L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes
temps aux autorités supérieures en présentant des projets séparés et incomplets. Ses propositions ne doivent pas se borner à indiquer le but recherché ou les travaux à exécuter mais bien mentionner les moyens d’exécution et les dépenses à engager éventuellement.
c) d’établir un programme des améliorations à réaliser par ordre d’urgence,
d) de bien conduire les travaux et ne jamais entreprendre un nouvel ouvrage au détriment d’un autre travail en cours : une chose commencée ne doit jamais être abandonnée même provisoirement, ce qui entraîne toujours des pertes de temps et d’argent.
Un matériel important de couchage, d’ameublement sommaire et de réfectoire et cuisine est à la disposition du camp. Le chef de camp doit donc veiller à sa bonne conservation et à son entretien.
Il ne faut pas se dissimuler que les habitudes de malpropreté, de négligence et de désordre des nomades occasionneront des pertes ou des détournements que le chef de camp a la stricte obligation de réduire autant que la chose est possible et de sanctionner. En outre, dans sa gestion il doit prévoir une marge d’amortissement pour le matériel perdu, détourné, mis hors d’usage ou dévalorisé.
2. L’alimentation.
Aux directives générales qui précèdent s’ajoute l’obligation absolue de respecter et de faire respecter par tous (par le personnel administratif et par le détachement de gendarmerie) les prescriptions de rationnement. Il serait inconcevable que des gens qui travaillent et produisent soient rationnés et que les nomades qui constituent une charge pour l’État et la collectivité bénéficient d’un régime préférentiel. Si des dérogations familiales (d’ailleurs fort difficiles et très rares) ne peuvent pas compromettre le succès des mesures adoptées pour éviter une crise de ravitaillement, des dérogations s’étendant à une collectivité de plus de 300 personnes peuvent avoir et auraient certainement de sérieuses répercussions.
En demeurant strictement dans les limites dont il s’agit, le chef de camp doit assurer aux nomades une nourriture saine, suffisante et aussi variée que possible. Il lui appartient de régler les achats au mieux de l’intérêt de l’État et de la commune de Moisdon. Cette dernière ayant les inconvénients de la présence du camp, il est logique qu’elle en retire les rares avantages qui consistent à donner à prix égal la préférence aux commerçants de la commune. Il y a lieu d’éviter de créer des jalousies, et à cet effet, pas de « monopole ». S’il y a plusieurs commerçants du même corps d’état, il faut les faire fournir aux mêmes prix (s’ils y consentent) à tour de rôle et aussi équitablement que possible, c’est-à-dire pendant un temps sensiblement égal.
Dans les détails d’exécution du service d’alimentation, le chef de camp ne perdra jamais de vue que les nomades ont par tempérament la manie de la rapine, celle du gaspillage et de la réclamation.
En conséquence, puisque par suite des circonstances il a été indispensable de confier aux nomades eux-mêmes les soins de cuisine, les aliments, les cuisiniers devront être très soigneusement choisis et surveillés. Il faudra veiller à ce qu’il n’y ait pas de favoritisme dans les distributions. À cet effet, dès que possible, le réfectoire sera clos et chauffé pour éviter que les aliments soient transportés dans les dortoirs et roulottes. La distribution aura alors lieu par plats et non par famille comme actuellement. Veiller également à ce qu’aucune denrée ne soit détournée, notamment au moment de l’épluchage de légumes ni au moment des distributions. En ce qui concerne le gaspillage, vérifier très fréquemment les trous à ordures ménagères, les récipients à eaux grasses et si on constate un excès d’issue, diminuer les quantités de vivres ; ne laisser à la disposition des cuisiniers que les quantités de denrées nécessaires à un repas ou à la rigueur à une journée ; ne jamais laisser « taper dans le tas ». Au besoin, proposer à l’Administration supérieure une prime à allouer aux cuisiniers en cas d’économies sérieuses pour les encourager.
Le chef de camp se tiendra en liaison avec le docteur chargé de la surveillance et du service médical. En cas de nombreuses consultations pour maux de ventre, d’estomac ou d’intestins il prendra immédiatement les directives du praticien
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