L'Héritage des Templiers
Stéphanie.
— Je comprends, répondit Malone, mais nous ne devons pas précipiter les choses.
— Pensez-vous un seul instant que de Rochefort va le laisser sortir de la grotte vivant ? Il a abattu Geoffrey sans l’ombre d’une hésitation.
— Nous sommes tous conscients de la situation. Restez calme. »
Lui aussi voulait la peau de de Rochefort. Pour Geoffrey.
« J’ai besoin de la trousse à outils », annonça Cassiopée en s’accroupissant pour fourrer le tournevis dans la trousse. Quatre des gardes se trouvaient à l’autre bout de l’église, derrière l’un des feux de camp. Deux autres faisaient les cent pas sur leur gauche, près de l’autre feu. Aucun d’eux ne semblait leur prêter attention, tant ils étaient persuadés de l’efficacité de leur prison.
Cassiopée resta accroupie, la main toujours dans la trousse à outils et hocha imperceptiblement la tête à l’attention de Malone. Prête. « Nous allons lancer le générateur », annonça-t-il en se levant.
Le lieutenant de de Rochefort lui fit signe d’y aller.
« Une fois que je l’aurai lancé, dit-il à Stéphanie, nous nous approcherons de ces deux hommes. Je m’occupe de l’un, chargez-vous de l’autre.
— Avec plaisir.
— Doucement, conseilla Malone. Ce n’est pas aussi simple que vous le croyez.
— Vous allez voir. »
Mark approcha de l’un des socles parmi la douzaine qui se trouvaient là. Il venait de remarquer que les chapiteaux étaient soutenus par des piliers très différents les uns des autres. Certains étaient isolés, d’autres allaient le plus souvent par paires. Mark remarqua que l’un d’entre eux reposait sur un support rectangulaire similaire à celui de l’autel. Et c’était la disposition des pierres formant ce support qui avait attiré son attention. Neuf blocs sur la largeur, sept sur la hauteur.
Mark se baissa pour éclairer la partie cachée du chapiteau. Pas de joint au mortier au-dessus des blocs de pierre. Comme pour l’autel.
« Il faut enlever ces livres de là, ordonna-t-il.
— Vous venez de dire de ne pas y toucher.
— C’est ce qui est à l’intérieur qui nous importe. »
Il posa la torche et s’empara de quelques manuscrits. Les deux hommes furent aussitôt engloutis par un tourbillon de poussière. Mark les posa délicatement sur le sol caillouteux. De Rochefort en fit autant. Ils répétèrent l’opération trois fois chacun avant de faire place nette.
« La dalle devrait glisser. »
Ils s’emparèrent d’un côté de la dalle qui pivota bien plus aisément que le plateau supérieur de l’autel, car elle était de proportions plus modestes. Ils la firent glisser et le bloc de calcaire s’écrasa au sol où il se brisa en mille morceaux. Niché à l’intérieur du piédestal, Mark aperçut un coffret taillé dans une roche gris-beige – du travertin, s’il ne se trompait pas – et dans un état de conservation remarquable.
Lorsqu’il éclaira l’intérieur du piédestal apparut une inscription sur l’un des côtés du coffret, comme il l’avait anticipé.
« Une châsse, dit de Rochefort. Déchiffrez-vous un nom ? »
Mark étudia l’inscription et fut ravi de constater que c’était de l’araméen. Il ne pouvait en être autrement. Question d’authenticité. Les Juifs du I er siècle avaient pour coutume de placer les morts dans une crypte jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des ossements, qu’ils pouvaient ensuite déposer dans un coffret de pierre. Quelques milliers de ces coffrets avaient résisté aux ravages du temps, mais seul le quart portait une inscription identifiant le défunt, certainement parce qu’une grande part de la population était illettrée en ces temps reculés. De nombreux faux avaient fait surface au fil des siècles, dont l’un quelques années plus tôt censé renfermer les ossements de Jacques, demi-frère de Jésus. Le matériau utilisé pour fabriquer les coffrets – du travertin extrait des carrières voisines de Jérusalem – permettait d’authentifier les découvertes. L’analyse du style des gravures, l’examen au microscope de la patine et la datation au carbone 14 rendaient également possible une telle authentification.
Mark avait appris l’araméen pendant ses études de doctorat. C’était une langue difficile, rendue plus compliquée encore par ses différentes variantes, son argot, et les multiples erreurs commises par les scribes. La façon dont les
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