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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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consacrer aux affaires de l’abbaye.
    La confrérie s’apprêtait à accueillir une nouvelle recrue dans ses rangs.
    À la grande époque de l’ordre, un initié se devait d’être enfant légitime, libre de toute dette et apte à combattre. La plupart d’entre eux étaient célibataires, même si certains hommes mariés étaient devenus membres honoraires. Les criminels étaient admis ainsi que les excommuniés : les uns comme les autres pouvaient prétendre à la rédemption. Le devoir du maître était de permettre à la confrérie de prospérer. La règle ne laissait planer aucun doute à ce sujet : « Si un chevalier séculier, ou tout autre homme, veut s’en aller de la masse de perdition et abandonner ce siècle et choisir la vie commune du Temple, ne vous pressez pas trop de le recevoir. […] Mais pour que la compagnie des frères lui soit donnée, que la règle soit lue devant lui et s’il veut obéir à ses commandements, s’il plaît au maître et aux frères de le recevoir, qu’il montre sa volonté et son désir aux frères assemblés en chapitre et devant tous et qu’il fasse sa demande avec courage. »
    Mais c’étaient aux paroles de saint Paul que l’on se référait surtout lors de l’initiation, aujourd’hui : Probate spiritus si ex Deo sunt . «   Éprouvez l’esprit pour voir s’il vient de Dieu. » Pour de Rochefort, l’initiation du candidat agenouillé devant lui représentait la première tentative d’appliquer ce précepte. L’idée que cette cérémonie glorieuse doive se dérouler au beau milieu de la nuit, derrière des portes verrouillées, l’écœurait. Mais l’ordre fonctionnait ainsi. Ce qu’il léguerait à la confrérie, ce qu’il voulait voir figurer dans les chroniques, c’était le retour de l’ordre en pleine lumière.
    Les chants cessèrent.
    Il se leva du fauteuil en chêne réservé au maître depuis le commencement.
    « Beau frère, dit le maître au novice, vous demandez une grande chose car de notre ordre vous ne voyez que l’écorce. Vous voyez nos beaux chevaux et nos beaux équipements. Bien boire et bien manger, avoir de belles robes, cela vous semble bien aise. Mais vous ne savez pas les durs commandements auxquels vous devrez vous soumettre ; car y a-t-il chose plus dure, sire, que de vous faire vous-même le serf d’autrui ? Rarement vous ne ferez la chose que vous voudrez. Si vous voulez dormir, on vous fera veiller ; et si vous voulez quelquefois veiller, on vous commandera de vous reposer en votre lit. Et quand vous serez à table, que vous voudrez manger, on vous ordonnera d’aller où l’on voudra, et vous ne saurez jamais où. Et souvent il vous faudra endurer maint et maint reproche. Or regardez, doux frère, si vous pourrez bien souffrir toutes ces duretés. »
    Le jeune homme, qui n’avait probablement pas encore trente ans, les cheveux déjà coupés ras, le visage pâle rasé de près, releva la tête et déclara : « Oui, je souffrirai toutes ces choses s’il plaît à Dieu. »
    De Rochefort avait devant lui le candidat type, repéré à l’université plusieurs années auparavant ; l’un des précepteurs de l’ordre avait surveillé les progrès du jeune homme tout en se renseignant sur son arbre généalogique et son histoire personnelle. Moins il existait de liens familiaux, mieux cela vaudrait et, grâce à Dieu, le monde était plein d’âmes en perdition. On avait fini par entrer en contact direct avec le jeune homme qui, se montrant réceptif, avait pris le temps d’étudier la règle. Et puis on lui avait posé les questions rituelles : était-il marié ? Fiancé ? S’était-il engagé auprès d’un autre ordre religieux ? Était-il incapable d’honorer certaines dettes ? Était-il sain de corps ? Était-il serf d’un homme ou d’une femme pour quelque raison que ce fût ?
    « Beau frère, vous ne devez pas requérir la compagnie de la maison pour avoir honneurs ou richesses. Vous ne devez pas non plus rechercher le bien-être de votre corps. Mais vous devez espérer trois choses : échapper aux péchés de ce monde ; faire le service de Notre-Seigneur ; enfin, être pauvre et faire pénitence en ce siècle pour le salut de votre âme. Écoutez, beau frère, et entendez bien ce que nous vous dirons : promettez-vous à Dieu et à Notre-Dame que tous les jours de votre vie vous serez obéissant au maître du Temple et à n’importe quel commandeur qui sera sur vous ?

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