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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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Bruxelles. Les corps ont montré de l’œdème pulmonaire. »
     
    Le docteur Johan Broers aida le chirurgien belge Bogaerts à autopsier des sujets d’expérience (115) .
    — Un matin, je fus appelé par Bogaerts qui me dit : « Nous avons une besogne à faire que je n’aime pas, mais il faut la faire. » C’était en mai ou juin 1944. Il ajouta : « Ils ont empoisonné des tsiganes avec du gaz, et il nous faut autopsier les morts. » Nous allâmes au crématoire où nous trouvâmes sur la table le cadavre nu d’un tsigane jeune et en bon état physique ; nous attendîmes un moment et un Allemand en civil, portant des knickerbockers, accompagné d’un assistant avec du matériel photographique, entra et dirigea notre autopsie. J’appris plus tard qu’il s’agissait du professeur Hirt. Les poumons étaient si fortement gonflés que le triangle cardiaque était entièrement recouvert par leurs bords. Les organes furent photographiés. Après l’autopsie, le professeur Hirt me dicta le protocole.
    H. – Le professeur Hagen est-il entré au cours de l’autopsie ?
    B. – Le professeur Hagen entra, accompagné d’une fille blonde et d’officiers du camp. Il parla à Hirt et s’en alla.
    H. – À votre avis, dans le cas de ces deux tsiganes que vous avez autopsiés, vous avez pu attribuer la mort à un gaz ?
    B. – Oui.
    Le Président. – D’après vos découvertes d’autopsie, la cause de la mort de ces deux tsiganes était la même ?
    B. – Oui, monsieur, c’était la même. »
     
    — Ils ne pouvaient rien faire car c’était des tsiganes… Le président tend une liste de noms au témoin Hendrick Nales.
    … Page 74, à la septième ligne, se trouve un tsigane 6587 qui s’appelait Fodassy Andréas, probablement un Hongrois né le 12 février 1911, mort à la suite des expériences des gaz.
    Procureur A .  Hardy. – Comment savez-vous que cet homme est le même que celui qui servit à Hagen pour les expériences des gaz ?
    Hendrick Nales. – Après son nom, il y a la lettre V, pour Versuch (expérience) et j’ai eu le cadavre de cet homme. À la même page, à la huitième ligne se trouve le tsigane 6516, Rebstock Cirko, né le 28 mai 1901. Je les ai vu tous les deux conduits à la chambre à gaz de Natzweiller, et plus tard, j’ai vu leur cadavre ; j’ai d’ailleurs reçu l’ordre de laver et de nettoyer le tsigane Rebstock Cirko après sa mort. Ensuite j’ai dû le porter au crématoire dans la salle d’autopsie.
    — Avez-vous lavé d’autres sujets d’expériences après leur mort ?
    — Oui, certainement, tous étaient lavés.
    *
*   *
    Les tsiganes sans nom.
     
    « Je m’appelle Gerrit Hendrick Nales, je suis né le 1 er  octobre 1915 à Rotterdam, et je suis citoyen hollandais. Je n’ai pas dépassé l’école élémentaire, et je suis dessinateur. J’ai été arrêté le 20 août 1940 par la Gestapo, pour résistance, et j’ai été détenu jusqu’en 1945. J’ai été à Buchenwald du 18 avril 1941 jusqu’en mars 1942, puis à Natzweiller jusqu’au 4 septembre 1944 date de mon envoi à Dachau où je restai jusqu’à la libération par les Américains, le dimanche 29 avril 1945. À Natzweiller, je travaillai d’abord à construire des baraques, puis dans une carrière de pierre, puis en novembre 1942, je devins aide-infirmier à l’hôpital, à la Station de Recherches de l’Ahnenerbe.
    A. Hardy. – Avez-vous quelque connaissance du travail du professeur Hagen ?
    N. – Oui, c’était un officier de l’armée de l’air, professeur à l’université de Strasbourg. Il portait l’uniforme de l’armée de l’air avec le bâton d’Esculape ; il vint pour la première fois à Natzweiller en octobre 1943. C’était peu de temps après l’arrivée d’un transport de tsiganes de Birkenau près d’Auschwitz, pour les expériences du typhus. Hagen examina ces gens et les fit passer aux rayons X ; il trouva qu’il ne pouvait pas les utiliser, et il protesta à Berlin en demandant des sujets plus vigoureux, également des tsiganes. Peu de temps après l’arrivée de ce premier groupe de cent, dont beaucoup étaient déjà morts en route, les survivants firent partie d’un Himmelfahrstransport (ascension au ciel). Quelques semaines plus tard, en novembre 1943, les nouveaux sujets arrivèrent, environ quatre-vingt-dix. Ils furent examinés à nouveau, et trouvés convenables. Le professeur Hagen les divisa en deux groupes.

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