Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
Vom Netzwerk:
ressemblait à un océan de lavande, de fougères et de vignes. Le vrombissement du moteur de la Renault était assourdissant. Malone jeta un nouveau coup d’œil dans l’habitacle. Le passager se hissait par la vitre, se contorsionnait pour grimper sur le toit où il serait plus à l’aise pour leur tirer dessus.
    « Visez les pneus », ordonna Malone à Stéphanie.
    Elle s’apprêtait à tirer quand il aperçut un camion sur la voie de la Renault. Il connaissait suffisamment bien l’Europe pour savoir que, contrairement aux États-Unis où les camionneurs se laissaient aller à des excès de vitesse, ici, ils allaient à pas de tortue. Il avait espéré en trouver un sur sa route plus près de Limoux, mais il fallait savoir saisir l’occasion lorsqu’elle se présentait. Le camion se trouvait à deux cents mètres à peine. Ils le rattraperaient dans un instant et, par chance, la file de Malone était déserte.
    « Attendez ! » s’écria-t-il.
    Il resta parallèle à la Renault qui se trouvait piégée. Trois options se présentaient au conducteur : freiner, percuter le camion ou foncer dans le champ, sur sa droite. Malone espérait que le camion ne se déporterait pas, ce qui lui éviterait de devoir en faire autant.
    Conscient de sa situation, le chauffeur de la Renault quitta la chaussée.
    Malone accéléra pour dépasser le camion en roulant sur le bas-côté. Un coup d’œil dans le rétroviseur confirma que la Renault s’était embourbée.
    Malone se détendit un peu sans toutefois ralentir et quitta la départementale à la hauteur de Limoux, comme prévu.
    Stéphanie et Malone arrivèrent à Avignon un peu après onze heures. La pluie avait cessé à environ quatre-vingts kilomètres de la ville et un grand soleil inondait les collines boisées qui s’habillaient de reflets vert et or, telles les enluminures d’un vieux manuscrit. La ville entourée de remparts avait été la capitale de la chrétienté pendant près d’un siècle. Après avoir parcouru un dédale de rues étroites, Stéphanie et Malone se garèrent dans un parking souterrain.
    Ils regagnèrent le rez-de-chaussée et Malone remarqua immédiatement les églises gothiques flanquées d’édifices brûlés par le soleil aux toits et aux murs ocre qui donnaient l’impression d’être en Italie. Week-end oblige, une foule animée se pressait dans les rues et aux terrasses des cafés, protégées du soleil par les auvents bigarrés et les platanes de la place de l’Horloge.
    Ils se mirent en quête de l’adresse indiquée dans le journal de Lars Nelle. En chemin, Malone s’imagina l’époque où, au XIV e siècle, les papes avaient quitté les rives du Tibre pour celles du Rhône et investi le palais monumental perché sur la colline. Avignon était alors devenue le refuge des hérétiques. Les Juifs achetaient des indulgences contre une somme modeste, les criminels de droit commun étaient libres d’aller et venir à leur guise, les maisons de jeu et les bordels prospéraient. Il y régnait un certain laxisme et, la nuit tombée, on risquait sa vie à chaque coin de rue. Quelle était la formule de Pétrarque déjà ? « Égout de la Terre […], tout y respire le mensonge […] » Malone espérait que les choses avaient changé en six cents ans.
    L’adresse de Royce Claridon était celle d’une boutique d’antiquités – livres et meubles – dont la devanture était remplie de volumes de Jules Verne datant du début du XX e siècle, édition riche en couleur avec laquelle Malone était familier. La porte d’entrée était verrouillée, mais une affichette indiquait que ce jour-là le propriétaire participait à la foire aux livres mensuelle, cours Jean-Jaurès.
    Malone et Stéphanie se firent indiquer le chemin jusqu’au marché proche d’un grand boulevard de la ville. Des tables en métal branlantes parsemaient la place ombragée. Les caisses en plastique regorgeaient de livres en français et l’on y trouvait une poignée de titres anglais, des livres de photos sur des films ou des séries télévisées surtout. La foire aux livres semblait attirer des badauds d’un autre style que ceux qui arpentaient les artères touristiques ; ici, pas un appareil photo ni une caméra en vue.
    Les cars de tourisme se succédaient sur l’avenue menant au palais des Papes, et le vrombissement des moteurs diesel couvrait les notes d’un groupe de jazz qui jouait sur le trottoir d’en face. Malone sursauta

Weitere Kostenlose Bücher