L'Héritage des Templiers

prononcé le cri de ralliement des Templiers avant de sauter.
    — Il bluffe peut-être pour vous faire perdre vos moyens.
    — Je commence à en douter. »
    Malone aussi, surtout au vu de ce qu’il avait remarqué sur le chemin du cimetière. Mais pour le moment, il préférait garder ce détail pour lui.
    « Dans son journal, Lars parle du secret des Blanchefort qui daterait apparemment de 1307, au moment de l’arrestation des templiers. Il a trouvé dans des documents d’époque tout un tas de références à la mission censée avoir été accomplie par cette famille, mais jamais de détails explicites. Il a apparemment passé de longues heures à compulser les registres des monastères de la région. Mais il semblerait que la clé de l’énigme soit la tombe de Marie, celle qui est représentée dans le livre acheté par Thorvaldsen. Marie est décédée en 1781, mais ce n’est qu’en 1791 que l’abbé Bigou érigea une stèle marquant l’emplacement de sa dépouille. Souvenez-vous que, à l’époque, la Révolution venait d’avoir lieu et les églises étaient mises à sac. Monarchiste, Bigou s’enfuit en Espagne en 1793 ; il mourut là-bas deux ans plus tard sans jamais avoir revu Rennes-le-Château.
    — Qu’avait caché Bigou dans la fiole, d’après Lars ?
    — Probablement pas le secret des Blanchefort, mais plutôt un indice permettant de le découvrir. Lars était persuadé que la tombe de Marie mènerait au secret, il l’écrit dans son journal.
    — Voilà pourquoi le livre de Stüblein est tellement précieux, conclut Malone qui commençait à comprendre.
    — Saunière a détruit une bonne partie des tombes du cimetière de Rennes-le-Château, a fait exhumer les ossements des défunts qu’il a placés dans un ossuaire communal qui se trouve toujours derrière l’église. C’est ce qui explique qu’il n’existe aucune tombe antérieure à 1885 dans ce cimetière. Les villageois protestèrent violemment contre les agissements de Saunière et le conseil municipal lui ordonna de tout arrêter. Les restes de Marie de Blanchefort n’ont pas été exhumés ; en revanche, Saunière a rendu illisibles toutes les lettres et les symboles gravés sur sa tombe. Il ignorait cependant que le maire d’un village voisin, Eugène Stüblein, avait fait un croquis de la stèle. Lars en avait entendu parler mais n’avait jamais pu mettre la main sur une copie de son livre.
    — Comment Lars savait-il que Saunière avait saccagé la tombe ?
    — Un registre de l’époque rapporte que la tombe a été vandalisée. Personne n’a attaché de signification particulière à cet acte à l’époque, mais qui aurait pu en être l’auteur si ce n’est Saunière ?
    — Et d’après Lars, tout ceci mènerait à un trésor ?
    — Saunière avait déchiffré le message laissé par l’abbé Bigou et avait découvert la cache des Templiers ; il n’aurait révélé son secret qu’à sa maîtresse, disparue sans l’avoir trahi.
    — Alors que comptiez-vous faire ? Vous servir du carnet et du livre pour tenter de le découvrir à votre tour ?
    — Je ne sais pas ce que j’avais l’intention de faire. Quelque chose m’a poussée à venir, à acheter le livre et à essayer d’en apprendre davantage. Cela me donnait aussi une excuse pour faire le voyage, ajouta-t-elle après une pause, passer quelque temps chez lui et me souvenir. »
    Il la comprenait. « Pourquoi impliquer Peter Hansen ? Pourquoi ne pas simplement acheter le livre vous-même ?
    — Je suis toujours employée du gouvernement américain. Je pensais que Hansen pourrait me protéger. Grâce à lui, il n’y aurait pas eu trace de mon nom. Je n’avais évidemment aucune idée de ce qui m’attendait.
    — Lars suivait la trace de Saunière qui suivait lui-même celle de Bigou.
    — Oui, et il semblerait que quelqu’un suive celle de mon mari, aujourd’hui.
    — Il va falloir passer tout ça au peigne fin pour espérer découvrir quelque chose », fit Malone en jetant un nouveau coup d’œil autour de lui.
    Près de la porte d’entrée, un détail attira son attention. En ouvrant la porte, ils avaient poussé contre le mur un tas de courrier que le facteur avait dû glisser à l’intérieur. Malone ramassa une douzaine de lettres.
    « Faites voir celle-ci », demanda Stéphanie qui l’avait rejoint.
    Malone lui tendit une enveloppe couleur taupe couverte d’une écriture à l’encre noire.
    « Le