Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
Vom Netzwerk:
c’est la colère qui s’élève. La place de McLeod Ganj grouille de monde. Chacun se regarde, implore la vérité. La journée n’apporte aucun renseignement. Les Tibétains s’obstinent, emplissent les ruelles, envahissent les lieux de culte, le monastère de Namgyal, la place devant la résidence du dalaï-lama. Voici ce que l’on entend : la veille du meurtre, des Tibétains sont arrivés de New Delhi ; passant devant le monastère de Namgyal, ils ont crié : « Vive la Chine ! Vive le Tibet chinois !» Ces choses-là se produisent de plus en plus souvent. De là à tuer le directeur du monastère privé du dalaï-lama !
    L’enquête est menée au pas de charge. Une dizaine de jeunes Tibétains a été arrêtée. Ils ont plaidé coupable. Mais pas une info ne filtre de la part des autorités indiennes [479] .
    Côté tibétain, le ton monte. Aujourd’hui encore, on accuse – sans preuves formelles – les dzogenpas, installés depuis 1962, dans l’Himachal Pradesh. Leurs querelles avec les Bonnets jaunes remontent aux temps originels du bouddhisme tibétain. Pour les bönpos, l’école Dzogchen est considérée comme la tradition spirituelle la plus élevée, le Bouddha Sakyamuni ayant été, selon eux, un disciple de Tsönpa Shenrab Miwoché [480] et le Dharma tiré du bön originel [481] . Dans le Kham, le siège abbatial de dzogchen, « la grande perfection » (apparentée aux nyigmapas), se trouve à Dergué. Deux versions différentes circulent sur leurs origines. Selon les dzogchenpas, l’essentiel reste la transmission directe du Bouddha primordial au premier maître Dzogchen Garab Dordjé, de celui-ci à son premier disciple, et ainsi de suite jusqu’à Guru Rinpoché, le Second Bouddha, et ses traducteurs. L’un d’eux, Vairocana, célèbre érudit tibétain, longtemps exilé dans le Sinkiang avant d’en être expulsé, a fondé Dzogchen, une fois revenu à Dergué.
    Les dzogchenpas, souvenons-nous, se sont toujours opposés aux dalaï-lamas, à leur politique et à leur gouvernement. Fondamentalistes, ces intégristes soutiennent le onzième panchen-lama que Pékin a supplanté à Guendun Choekyi Nyima. Plusieurs de leurs monastères sont établis en Inde, au Népal et en Occident. Souvent financés par Pékin, au Tibet comme en Occident, ils multiplient la désignation de tulkus : ils sont dzogchenpas, mais également bönpos, kagyupas, nyingmapas et... gelugpas. Tout est donc prêt dans le Tibet chinois pour qu’à la mort de Tenzin Gyatso, les tulkus rouges s’unissent dans un seul élan pour soutenir le choix de Pékin dans la désignation du prochain dalaï-lama. Au nom et pour le bien de la Mère-Patrie.
     
    Les plans de restauration
     
    Le Potala appartient au patrimoine national de l’État chinois depuis 1961 et est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994. Ayant échappé au vandalisme et à la destruction lors de la Révolution culturelle (Agence de presse Xinhua, publié par le Quotidien du Peuple , le 29 avril 2008), l’ancienne résidence des dalaï-lamas est devenue un musée incontournable de la République populaire de Chine, tout à la gloire de la Mère-Patrie. Les autorités chinoises ont alloué 700 millions de yuans, soit plus de 102 millions de dollars, depuis 1980, pour reconstruire, restaurer et entretenir mille quatre cents monastères bouddhistes et autres lieux de culte. Le Potala et ses 2 500 mètres carrés de salles ne sont en travaux que depuis 2002 seulement. Coût de l’opération : 5,7 millions de yuans, environ 731 500 dollars. Un temps interrompu sous prétexte des émeutes de Lhassa et du Sichuan, au moment des Jeux Olympiques d’été 2008, les travaux de rénovation et de restauration ont repris au Potala et sur deux autres sites : le Norbulingka, la résidence d’été des dalaï-lamas depuis le XVIIIe siècle, et le monastère de Sakya, siège des sakyapas, fondé en 1073, par Khön Könchog Gyalpo, premier Sakya Trizin. Commencés également en 2002, ces travaux, qui s’élèvent à 330 millions de yuans, 47 millions de dollars, devraient se terminer en 2009. Enfin Pékin annonce, d’ici 2010, un investissement de 570 millions de yuans, plus de 83 millions de dollars, pour achever la restauration de vingt-deux autres sites culturels et historiques, dont le monastère de Tashil­hunpo, près de Shigatsé, et les trois grands monastères gelugpas que sont Gartden, Drepung et Sera.
    Il y a deux manières

Weitere Kostenlose Bücher