L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes
opérations de nettoyage et d’épouillage et des tournées de surveillance ont lieu chaque semaine dans les baraquements.
— « Certes, certains internés, notamment parmi les isolés venant de Mulsanne, ont encore des parasites et quelques cas de gale sont à signaler. Mais tout traitement n’est vraiment efficace que s’il est possible de procurer à chaque individu traité des vêtements de rechange. Or, mes appels réitérés au Secours National et aux autres œuvres ne m’ont permis, jusqu’à présent, de recueillir que des quantités de linge absolument insuffisantes. Une nouvelle demande va être tentée à ce sujet.
— « Les critiques formulées quant à l’hygiène du camp paraissent donc quelque peu excessives et, s’il serait par trop optimiste de prétendre que tout y est pour le mieux, il faut reconnaître qu’un gros effort a été fait et d’heureux résultats obtenus, malgré les difficultés de découvrir, sans bons-matières, les matériaux et appareils nécessaires.
II. – ALIMENTATION.
— « Les internés sont soumis au régime de la carte d’alimentation et reçoivent la totalité des denrées contingentées auxquelles ils peuvent prétendre suivant la catégorie dans laquelle ils sont inscrits. En particulier, ils n’ont jamais manqué de matières grasses. Pour les pâtes et les légumes secs, ils n’ont, bien entendu, que les quantités mises à la disposition du camp par l’intendance, puisque ces denrées ne font actuellement l’objet d’aucune attribution de tickets, les pâtes devant être prélevées sur les cartes de pain et les légumes secs étant bloqués durant la belle saison.
— « En ce qui concerne les denrées non contingentées, la difficulté maîtresse reste dans le transport, car c’est par wagons qu’elles doivent être acheminées, et le matériel roulant est difficile à obtenir. En vue de remédier à cet état de fait, et pour permettre l’approvisionnement dans les villes voisines (Doué-la-Fontaine, Saumur, etc.), j’ai envisagé l’acquisition d’un fourgon de deux ou trois tonnes fonctionnant au gazogène.
— « On peut affirmer, nonobstant ces difficultés, qu’il est inexact de prétendre les internés dangereusement sous-alimentés. En tout état de cause il est absolument faux que des cas de scorbut se soient déclarés, à moins qu’une infirmière novice n’ait assimilé à cette dangereuse maladie trois cas de gingivo-stomatite, affection dentaire qui a été soignée en vingt-quatre heures.
III. – ÉTAT SANITAIRE.
— « Le service médical du camp qui comporte, entre autres, un service de consultations journalières et un service de consultations spécialisées, n’a pu dépister un seul cas de tuberculose aiguë. Seule, une internée revenue récemment de l’hôpital d’Angers, où elle a passé deux mois dans le service du docteur Denechaud pour pleurésie, fait l’objet d’une information particulière.
— « Quant aux cas de décès qui se sont produits récemment, ils ont porté sur trois internés, d’ailleurs âgés, et sont dus, le premier à l’usure, le deuxième à une néphrite aiguë, le troisième à un infarctus du myocarde.
— « Avant l’arrivée des internés de Mulsanne, trois décès avaient été enregistrés en neuf mois, malgré les rigueurs de l’hiver dans des baraquements où la pénurie de combustible pouvait paraître redoutable.
IV. – SITUATION SCOLAIRE.
« La situation scolaire est plus difficile. Au point de vue des locaux et du matériel j’ai fait le nécessaire dès la fondation du camp et les écoles aménagées pourront fonctionner normalement dès que j’aurai obtenu de l’inspection académique le personnel enseignant suffisant. Je pense arriver prochainement à un résultat satisfaisant en ce domaine. Mais il ne faut pas perdre de vue que le service imposé à ces fonctionnaires est un service très spécial particulièrement pénible.
V. – LOGEMENT DES INTERNÉS.
— « Quant à la répartition des familles dans les baraquements, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit essentiellement de nomades accoutumées à vivre en tribus et dans des roulottes. Ce sont donc des tribus entières comprenant plusieurs familles, au sens où nous l’entendons, qui sont réunies et la situation morale ainsi créée est si peu grave qu’il n’y a pas eu une seule fille-mère depuis l’installation du camp car ces nomades
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