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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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internés de Montreuil-Bellay ne reçoivent pratiquement pas de colis d’approvisionnement alors que ceux-ci constituent dans d’autres camps un sérieux appoint alimentaire.
    — « L’examen des documents qui nous ont été présentés, montre qu’une grande partie de ces décès ont eu lieu au camp même et non dans les hôpitaux comme il eût été normal.
    Décédés au camp de Montreuil-Bellay :48
    Décédés à l’hôpital de Saumur : 15
    Décédés à l’hôpital d’Angers : 3
    Décédés à l’hôpital du Mans : 1
    — « Quand on a vu l’équipement sommaire du baraquement tenant lieu d’infirmerie-hôpital, où n’existe pas de garde de nuit, aucune des infirmières n’assurant ce service, il apparaît comme inadmissible que l’on y conserve des malades dont l’état est grave. Ces malades doivent être évacués sur les hôpitaux de rattachement du camp, les décès survenant au camp même devant être tout à fait exceptionnels.
    — « Nous en avons fait l’observation à la fois au directeur du camp et au médecin du camp. Il apparaît que ce dernier a été souvent surpris par des décès qu’il n’avait pas prévus. Il argue pour expliquer ce fait, que l’état de moindre résistance des sujets qu’il a traités est à l’origine, sinon de cas de mort subite, tout au moins d’évolution terminale mortelle très rapide des maladies. D’autre part, il prétend que la quantité d’essence allouée au camp ne permet pas les évacuations nécessaires vers les hôpitaux, il reconnaît toutefois que la plupart du temps, il n’a pas demandé ces évacuations au directeur du camp.
    — « Il est évident qu’en l’occurrence, chacun doit prendre ses responsabilités, le médecin du camp doit demander les évacuations nécessaires au chef du camp, celui-ci les réalise ou non suivant ses possibilités.
    — « D’autre part, l’hôpital voisin de Saumur, où se rend normalement la camionnette du camp, se refuse à prendre les malades au-delà d’un contingent qu’il a fixé à 20 lits.
    — « Pour évacuer les malades sur l’hôpital d’Angers qui les prend sans difficulté, la distance à couvrir est de 120 km aller et retour, ce qui implique évidemment une dépense d’essence incompatible avec les possibilités du camp.
    — « Si le contingent global de 20 lits fixé par l’hôpital de Saumur est à peu près acceptable, il n’en est pas moins vrai que la catégorisation imposée le réduit en fait à un taux beaucoup trop faible.
    — « Nous avons visité l’hôpital de Saumur pour nous rendre compte de sa capacité hospitalière disponible. L’hôpital de Saumur est un bâtiment ancien mais admirablement tenu au point de vue propreté par la communauté qui constitue son personnel hospitalier. On conçoit aisément que les religieuses jugent volontiers indésirable la clientèle des nomades sales et indisciplinés du camp de Montreuil-Bellay.
    — « La capacité hospitalière disponible de l’hôpital-hospice de Saumur était, au moment de notre visite, de 121 lits. « Elle permettait donc d’hospitaliser facilement les malades graves du camp de Montreuil-Bellay. Aussi M. le préfet délégué du Maine-et-Loire, à qui nous avons signalé cette situation, a-t-il pris immédiatement toutes les dispositions nécessaires pour que soit assurée, dans tous les cas, l’évacuation sur l’hôpital de Saumur, et si nécessaire secondairement sur Angers, de tous les malades graves du camp de Montreuil-Bellay.
    CONCLUSIONS.
    — « Nous ne reviendrons pas sur les considérations générales qu’a déjà formulées dans son rapport précédent le docteur Aujaleu. Nous signalerons que la plupart des améliorations qu’il avait préconisées ont pu être réalisées. C’est ainsi notamment :
    — « 1. que l’alimentation séparée des enfants dans la crèche tenue par les religieuses a été réalisée, et que comme conséquence directe, la mortalité infantile a été faible et que l’aspect général des enfants est satisfaisant ;
    — « 2. que par suite de l’occupation de la totalité du camp, seul l’étage inférieur des châlits est utilisé (là où ils n’ont pas été brûlés comme dans la section occupée par les tsiganes) ;
    — « 3. que le nombre des couvertures est actuellement suffisant ;
    — « 4. que des latrines ont été aménagées, ou sont en cours de l’être suivant les indications données

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