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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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d’écouter. De toute évidence, les finances de la paroisse n’avaient aucun secret pour l’évêque. L’ancien trésorier avait démissionné quelques années auparavant, arguant que ses responsabilités étaient en désaccord avec ses principes. Apparemment, il avait repris du service.
    « J’ai pris mes fonctions en 1902, reprit l’évêque. Depuis huit ans, je m’efforce, en vain d’ailleurs, de vous faire comparaître ici pour que vous dissipiez mes doutes. Au cours de ces huit années, vous avez fait construire la villa Béthanie, adjacente à l’église. C’est, d’après ce que l’on m’a dit, un édifice bourgeois de style composite, en pierre de taille. Elle est ornée de vitraux, dispose d’un salon, d’une salle à manger et de chambres d’invités qui viennent nombreux, d’après ce que je me suis laissé dire. C’est là que vous recevez. »
    Le commentaire visait sans doute à provoquer une réaction chez Saunière qui garda cependant le silence.
    « Et puis, il y a la tour Magdala, votre folie, une bibliothèque qui surplombe la vallée. On y trouve parmi les plus belles boiseries de la région, m’a-t-on dit. Tout ceci s’ajoute à vos collections de timbres et de cartes postales, considérables, et à l’achat de quelques animaux exotiques pour un coût s’élevant à plusieurs milliers de francs, conclut l’évêque en refermant le registre. Les revenus de votre paroisse ne dépassent pas deux cent cinquante francs par an, comment avez-vous pu amasser de telles sommes ?
    — Comme je vous l’ai déjà dit, monseigneur, des donations m’ont été faites par un certain nombre de personnes qui souhaitent voir ma paroisse prospérer.
    — Vous vous livrez au trafic de messes, déclara l’évêque. Vous monnayez les sacrements. Vous vous rendez coupable du crime de simonie. »
    On l’avait averti que cette charge pesait contre lui. « Pourquoi tous ces reproches ? À mon arrivée, la paroisse était dans un état lamentable. Après tout, il incombe à mes supérieurs de s’assurer que les fidèles de Rennes-le-Château disposent d’une église digne de ce nom, et son prêtre, d’un logement décent. Pourtant, je travaille depuis un quart de siècle à reconstruire et embellir l’église sans avoir demandé un centime au diocèse. Je pense mériter vos félicitations au lieu de faire l’objet de ces accusations.
    — À combien estimez-vous les sommes investies dans ces travaux ? »
    Saunière décida de répondre : « Cent quatre-vingt-treize mille francs. »
    L’évêque éclata de rire. « L’abbé, cela n’aurait pas suffi à payer les meubles, les statues et les vitraux. Selon mes calculs, vous avez déboursé plus de sept cent mille francs.
    — J’ignore tout des méthodes comptables, et je serais bien en peine de dire combien ces travaux ont coûté. Tout ce que je sais, c’est que les fidèles de Rennes-le-Château adorent leur église.
    — D’après les autorités, vous recevez entre cent et cent cinquante virements postaux quotidiens en provenance de Belgique, d’Italie, de Rhénanie, de Suisse et de la France entière. Les sommes vont de cinq à quarante francs. Vous fréquentez la banque de Couiza où ils sont convertis en espèces. Comment expliquez-vous cela ?
    — Ma bonne s’occupe de mon courrier. Elle en prend connaissance et répond aux requêtes qui me sont adressées. Vous devriez lui poser la question directement.
    — C’est vous qui vous présentez à la banque, pas elle.
    — Posez-lui la question, fit Saunière en maintenant sa version.
    — Malheureusement, elle n’est pas soumise à mon autorité. »
    Le prêtre eut un haussement d’épaules.
    « L’abbé, vous vous livrez au trafic de messes. Tout est clair. En ce qui me concerne en tout cas : les enveloppes que vous recevez ne contiennent pas les messages de vos soi-disant bienfaiteurs. Mais il y a encore plus inquiétant. »
    Saunière attendait en silence.
    « J’ai fait mes calculs : à moins que l’on ne vous paie des sommes exorbitantes pour chaque messe dite – et aux dernières nouvelles, le montant habituellement pratiqué est de cinquante centimes –, il vous faudrait officier vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant trois siècles pour accumuler la fortune que vous avez dépensée. Non, l’abbé, le trafic de messes n’est qu’une façade, façade dont vous vous servez pour dissimuler la véritable origine de votre

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