L'Héritage des Templiers
volumes.
Mark eut la nausée en pensant que ces ouvrages devaient sans doute être en piteux état. Bien que l’atmosphère de la salle fût saine, le temps avait sans doute fait des ravages sur l’encre et le papier. Ils auraient beaucoup mieux résisté s’ils avaient été enfermés dans un coffre. Mais les frères templiers qui les avaient mis à l’abri n’imaginaient sans doute pas qu’il faudrait sept siècles pour les retrouver.
Il s’approcha de l’une des piles d’ouvrages et examina la reliure de celui du dessus. Ce qui avait dû être de l’argent et de la feuille d’or était désormais noirci. Il étudia les gravures du Christ et de deux personnages – Pierre et Paul sans doute – dont la forme avait été moulée dans la glaise et la cire avant d’être dorée à la feuille. Savoir-faire italien. Ingéniosité allemande. Il souleva délicatement la couverture et approcha sa lampe. Ses doutes furent confirmés. Il ne parvenait à déchiffrer que quelques bribes de texte.
« Arrivez-vous à le décrypter ? demanda de Rochefort.
— Seul un laboratoire spécialisé pourrait le faire. Ces ouvrages auront besoin d’être restaurés par des professionnels. Nous ne devrions pas y toucher.
— C’est trop tard, on dirait. »
Mark aperçut un tas de livres éparpillés au sol, des bouts de papier dispersés çà et là comme les vestiges d’un incendie.
« Encore Saunière, constata Mark. Il faudra des années pour tirer quoi que ce soit d’utile de tout ça. À supposer qu’il y ait quelque chose à découvrir. Ces ouvrages sont certainement sans valeur, si ce n’est d’un point de vue purement historique.
— Tout ceci nous appartient. »
Et alors ? songea Mark. Qu’est-ce que ça change ?
Mais les idées se bousculaient dans sa tête. Saunière était venu ici, c’était incontestable. La salle au trésor lui avait fourni sa fortune – il aurait été facile de visiter l’endroit de temps à autre et de repartir avec une cargaison d’or et d’argent massifs. Les pièces auraient suscité trop de curiosité. Les banquiers et les employés des laboratoires d’essais auraient pu souhaiter en connaître l’origine. En revanche, l’or et l’argent massifs auraient constitué la monnaie idéale au début du XX e siècle lorsque l’étalon-or ou argent était en vigueur dans de nombreux pays.
Cela dit, l’abbé Saunière était allé encore plus loin.
Il s’était servi du trésor pour bâtir une église remplie d’indices pointant vers une croyance qui lui tenait à cœur au point d’en faire étalage. « Par ce signe tu le vaincras. » Des mots gravés ici, mais aussi dans l’église de Rennes-le-Château. Il se souvint de l’inscription au-dessus de l’entrée : « J’ai eu du mépris pour le royaume de ce monde et tous les ornements temporels, à cause de l’amour de mon Seigneur Jésus-Christ que j’ai vu, que j’ai aimé, en qui j’ai cru et que j’ai vénéré. » Phrase obscure tirée d’un répons qui ne l’était pas moins ? Peut-être. Pourtant, Saunière l’avait choisie intentionnellement.
« Que j’ai vu. »
Mark balaya la pièce avec sa lampe fluorescente et examina les socles de pierre.
C’est alors qu’il l’aperçut.
« Quel est le meilleur endroit pour cacher un caillou ? »
Quel meilleur endroit qu’ici ?
Malone retourna vers le générateur près duquel se tenaient Stéphanie et Henrik. Cassiopée faisait toujours semblant de préparer le trépied. Il se pencha pour vérifier qu’il y avait de l’essence dans le réservoir.
« Cet engin est-il très bruyant ? murmura Henrik.
— Nous ne pouvons que l’espérer. Mais malheureusement, ces appareils sont plutôt discrets de nos jours. »
Malone ne toucha pas à la trousse à outils, ne souhaitant pas attirer l’attention des gardes. Jusqu’ici, aucun d’eux n’avait pris la peine de vérifier ce qu’elle contenait. Les techniques défensives enseignées à l’abbaye laissaient apparemment à désirer. Mais ce n’était pas étonnant. Bien sûr, on pouvait toujours apprendre le combat à mains nues, le maniement des armes à feu, le combat à l’arme blanche. Mais le choix des recrues devait être limité et l’excellence ne pouvait être atteinte sans des bases solides.
« Tout est prêt, lança Cassiopée suffisamment fort pour que tout le monde l’entende.
— Il faut que j’aille retrouver Mark, souffla
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