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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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partie du bâtiment en un dédale de salles oubliées que l’on employait surtout aujourd’hui pour stocker les vivres.
    Il était rentré à l’abbaye trois heures plus tôt avec le journal de Lars Nelle et Royce Claridon. La perte du livre de Stüblein lui pesait. Son seul espoir était que le carnet et le vieil homme lui fourniraient une bonne partie des informations qui lui manquaient.
    Quant à la brune inconnue… elle posait problème.
    L’univers de de Rochefort était clairement dominé par les hommes, son expérience des femmes réduite au strict minimum. Elles appartenaient à une espèce différente, il en était convaincu, mais celle à qui il avait eu affaire sur le pont Saint-Bénezet était presque une extraterrestre. Elle n’avait jamais laissé voir la moindre crainte et avait agi avec la ruse d’une lionne. Elle l’avait attiré jusqu’au pont, en ayant planifié sa fuite avec soin. Sa seule erreur avait été de perdre le journal.
    Il lui fallait découvrir son identité.
    Mais chaque chose en son temps.
    Il pénétra dans la salle dont les chevrons n’avaient pas bougé depuis l’époque napoléonienne. Une longue table occupait le centre de la pièce ; poignets et chevilles entravés, Royce Claridon était étendu dessus.
    « Monsieur Claridon, j’ai peu de temps et bien des questions à vous poser. Votre coopération me simplifiera grandement la tâche.
    — Que voulez-vous que je vous dise ?
    — La vérité, tout simplement.
    — Je ne sais pas grand-chose.
    — Allons, ne commençons pas par un mensonge.
    — Je ne sais rien.
    — J’ai surpris vos explications dans la salle des archives. Vous êtes une mine d’informations.
    — Tout ce que j’ai dit à Avignon m’est venu sur le moment. »
    De Rochefort fit signe à un moine, qui traversa la pièce et posa une boîte de conserve sur la table, dans laquelle il préleva une noix d’une matière blanchâtre.
    De Rochefort retira les chaussures et les chaussettes de Claridon.
    « Que faites-vous ? demanda le vieil homme en relevant la tête. Qu’est-ce que c’est que ça ?
    — De la graisse. »
    Le moine en enduisit les pieds de Claridon.
    « Que faites-vous ?
    — Vous connaissez certainement l’histoire de France. Lorsque les templiers ont été arrêtés en 1307, leurs geôliers ont fait preuve de beaucoup d’imagination pour leur extorquer des aveux. Dents arrachées, instruments de métal enfoncés dans les gencives à vif. Échardes enfoncées sous les ongles. Le feu a été mis à profit de multiples façons toutes plus originales les unes que les autres. Une des techniques consistait à enduire de graisse les pieds du condamné avant de les exposer à la flamme. Les pieds cuisaient lentement, la peau se détachait comme sur une pièce de viande. Beaucoup de nos frères ont succombé à ce supplice. Tous ceux qui ont survécu ont avoué. Même Jacques de Molay. »
    L’assistant de de Rochefort, qui en avait fini avec la graisse, se retira.
    « Dans nos chroniques, on rapporte que, après avoir subi une séance de torture et après avoir avoué, un templier fut conduit devant ses inquisiteurs ; il transportait un sac contenant les os de ses pieds noirs de suie. On l’autorisa à les conserver en souvenir de son supplice. Quelle belle preuve de générosité. »
    De Rochefort approcha d’un brasero qui brûlait dans un coin de la salle. Il avait ordonné qu’on l’allume une heure plus tôt, et les braises étaient à présent chauffées à blanc.
    « Vous croyiez sans doute que ce feu servait à réchauffer la pièce. Il fait froid sous terre, en montagne. Mais ce feu vous était personnellement destiné. »
    Il approcha le brasero tout près des pieds nus de Claridon.
    « L’idée, d’après ce que je me suis laissé dire, c’est d’obtenir une chaleur douce et constante. Une chaleur intense a tendance à faire évaporer la graisse trop rapidement. Comme avec une pièce de bœuf, une température douce donne les meilleurs résultats. »
    Les yeux de Claridon s’élargirent de terreur.
    « Au XIV e siècle, l’Inquisition pensait que Dieu donnerait aux innocents la force de résister à la douleur et que seuls les coupables avoueraient. Qui plus est, détail assez pratique si vous voulez mon avis, on ne pouvait revenir sur les confessions faites au cours d’une séance de torture. Une fois le crime avoué, on n’en parlait plus. »
    Il poussa le brasero à trente centimètres

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