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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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deux mois, jusqu’à ce qu’ils fussent capables d’être déplacés ; ils furent alors transportés dans un autre camp.
    McH. – Témoin, il y eut environ huit morts, parmi les trente premiers sujets d’expériences.
    H. – Oui, c’est exact.
    McH. – Les autopsies furent-elles pratiquées sur les personnes qui moururent ?
    H. – Je vous l’ai dit au début.
    McH. – Et vous avez pu observer à l’autopsie, que le gaz avait infecté et détruit les poumons et d’autres parties du corps ?
    H. – Oui, j’étais le seul à pouvoir pénétrer à l’Ahnenerbe.
    McH. – Y eut-il une deuxième série ?
    H. – Oui, les expériences dans la chambre à gaz ; il s’agissait de petites ampoules de 1 à 2 cm 3 , chacune était tendue au sujet et devait être emportée dans la chambre à gaz qui était éloignée de 500 mètres environ du camp ; deux personnes entraient dans la chambre en même temps. Bien entendu, la chambre à gaz était fermée ; l’un des prisonniers devait écraser les ampoules, et ainsi inhaler le gaz qui s’échappait ; ensuite, bien entendu, ils perdaient connaissance, revenaient à eux, et retournaient à l’Ahnenerbe, où le traitement continuait, et où les progrès de la maladie étaient observés. Les résultats étaient sensiblement les mêmes que ceux des gaz liquides. Parfois j’utilisais de l’oxygène afin de faire fonctionner à nouveau les organes de la respiration. Certains sujets mouraient par manque d’air, parce que nous ne pouvions pas réussir à les ranimer, mais c’était le même genre de brûlures que dans les premiers cas. J’ai vu les poumons de ces gens qui avaient été disséqués ; ils étaient de la dimension d’une demi-pomme, complètement mangés et pleins de pus. Pendant que j’étais là, c’est-à-dire jusqu’à 1943, ce qui fit environ un an, 150 sujets, approximativement, furent traités de cette façon.
    McH. – Pouvez-vous dire approximativement combien d’entre eux moururent à la suite des expériences ?
    H. – C’est quelque chose de difficile à dire d’une façon sûre. Je suis sûr de ceux qui moururent dans le camp bien entendu, mais dès que ces malades étaient prêts à être transportés, ils allaient à Auschwitz, à Belsen ou à Lublin dans de grands camps. J’ai d’ailleurs pu savoir tout à fait par accident ce qui arriva. Un voisin de mon village subit une de ces expériences : il était vivant au moment de son transport, mais il mourut ultérieurement.
    McH. – Voulez-vous dire que les sujets d’expériences qui survécurent aux expériences étaient transportés dans d’autres camps, et exterminés ?
    H. – Ce qu’on faisait d’eux dans les autres camps, je ne le sais pas. Pendant les premières expériences, je veux dire, les expériences des gaz liquides (il y en eut quatre), le total des morts était environ de 7 à 8 pour 30 ; les expériences avec des gaz étaient identiques. Ultérieurement, des expériences furent pratiquées au moyen d’injections. Les gens étaient amenés au crématoire immédiatement. Il y avait une chambre spéciale attenante au crématoire, une soi-disant chambre de malades. Après cela on ne revit jamais ces gens.
    McH. – Savez-vous ce qui leur arriva ?
    H. – Ils furent brûlés immédiatement après leur mort.
     
    Henry Grandjean, infirmier à Natzweiller pouvait entrer en contact avec les cobayes tsiganes (114) .
    J.  MacHaney. – Savez-vous si des expériences à l’ypérite ont été pratiquées au camp de concentration de Natzweiller ?
    G. – Oui, j’ai été envoyé à cet effet au Block 5 pour prendre la température et le pouls de cinq sujets qui avaient été envoyés à la chambre à gaz, et qui avaient survécu. J’ai pu parler à un ou deux d’entre eux. L’un des survivants était un tsigane, il me dit qu’il avait été pris avec quinze de ses camarades, et mis dans une chambre à gaz pour des expériences au Struthof. Les S.S. leur avaient donné des capsules qu’ils devaient écraser, sur un signe de l’extérieur. Après quelque temps, la porte avait été ouverte, et les cinq survivants amenés au Block 5, chambre 2, pour y être observés. J’avais reçu l’ordre de prendre leur température trois fois par jour. Quant aux dix autres sujets qui avaient subi l’action des gaz, ils étaient morts. Leurs camarades survivants me le dirent : « Quelques-uns d’entre eux furent autopsiés par le docteur Bogaerts, de

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