L'Héritage des Templiers

Deux essais supplémentaires, et le piston se mit à fonctionner ; le moteur émit un grondement sourd. Les lumières s’allumèrent, leur intensité devint de plus en plus vive à mesure que le voltage augmentait. Les ampoules halogènes chauffaient vite et des volutes de condensation commençaient à apparaître sur le verre avant de s’évanouir aussitôt.
    Malone s’aperçut que l’un des gardes l’avait remarqué. Quelle erreur de leur part. Il faudrait à Cassiopée un petit peu plus de temps pour tirer quatre fléchettes anesthésiantes. Il se demanda si elle serait à la hauteur, avant de se souvenir de sa performance à Rennes-le-Château.
    Le générateur continuait à gronder.
    Cassiopée n’avait pas bougé, la trousse à outils à ses pieds, elle faisait semblant de régler le moteur.
    Les lumières brillaient au maximum de leur puissance et les gardes semblaient avoir perdu tout intérêt pour l’opération.
    Une lampe explosa.
    Puis l’autre.
    Un éclair blanc jaillit soudain avant de disparaître aussitôt. Malone en profita pour assener un coup de poing dans la mâchoire du garde debout près de lui.
    L’homme vacilla avant de s’effondrer par terre.
    Malone se baissa pour le désarmer.
     
    Stéphanie ramassa une pelletée de braises incandescentes et se tourna vers le garde à quelques mètres d’elle, distrait par les ampoules qui éclataient.
    « Hé », appela-t-elle.
    L’homme se retourna. Stéphanie jeta les braises dans sa direction. Un bout de bois incandescent flotta dans les airs ; le garde tendit les mains pour repousser le projectile, mais il lui tomba sur la poitrine.
    Il hurla et Stéphanie le frappa en plein visage du plat de la pelle.
    Malone vit Stéphanie jeter les braises sur le garde et l’assommer d’un coup de pelle. Il se tourna alors vers Cassiopée à l’instant même où elle appuyait sur la détente. Elle avait déjà dû utiliser une de ses fléchettes car il ne restait plus que trois gardes debout. Malone vit l’un d’eux s’attraper la cuisse. Le troisième sursauta et empoigna le dos de sa veste.
    Ils s’effondrèrent tous deux par terre.
    Le dernier, posté près de l’autel, vit ce qui arrivait à ses compagnons et se retourna vers Cassiopée, accroupie à moins de dix mètres de là, pistolet braqué sur lui.
    Il sauta derrière le support de l’autel.
    Cassiopée manqua sa cible.
    Malone savait qu’elle n’avait plus de fléchettes. Le garde ne tarderait pas à tirer.
    Il serra le poing sur son arme. Il détestait l’idée de devoir en faire usage. La détonation alerterait non seulement de Rochefort, mais aussi les templiers postés à l’extérieur. Il traversa l’église en courant, posa les deux mains sur le support de l’autel et, au moment où le garde se redressait, prêt à faire feu, il se servit de son élan pour le projeter à terre d’un coup de pied.
    « Pas mal, commenta Cassiopée.
    — Je croyais que vous étiez infaillible.
    — Il a bondi. »
    Cassiopée et Stéphanie désarmaient les templiers couchés au sol. « Ça va ? demanda Henrik en les rejoignant.
    — Je n’avais pas testé mes réflexes depuis un moment.
    — Heureuse de constater qu’ils sont toujours intacts.
    — Comment avez-vous réussi à produire cet éclair ? poursuivit Henrik.
    — On a simplement forcé le voltage, répondit Malone avec un sourire. Ça marche à tous les coups. » Il jeta un regard circulaire sur l’église. Quelque chose clochait. Pourquoi aucun des gardes postés dehors n’avait réagi à l’explosion des lampes ? « Nous devrions avoir de la compagnie », constata-t-il.
    Cassiopée et Stéphanie le rejoignirent, arme au poing.
    « Ils sont peut-être au milieu des ruines, devant l’église, suggéra Stéphanie.
    — Ou peut-être n’existent-ils pas ?
    — Je vous assure que si », dit une voix masculine provenant de l’extérieur.
    Un homme s’avança lentement, visage caché par l’obscurité.
    « Qui êtes-vous ? » fit Malone en levant son arme.
    L’homme s’arrêta près d’un feu de camp. Ses yeux enfoncés qui lui faisaient un regard dur s’arrêtèrent sur le corps de Geoffrey caché sous la couverture. « C’est le maître qui l’a tué ?
    — Sans l’ombre d’un remords. »
    Le visage de l’homme se ferma ; il murmura quelque chose. Une prière ? « Je suis le chapelain de l’ordre du Temple. Frère Geoffrey m’a contacté, moi aussi, après avoir appelé le