L'Héritage des Templiers
devrait vous pousser à nous craindre encore davantage. À présent, dites-moi ce que signifie cette énigme.
— Lars pensait qu’elle permettrait de retrouver la cache de Saunière.
— Je vous jure que vous allez finir avec des moignons si vous ne répondez pas à ma question, s’écria de Rochefort en faisant mine d’approcher le brasero.
— Que dois-je faire pour vous prouver ma sincérité ? fit Claridon, de la panique dans le regard. Je ne connais que certains détails de l’histoire. Lars était comme ça. Il se confiait rarement. Vous êtes en possession de son journal. »
Le désespoir perceptible dans les dernières paroles du vieil homme les rendait crédibles. « Je vous écoute, l’encouragea de Rochefort.
— Je sais que Saunière a découvert le cryptogramme dans l’église de Rennes-le-Château lorsqu’il faisait remplacer l’autel. Il a également découvert une crypte renfermant la dépouille de Marie d’Hautpoul de Blanchefort qui n’était donc pas inhumée dans le cimetière.
— Comment Lars Nelle a-t-il appris tout ça ?
— Il a découvert l’existence de la crypte en consultant de vieux ouvrages sur lesquels il était tombé à Montfort-l’Amaury, le fief de Simon de Montfort, et qui décrivaient l’église de Rennes-le-Château avec force détails. Et puis, le manuscrit de Noël Corbu lui a fourni d’autres renseignements. »
De Rochefort détestait entendre prononcer le nom de Simon de Montfort. Encore un opportuniste qui, au XIII e siècle, avait conduit la croisade contre les albigeois et ravagé le Languedoc au nom de l’Église. Sans son intervention, les Templiers seraient parvenus à l’autonomie totale, ce qui aurait sans doute permis d’éviter leur anéantissement. Le seul défaut de l’ordre à l’époque était sa sujétion au pouvoir séculier. Il n’avait jamais compris ce qui avait poussé les premiers maîtres à unir leur sort de façon si intime à celui de la royauté.
« Saunière avait découvert que son prédécesseur, l’abbé Bigou, avait érigé la tombe de Marie d’Hautpoul. Il en a conclu que les inscriptions funéraires et la référence au tableau de Valdés Leal trouvée dans le registre paroissial constituaient des indices.
— Pourquoi les laisser au vu et au su de tout le monde ? C’est ridicule.
— Pas pour un homme du XVIII e siècle. La plupart des gens étaient illettrés à l’époque. Alors le code le plus simple ou même la phrase exacte se seraient révélés efficaces. Et c’est le cas d’ailleurs, puisque le sens de ces inscriptions nous a échappé jusqu’à aujourd’hui. »
De Rochefort se remémora une phrase lue dans les chroniques, seule référence à la cachette du legs des Templiers. « Quel est le meilleur endroit pour cacher un caillou ? » La réponse lui apparut soudain d’une grande évidence.
« Dans un tas de pierres, murmura-t-il.
— Qu’avez-vous dit ?
— Pourriez-vous me décrire le tableau ? s’écria-t-il en reprenant ses esprits.
— Oui, monsieur, dans les moindres détails. »
Voilà qui donnait à l’imbécile une certaine valeur.
« Et j’ai aussi le croquis, ajouta le vieil homme.
— Le croquis de la pierre tombale ?
— J’ai pris des notes dans la salle des archives. J’ai profité de l’obscurité pour m’emparer du feuillet.
— Où est-il ?
— Dans ma poche. »
De Rochefort décida de passer un accord avec le vieil homme. « Que diriez-vous d’une collaboration ? Chacun de nous dispose de certaines informations. Unissons nos efforts.
— Qu’ai-je à y gagner ?
— Des pieds intacts, n’est-ce pas une belle récompense ?
— Tout à fait, monsieur. Cette idée me plaît beaucoup.
— Nous sommes à la recherche du legs des Templiers pour des raisons différentes des vôtres, expliqua de Rochefort, s’efforçant de prendre Claridon par les sentiments. Une fois que nous l’aurons trouvé, je suis persuadé que vous recevrez une compensation financière pour votre peine. En outre, je ne vais pas vous laisser partir. Et si vous réussissez à vous enfuir, je vous retrouverai.
— Je n’ai guère le choix, on dirait.
— Vous êtes conscient qu’ils vous ont laissé entre nos mains. »
Les paroles de de Rochefort se heurtèrent au silence de Claridon.
« Malone et Stéphanie Nelle n’ont pas fait la moindre tentative pour vous secourir. Ils ne se sont occupés que d’eux-mêmes. J’ai entendu
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