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L'Héritage des Templiers

L'Héritage des Templiers

Titel: L'Héritage des Templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steve Berry
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attention. Il se dirigea vers la fenêtre, livre à la main.
     
    J’ai été bouleversé d’apprendre l’assassinat de l’abbé Gélis le jour de la Toussaint. On l’a retrouvé vêtu de sa soutane, coiffé de son couvre-chef, baignant dans son sang sur le sol de sa cuisine. Sa montre s’était arrêtée à minuit quinze, mais on estime qu’il est mort autour de trois ou quatre heures du matin. J’ai pu parler aux villageois et au gendarme du village en me faisant passer pour l’émissaire de l’évêque. Gélis était peureux, gardait ses fenêtres fermées et ses volets clos même au cœur de l’été. Il n’ouvrait jamais la porte du presbytère à des inconnus et comme il n’y avait pas trace d’effraction, les gendarmes ont conclu qu’il connaissait son agresseur.
    Gélis avait soixante et onze ans. On l’a frappé à la tête avec un tisonnier avant de le frapper d’un coup de hache. Un véritable bain de sang : on a découvert des éclaboussures par terre et sur le plafond mais pas la moindre empreinte. Ce détail a complètement désarçonné le gendarme. On l’a délibérément couché sur le dos, bras croisés sur la poitrine selon la tradition funéraire. La somme de six cent trois francs en pièces d’or et en billets, ainsi que cent six francs supplémentaires, ont été découverts dans le presbytère. Selon toute vraisemblance, le coupable n’en avait pas après l’argent de Gélis. L’unique preuve matérielle est un paquet de papier à cigarette dont l’une des feuilles portait la mention « Viva Angelina ». C’est un détail important car Gélis ne fumait pas et détestait l’odeur même de la cigarette.
    À mon avis, le véritable motif de l’agression se trouve dans la chambre du curé. L’assassin a forcé une mallette rangée là. Il reste certains documents, mais impossible de savoir si d’autres ont disparu. Des gouttelettes de sang ont été découvertes à l’intérieur et à proximité de la mallette. Le gendarme en a conclu que l’assassin cherchait un document précis, et j’ai peut-être une idée de ce dont il s’agit.
    Quinze jours avant le meurtre, j’avais rencontré l’abbé Gélis. Un mois plus tôt, l’abbé avait pris contact avec l’évêque de Carcassonne. Je me présentai chez lui en me faisant passer pour son émissaire et nous parlâmes longuement de ce qui le troublait. Il finit par me demander de l’entendre en confession. Comme je ne suis pas prêtre et ne suis donc pas tenu au secret de la confession, je puis rapporter ses confidences.
    Durant l’été 1896, Gélis découvrit une fiole dans son église. La balustrade entourant le chœur avait besoin d’être remplacée et quand on retira celle d’origine, on découvrit une fiole scellée à la cire renfermant un bout de papier sur lequel était inscrit le message suivant :
     

     
    La cryptographie était très répandue au siècle dernier. Gélis m’apprit que, six ans plus tôt, l’abbé Saunière de Rennes-le-Château avait lui aussi découvert un message codé dans son église. Lorsque les deux hommes les avaient comparés, ils s’étaient révélés identiques. Pour Saunière, ils avaient tous deux été rédigés par l’abbé Bigou, prêtre de Rennes-le-Château pendant la Révolution. En ce temps-là, le prêtre de Rennes-le-Château officiait également à Coustaussa et Bigou se serait donc rendu régulièrement dans l’actuelle paroisse de Gélis. D’après Saunière, il existait également un lien entre le cryptogramme et la tombe de Marie d’Hautpoul de Blanchefort, décédée en 1781. L’abbé Bigou avait été son confesseur et avait fait réaliser la pierre tombale et la stèle de Mme d’Hautpoul sur lesquelles il avait fait graver un certain nombre de termes et de symboles étranges. Malheureusement, Saunière n’avait pas réussi à décrypter le message. En revanche, après un an d’effort, Gélis y était parvenu. Il me confia qu’il n’avait pas été parfaitement sincère avec Saunière dont les motivations lui semblaient impures. Aussi n’avait-il pas révélé à son collègue la solution à laquelle il était parvenu.
    L’abbé Gélis souhaitait transmettre cette information à l’évêque, et c’est ce qu’il croyait faire par mon intermédiaire.
     

     
    Le maréchal ne rapportait malheureusement pas les propos de Gélis. Peut-être que l’information lui paraissait trop importante pour la consigner par écrit, ou peut-être

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