
    —    Leur piste est encore fraîche. Ces estropiats ne sont pas pressés. Ils avancent au petit trot. Ils se sentent au-dessus de leurs affaires. Ils ont tout au plus deux heures d’avance.
    —    Si nous nous empressons, nous les aurons rattrapés avant la nuit !
    —    Patience, damoiseau. À qui sait attendre, tout vient à point. La nuit est notre meilleure alliée.
    Nous nous remîmes en selle et avançâmes au trot. Le templier était aux aguets. Après quelques heures, que je passai à ruminer sans comprendre pourquoi nous allions si lentement, il tira les rênes de sa monture et s’arrêta. Dans la forêt, la lumière baissait.
    —    Nous allons attacher les chevaux dans les bois, loin du chemin, annonça-t-il.
    —    Mais, nous n’allons tout de même pas nous arrêter pour la nuit ? Nous devons les rattraper avant qu’ils ne quittent la seigneurie.
    —    C’est déjà fait. Ils sont tout près.
    Je dévisageai Montbard, interdit.
    —    Ne sens-tu pas la fumée ? demanda-t-il. Ils se sont arrêtés pour la nuit et ont allumé un feu. Nous allons continuer à pied.
    Je reniflai profondément l’air. Derrière l’humus, la végétation et l’humidité flottait effectivement une vague odeur de fumée,
    si faible que je ne l’aurais jamais remarquée. Il avait raison. Les brigands étaient proches. Mon sang se mit à bouillir dans mes veines.
    Nous tirâmes nos chevaux dans les bois et découvrîmes une petite clairière où poussaient de longues herbes. Après les avoir attachés à un arbre de manière à ce qu’ils puissent brouter librement, nous les quittâmes et revînmes en direction du chemin. Montbard posa une main sur mon avant-bras pour m’arrêter.
    —    Faisons plutôt une petite promenade en forêt, annonça-t-il, un sourire carnassier sur ses lèvres déformées lui redonnant son air de jeunesse.
    Je souris à mon tour, comprenant qu’il désirait les surprendre. En prenant grand soin de ne pas faire de bruit, évitant de poser les pieds sur des branches sèches, nous nous mîmes en chemin. Le soir était tombé lorsque des voix nous parvinrent. Nous nous approchâmes avec circonspection jusqu’à ce qu’elles deviennent claires. Montbard ralentit le pas et posa l’index sur ses lèvres, il s’accroupit derrière un arbre et je l’imitai. À une trentaine de toises 1 de nous, des hommes étaient assis autour d’un feu et discutaient rondement en se passant une outre de vin.
    —    Jamais je n’oublierai ce vieillard mité qui s’est mis en tête de nous résister ? ajouta un autre. Qu’est-ce qu’il s’imaginait ? Que nous allions prendre nos jambes à notre cou et nous enfuir ?
    —    Hou ! fit un autre en agitant les bras comme une femme apeurée. Non ! Pitié ! Ne me tuez pas !
    Tous s’esclaffèrent à ces pitreries qui me dégoûtèrent.
    —    Et la garcelette qui se refusait en geignant ? dit un autre.
    —    Elle avait

Weitere Kostenlose Bücher