Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
Vom Netzwerk:
fortune. »
    Cet homme était bien plus intelligent qu’il n’y paraissait.
    « Qu’avez-vous à répondre ?
    — Rien, monseigneur.
    — Dans ce cas, vous êtes immédiatement relevé de vos fonctions à Rennes-le-Château. Vous prendrez sans attendre votre service dans la paroisse de Coustouge. Qui plus est, vous êtes suspendu, avec interdiction de dire la messe jusqu’à nouvel ordre.
    — Combien de temps cette suspension durera-t-elle ? demanda calmement Saunière.
    — Jusqu’à ce que le tribunal ecclésiastique puisse examiner la demande d’annulation que vous ne manquerez pas de présenter sans attendre, j’en suis sûr. »
     
    « Saunière a bien fait appel, précisa Stéphanie, sa requête a même été examinée par le Vatican, mais il est mort en 1917 avant d’avoir eu gain de cause. En revanche, il a préféré démissionner de ses fonctions que de quitter Rennes-le-Château. Il s’est mis à dire la messe à la villa Béthanie. Les habitants du village l’adoraient, aussi ont-ils boycotté le nouveau curé. N’oubliez pas que la propriété qui entourait l’église, villa comprise, appartenait à la maîtresse de Saunière – il a été malin – et l’Église ne pouvait donc rien contre lui.
    — Comment a-t-il financé tous ces travaux ?
    — C’est un mystère que beaucoup ont tenté d’élucider, y compris mon mari. »
    Malone et Stéphanie longeaient l’une des nombreuses ruelles tortueuses bordées de pauvres maisons aux façades couleur de bois mort.
    « Ernst vivait au bout de la rue », indiqua Stéphanie.
    Ils s’arrêtèrent devant une vieille bâtisse qu’égayaient des roses couleur pastel grimpant le long d’une pergola en fer forgé. Trois marches de pierre conduisaient à la porte d’entrée. Malone monta les marches, jeta un coup d’œil par la porte vitrée et ne vit aucun signe d’abandon. « C’est mignon.
    — Ernst était très maniaque. »
    Malone actionna la poignée. La porte était verrouillée.
    « J’aurais aimé entrer », dit Stéphanie.
    Malone jeta un coup d’œil alentour. À quelques mètres de là, sur la gauche, la rue donnait sur le mur d’enceinte. Au-delà des remparts, on distinguait le ciel bleu pommelé de nuées vaporeuses. Personne en vue. Il revint sur ses pas et, d’un coup de coude, brisa la vitre avant de déverrouiller la porte.
    Stéphanie lui emboîta le pas.
    « Je vous en prie », dit Malone.

19
     
    Abbaye des Fontaines
    14 h 00
     
    Le sénéchal ouvrit la grille en fer forgé et guida le cortège funèbre sous l’antique voûte. L’entrée du panthéon souterrain était située au cœur de l’abbaye, au fond d’un long corridor où l’un des bâtiments les plus anciens butait sur la roche. Quinze cents ans plus tôt, les moines avaient commencé par occuper les nombreux recoins sombres de ces cavernes. À mesure que les pénitents devenaient plus nombreux, des bâtiments avaient été édifiés. Les abbayes avaient en général tendance à prospérer ou à péricliter de façon spectaculaire ; l’édification de celle-ci avait pris plusieurs siècles, et lorsque les chevaliers du Temple en avaient discrètement pris possession à la fin du XIII e siècle, ils avaient poursuivi la tâche des bâtisseurs. La maison mère de l’ordre – la maison chèvetaine, comme la règle la qualifiait – avait d’abord été située à Jérusalem, à Acre, à Chypre, avant de s’établir ici après la purge. On avait fini par construire des murs crénelés autour du bâtiment, élever des tourelles, et le monastère était devenu l’un des plus vastes d’Europe, perché sur les sommets pyrénéens, isolé de par sa situation géographique et son observance de la règle. L’abbaye des Fontaines devait son nom à la rivière et aux cascades voisines et à l’abondance des eaux souterraines.
    Le sénéchal descendit les marches étroites creusées à même la roche. La semelle de ses sandales de corde glissait sur la pierre humide. À la place des flambeaux de jadis, des appliques électriques éclairaient aujourd’hui le chemin. Les trente-quatre frères qui avaient décidé de se joindre à lui l’escortaient. Arrivé au bas des marches, il avança à pas feutrés dans un passage jusqu’à une salle voûtée au centre de laquelle se dressait un pilier semblable au tronc d’un arbre séculaire.
    Les frères se réunirent lentement autour du cercueil déjà installé sur une dalle de

Weitere Kostenlose Bücher