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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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l’entrecuisse aussi sec que celui d’une nonne !
    —    Bah ! Il a fini par se mouiller ! C’est qu’elle aimait ça, la petite ribaude !
    Un nouvel éclat de rire retentit parmi les brigands. La mâchoire crispée, je sentais mon sang bouillir dans mes veines en me
    rappelant le calvaire que ces individus avaient fait subir à Pernelle. Je constatai que mes mains tremblaient de rage. Le moment de la vengeance approchait.
    —    Combien en comptes-tu ? chuchota Montbard d’un ton égal en me posant une main sur l’épaule pour me calmer.
    J’étirai le cou et observai le groupe.
    —    Douze.
    —    Qu’en conclus-tu ?
    —    Les villageois ont parlé d’une quinzaine d’hommes. Il en manque donc trois.
    —    Regarde. Ils montent la garde.
    Il montra du doigt devant lui.
    —    Là, là et là. Tu les vois ?
    En cherchant bien, j’aperçus trois hommes en bordure du camp de fortune. Ils étaient en partie cachés par des arbres, mais même avec un seul œil, ce diable d’homme les avait repérés sans difficulté.
    —    Ces truands sont tout de même prudents. Et les autres ?
    —    Ils sont tous assis autour du feu, répondis-je, faute de mieux.
    —    Écoute comme ils rient, sans se soucier d’être entendus. Ils se sentent en sécurité et m’est avis qu’à gargoter comme ils le font, ils vont bientôt cuver leur vin. Laissons-les bien s’enivrer. Lorsqu’il fera nuit noire, nous leur rendrons visite.
    Je me sentais tendu comme une corde de luth et l’idée de devoir patienter m’était presque douloureuse. Tous mes nerfs frémissaient sous ma peau. Montbard le vit, lui aussi.
    —    La vengeance que tu désires tant viendra, damoiseau, et elle a toujours meilleur goût quand elle est froide. Fais-moi confiance.
    Nous attendîmes quelques heures, immobiles, osant à peine respirer. Lorsque le moment fut enfin arrivé, le templier retira son manteau et le laissa choir par terre.
    —    Je vais m’occuper des sentinelles. Attends-moi ici et tiens-toi prêt.
    Tel un spectre malgré sa carrure, il s’enfonça sans bruit dans la nuit noire. Je demeurai là, soupesant anxieusement mes armes, les vérifiant sans cesse, oscillant entre l’angoisse du combat imminent et l’anticipation de la satisfaction que j’y trouverais et que je tentais de dominer. Je m’interdis d’imaginer ce qui se produirait si Montbard ne revenait pas.
    J’étais perdu dans mes réflexions lorsque, après quelques minutes, une main se posa sur mon épaule. Je me retournai, le cœur battant, mon épée brandie, et j’aperçus Montbard. Le diable d’homme était parvenu à se glisser derrière moi sans même que je l’entende.
    —    Par le guilleri de l’Évangéliste, aiguise tes sens, damoiseau. J’aurais pu t’égorger à ma guise. Fort heureusement, les trois sots qui montaient la garde ne valaient pas mieux.
    Il essuya sa dague sur ses braies. Dans la lumière de la lune, je vis la trace de sang qu’elle y avait laissée. Il désigna du menton le campement des brigands.
    —    Ils sont ivres et dorment comme des souches.
    J’enlevai mon manteau, mis mon épée au fourreau et empoignai ma dague.
    —    Nous en égorgerons autant que nous le pourrons avant que les autres s’éveillent, dit-il. Nous devons réduire leur nombre avant de livrer combat singulier. Compris ?
    —    Oui.
    —    Tu es prêt ?
    Je hochai gravement la tête. Puis nous nous engageâmes dans la forêt, avançant en silence jusqu’à l’orée du camp. Tout près de nous, une des sentinelles gisait sur le dos, le regard fixe et la gorge ouverte.
    Autour du feu qui se mourait, les détrousseurs étaient enroulés çà et là dans des couvertures. Seul le bruit de leurs ronflements meublait la nuit. Des outres vides gisaient autour d’eux. À l’écart, leurs chevaux étaient attachés et broutaient calmement.
    —    Je n’ai jamais vu leur chef, chuchota Montbard sans quitter le campement des yeux. Lequel est-ce ?
    Je scrutai attentivement les corps étendus et finis par repérer Onfroi, un peu à l’écart. Il dormait, la nuque appuyée sur la selle de son cheval. Je le désignai du doigt.
    —    Celui-là.
    —    Nous devons le garder pour la fin. C’est clair ?
    Je hochai la tête.
    —    Alors allons-y, jouvenceau, dit-il avec un sourire qui aurait glacé le sang du guerrier le plus endurci.
    Nous nous glissâmes en catimini parmi les

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