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L'honneur de Sartine

L'honneur de Sartine

Titel: L'honneur de Sartine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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Nicolas. Je puis affirmer que l’auteur de ce désastre a déjà payé de sa vie ce forfait. C’est lui qui a tout détruit ici.
    – Le cadavre du vestibule ?
    – Oui, l’autre, son assassin, est monté ici après l’avoir tué. Du sang répandu sur le dessus des débris le prouve sans conteste.
    Leurs recherches dans les appartements de M. et de Mme Ravillois, de la veuve Bougard et du fils aîné, demeurèrent vaines. Nul indice ne signalait qu’ils avaient été l’objet d’une quelconque perquisition. En revanche, quelle ne fut pas leur surprise en découvrant l’état de la chambre du fils cadet. Tout n’y était que bouleversements et un désordre intriguant y régnait. Tous les objets propres à l’enfance couvraient le sol : jouets, totons, pantins, volants, une petite carte de l’Europe, des livres. L’armoire et la commode n’avaient pas échappé à la fouille et leur contenu se retrouvait éparpillé un peu partout dans la pièce.
    – Que pouvait-on rechercher chez cet enfant ? murmura Nicolas.
    – Hé ! Un bocal de billes. Elles se rappellent soudain à nous. Là, sur cette planchette.
    Bourdeau se haussa pour saisir l’objet qui lui échappa des mains, tomba et se brisa, son contenu s’éparpillant sur le sol.
    Naganda commençait à ramasser les billes quand Nicolas l’arrêta.
    – Inutile. Cela ne fera qu’un désordre de plus.
    Pourtant son ami ne se relevait pas.
    – Qu’as-tu trouvé ?
    – Il n’y a pas que des billes…
    – Comment cela ?
    – Les billes ont roulé tout autour de la pièce. Mais celles-ci sont demeurées… groupées d’étrange manière.
    Il se pencha pour mieux voir et demanda à Bourdeau d’approcher la lanterne.
    –  Noyées dans ce qui leur ressemblait, elles disparaissaient .
    – Comment ?
    Naganda ramassa les prétendues billes et les tendit à Nicolas.
    – Considère-les avec attention.
    Bourdeau dirigea le flux de lumière sur le commissaire qui poussa une exclamation.
    – Pierre, tu as raison ! Ce ne sont pas des billes. Sans doute des morceaux de verre taillé.
    – Celui-ci ressemble bien à un diamant. Et de quelle dimension ! D’ailleurs il est bien aisé de s’en assurer.
    Il prit la pierre, s’approcha de la croisée et passa l’une des arêtes de la taille sur le verre. Il y eut comme un crissement.
    – Cela coupe le verre, c’est un diamant.
    – Alors, dit Nicolas. Si ce morceau est un diamant, alors, ma foi, ceux-ci sont des rubis, des émeraudes, des perles. Je n’en ai jamais vu de si énormes.
    – Était-ce cela que recherchait celui qui a fouillé la maison ?
    – Là encore, c’est possible, mais je n’en jurerais pas.
    – Qu’allons-nous faire de ce trésor de Golconde ?
    – Le saisir. En dresser procès-verbal. Mais nous garderons le secret de cette découverte. Je suis très curieux de connaître les réactions de la famille et pourquoi ce trésor se trouvait dans cette chambre. Et d’abord, en connaissait-elle l’existence ?
    Il restait un étage, celui où demeuraient les domestiques. Selon Rabouine, aucun d’eux ne serait là pendant le voyage en Champagne. Ils accompagnaient le convoi pour assurer leur service habituel
dans le château de la famille à Sézanne. Ils visitèrent ainsi plusieurs galetas pauvrement meublés de couchettes et d’armoires en bois de pin. Une nouvelle fois Nicolas s’effara des conditions misérables de vie réservées au domestique dans l’hôtel d’une riche famille. Une nouvelle porte fut poussée, qui donnait sur un petit salon.
    – Voilà sans doute le logement de notre Tiburce.
    Une tenture tirée séparait cette pièce de la chambre. Ils y pénétrèrent. La lumière éclaira un lit où une forme reposait.
    – La couchette a dû être repliée, dit Nicolas.
    Il s’approcha du lit. Soudain son attention fut attirée par des cheveux blancs qui dépassaient de la courtepointe. Il tira sur le drap et appuya sa main sur une épaule dont le froid le frappa au travers du tissu de la chemise de nuit.
    – Tiburce, Tiburce, appela-t-il en le secouant doucement.
    Il tira sur l’épaule, le corps bascula sur le côté, et la faible lueur de la lanterne découvrit une face au regard trouble. Le vieux valet avait les yeux ouverts et la bouche avalée comme contractée. Nicolas sortit de sa poche un petit miroir qu’il approcha des lèvres de Tiburce et secoua la tête. Naganda dansant d’un pied sur l’autre psalmodiait

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