L'Héritage des Templiers
Il n’y a aucune raison de penser que l’on aurait ignoré ces ossements. La plus grandiose relique qui soit. Mes prédécesseurs se sont servis de ce qu’ils savaient et leur menace a fonctionné.
— Et aujourd’hui ?
— C’est le contraire. Trop de gens ne croient en rien. L’homme moderne se pose une foule de questions et les Évangiles n’apportent que peu de réponses. Ce témoignage, en revanche, est différent. Il pourrait toucher beaucoup de gens.
— Vous serez un nouveau Philippe le Bel, c’est ça ?
— Voilà ce que je pense de lui, s’exclama de Rochefort en crachant par terre. Il voulait s’emparer de notre savoir pour pouvoir contrôler l’Église, pour que ses héritiers puissent la contrôler, eux aussi. Mais il a payé pour sa convoitise. Lui et sa famille entière.
— Vous croyez vraiment pouvoir contrôler quoi que ce soit ?
— Je n’ai aucun désir de contrôle. En revanche, je voudrais voir la tête de tous ces prélats pompeux lorsqu’ils essaieront de trouver une explication convaincante au témoignage de Simon Pierre. Après tout, sa dépouille repose au cœur du Vatican. Ils ont construit une basilique autour de son tombeau et lui ont donné son nom. Le premier à être canonisé, le premier pape, c’est lui. Comment arriveront-ils à expliquer ces paroles ? Ça ne vous amuserait pas de les entendre essayer ?
— Qui peut affirmer qu’il en est l’auteur ?
— Qui peut affirmer que Matthieu, Marc, Luc et Jean sont bien les auteurs des Évangiles qu’on leur attribue ?
— Un changement radical n’est peut-être pas bon.
— Vous êtes aussi faible que votre père. Vous n’avez pas assez de cran pour vous battre. Vous pourriez enterrer tout ça ? Ne rien dire à personne ? Laisser l’ordre dépérir dans l’ombre, sali par les calomnies d’un roi cupide ? C’est à cause d’êtres de votre espèce que nous sommes dans cette situation. Vous et votre maître étiez faits pour vous entendre. C’était un être faible, lui aussi. »
Mark en avait suffisamment entendu et, sans crier gare, il leva sa lampe de sorte à aveugler de Rochefort l’espace d’une seconde. Ébloui, ce dernier plissa les paupières, baissa la main qui tenait l’arme tout en levant l’autre pour se protéger les yeux.
Mark lui donna un coup de pied dans le bras ; de Rochefort laissa échapper son arme. Mark sortit de la pièce en courant. Il passa le portail, se dirigea vers l’échelle mais ne fit que quelques pas.
À trois mètres de lui, il aperçut un faisceau lumineux et repéra Malone et sa mère.
De Rochefort le rejoignit.
« Halte ! » ordonna-t-il, et Mark s’arrêta net.
De Rochefort se rapprocha.
Stéphanie leva son arme.
« Baisse-toi, Mark », s’écria-t-elle.
Mais il ne bougea pas.
De Rochefort se trouvait à présent derrière lui. Il sentit la pression du pistolet contre sa nuque.
« Baissez votre arme, madame Nelle, ordonna de Rochefort.
— Vous ne pourrez pas nous tuer tous les deux, rétorqua Malone en montrant son arme.
— Non, mais je peux le tuer, lui. »
Malone évalua la situation. Il ne pouvait pas tirer sur de Rochefort sans toucher Mark. Pourquoi celui-ci s’était-il donc arrêté et avait-il permis au maître templier de le coincer ?
« Baissez votre arme, Stéphanie, ordonna calmement Malone.
— Non.
— Je ferais ce qu’il me dit, à votre place, insista de Rochefort.
— Il va le tuer de toute façon, rétorqua Stéphanie sans faire le moindre geste.
— Peut-être, admit Malone, mais inutile de l’y pousser. »
Ses erreurs lui avaient coûté son fils une première fois. Elle n’était pas prête à le perdre de nouveau. Malone étudia le visage de Mark et n’y lut pas la moindre peur.
« Voici donc la cause de toute cette histoire, fit Malone en désignant le livre que Mark tenait toujours.
— Le legs des Templiers, expliqua celui-ci, ainsi qu’un fabuleux trésor et un monceau de documents.
— Cela en valait-il la peine ?
— Il ne m’appartient pas de le dire.
— Oui, ça en valait la peine, intervint de Rochefort.
— Et maintenant ? demanda Malone. Vous êtes coincé. Vos hommes sont maîtrisés.
— Grâce à vous ?
— En partie. Votre chapelain est là avec une escorte de chevaliers. Il y a de la révolte dans l’air, on dirait.
— Cela reste à prouver. Je ne le répéterai pas une deuxième fois, madame Nelle : baissez votre arme. Comme l’a
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