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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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sénéchal se délectait de ce genre de plaisir, malheureusement, il ne connaîtrait aucun répit avant longtemps. Il décida de ne pas annoncer le décès du maître à la congrégation avant prime, à six heures. Par le passé, les frères se réunissaient tous ensemble pour les matines, mais ces dévotions avaient été abandonnées comme tant d’autres règles. Un emploi du temps plus réaliste avait été mis en place, qui prenait en compte l’importance du sommeil, emploi du temps plus conforme au mode de vie du XXI e siècle qu’à celui du XIII e .
    Il savait que personne n’oserait faire irruption dans la chambre du maître. Ce privilège lui était réservé, particulièrement depuis que le maître était souffrant. Il cacha donc le visage du vieil homme sous la couverture.
    Plusieurs idées lui traversèrent l’esprit, mais il repoussa la tentation. Heureusement, la règle instillait en chacun un certain sens de la discipline et il était heureux de ne jamais y avoir dérogé volontairement. La tentation était grande à présent, cependant. Il y avait pensé toute la journée, assis au chevet de son ami mourant. Si la mort était venue cueillir le maître alors que l’abbaye débordait d’activité, il lui aurait été impossible de faire ce à quoi il songeait. Mais à cette heure-ci, il aurait toute latitude et, selon la tournure que prendraient les événements le lendemain, ce serait peut-être là son unique opportunité.
    Il se baissa, tira la couverture et entrouvrit la robe couleur d’azur, dénudant le torse sans vie du vieil homme. La chaîne en or était précisément là où elle devait être et il la lui ôta.
    Une clé d’argent y était suspendue.
    « Pardonnez-moi, maître », murmura le sénéchal en replaçant la couverture sur le visage du vieil homme.
    Il traversa rapidement la pièce pour se diriger vers une armoire Renaissance rendue presque noire par d’innombrables couches de cire. Elle renfermait une boîte en bronze ornée d’armoiries d’argent. Seul le sénéchal en connaissait l’existence et il avait vu le maître l’ouvrir souvent, même s’il n’avait jamais été autorisé à en étudier le contenu. Il posa la boîte sur le bureau, glissa la clé dans la serrure et implora de nouveau le pardon de son maître.
    Il était à la recherche d’un volume relié de cuir que le vieil homme possédait depuis de nombreuses années. Il savait qu’il le conservait dans le coffret – il l’avait vu l’y déposer – mais lorsqu’il souleva le couvercle, il ne vit qu’un chapelet, quelques papiers et un missel. Pas de livre.
    La peur l’envahit. À présent, il savait.
    Il remit le coffret dans l’armoire et quitta la chambre.
    L’abbaye était un véritable dédale, les différentes ailes de l’édifice, construites au fil des siècles, se succédaient, formant un bâtiment complexe qui logeait aujourd’hui quatre cents moines. Il y avait l’inévitable chapelle, un cloître majestueux, des ateliers, des bureaux, une salle de sport, des salles communes consacrées à la toilette et à la détente, une salle capitulaire, une sacristie, un réfectoire, des parloirs, une infirmerie et une impressionnante bibliothèque. Les appartements du maître étaient situés dans une partie de l’abbaye construite au XV e siècle donnant sur une paroi rocheuse escarpée qui surplombait un vallon étroit. Les moines logeaient non loin de là, et le sénéchal entra dans le dortoir sinistre où brillaient quelques lampes puisque la règle interdisait qu’il soit plongé dans l’obscurité complète. Il ne perçut aucun mouvement ni aucun bruit, si ce n’est quelques ronflements. Plusieurs siècles auparavant, un garde aurait été posté à l’entrée, et le sénéchal se demanda s’il ne faudrait pas à l’avenir rétablir cette coutume.
    Il descendit sans bruit le large couloir en foulant le tapis écarlate qui couvrait le dallage rustique. De chaque côté du passage, des tableaux, des statues et, çà et là, des plaques commémoratives témoignaient du passé de l’abbaye. Contrairement à d’autres monastères pyrénéens, celui-ci n’avait pas subi de pillage pendant la Révolution, si bien que la doctrine qu’il s’efforçait de faire vivre et les objets d’art qu’il abritait étaient intacts.
    Il descendit au rez-de-chaussée par l’escalier principal. Empruntant d’autres couloirs voûtés, le sénéchal passa devant les salles où l’on

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