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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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sauvée. Ces caractéristiques, tu les as laissées mener ta vie et c’est le pire en toi qui t’a conduit ici. Maintenant, tu devras mettre ton bras au service du Bien. Ironique, n’est-ce pas ?
    —    Je suis guerrier, pas philosophe. Et quelle est cette Vérité ?
    —    Qu’il te suffise pour le moment de savoir que tu en es l’incarnation parfaite. Le reste te sera révélé en temps et lieu.
    —    Mais, comment ?
    —    Ton âme est noire comme la nuit, Gondemar de Rossal. À toi d’apprendre à voir la lumière.
    —    Je ne comprends pas.
    —    En temps et lieu, tu comprendras.
    —    Et si j’échoue ?
    L’archange désigna d’un grand geste l’endroit où nous nous trouvions.
    —    Tu sais déjà ce qui t’attend. Pour l’éternité.
    Je ne trouvai rien à répliquer. Je n’osais même pas imaginer croupir dans le froid, la solitude et le désespoir jusqu’à la fin des temps. Toute chance d’y échapper, si petite soit-elle, valait mieux.
    —    Qu’ai-je à perdre ? Quelle que soit la tâche qu’il me confie, peut-elle être pire qu’une éternité dans cet endroit ?
    L’archange se leva, se planta devant moi et m’adressa un regard solennel.
    —    N’en sois pas si sûr. Ta conscience t’accompagnera et te tourmentera sans cesse. Ton corps te rappellera tes fautes et te refusera tout ce qui est divin.
    Il posa le bout de sa crosse sur mon épaule gauche et fut une fois de plus enveloppé de cette lumière brillante.
    —    Puisque tu as fait ton choix, je te marque du sceau de la Vérité. Par les pouvoirs que me donne le Créateur de tout ce qui a été, est et sera, tu vivras jusqu’à ce que la Vérité soit préservée ou perdue. Tu vivras avec le souvenir de tes morts et de tes fautes. Tu tomberas plusieurs fois. Puis tu te présenteras à nouveau devant ton Créateur pour entendre son jugement. Lorsque tu reviendras d’entre les morts, la voie te sera indiquée. À toi de savoir la reconnaître. Suis le chemin du Sud, qui mène vers la ville des Saints. Tu y trouveras la Vérité. Ou plutôt, elle te trouvera. Mais sois sur tes gardes, Gondemar de Rossal, les ennemis de la Vérité sont légion. Ils te guetteront et te traqueront sans merci, car ils la craignent plus que tout. Les rois et les prêtres tremblent devant elle, car elle met leur pouvoir en péril.
    Une cruelle brûlure traversa ma chair. Puis les ténèbres m’enveloppèrent à nouveau.

    1
    Une toise vaut environ deux mètres.
    2
    Germanique, allemand.
    3
    Tu ne tueras point.

Deuxième partie
Le Sud

Chapitre 9 La résurrection
    Lorsque je revins à moi, tout était noir. J’avais l’étrange sentiment de flotter entre deux mondes. La première chose dont j’eus conscience fut la voix d’un homme, près de moi.
    —    Par la barbe du pape, il est vivant !
    —    Tu es certain ? demanda un autre. Après avoir perdu tout ce sang ?
    —    Puisque je te le dis. Son cœur bat et il respire. Il est miraculé, le bougre.
    J’essayai de bouger, mais une épaisse torpeur m’enveloppait. Des souvenirs confus me revenaient peu à peu. J’étais conscient. J’avais donc échappé aux brigands. Et j’étais sorti du terrible cauchemar dont j’avais été prisonnier. Je n’étais pas en enfer.
    Au prix d’un grand effort, j’entrouvris les yeux. Un homme était agenouillé près de moi. Ses cheveux, longs et noirs comme les ailes d’un corbeau, étaient lissés vers l’arrière. Il avait le menton rasé de près et portait une moustache à la gauloise qui descendait de chaque côté de la bouche et qui lui donnait un air à la fois jovial et carnassier. Ses yeux sombres étaient posés sur moi et m’évaluaient avec la froideur de celui que la mort et le sang ont cessé d’impressionner depuis longtemps.
    —    Te voilà de retour d’entre les morts, s’exclama-t-il. Tu es soit béni de Dieu, soit sous la protection du diable, toi.
    Je tentai de lui répondre, mais une douleur atroce me broya la gorge. Je me mis à tousser comme un pendu puis à étouffer, cherchant désespérément un souffle qui s’entêtait à ne pas venir, chaque effort accroissant ma souffrance.
    —    N’essaie pas de parler, conseilla l’inconnu d’un ton compréhensif. Avec la balafre qu’on t’a laissée sur le gosier, il te faudra être patient avant de seriner comme un troubadour.
    Avec délicatesse, il me tourna sur le côté pour m’aider à

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