L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
montrent, c'est la mort inventée pour les Allemands infirmes qui a été ensuite infligée aux juifs ; outre l'étude de Friedlander, cf., par exemple, Michael Burieigh, Death and Deliverance, Cambridge, Massachussets, 1994).
68. Cf. Guenter Lewy, The Nazi Persécution ofthe Gypsies, Oxford, 2000, pp. 221-222, qui donne plusieurs évaluations du nombre de Tsiganes tués.
69. Friedlander, Origins : « En même temps que les juifs, les nazis ont assassiné les Tsiganes d'Europe. Défini comme un groupe racial « à peau noire », les hommes, femmes et enfants tsiganes n'ont pu échapper à leur destin de victimes du génocide nazi... Le régime nazi n'a assassiné systématiquement que trois groupes d'êtres humaines : les infirmes, les juifs et les Tsiganes » (XII-XIII). Friedlander est non seulement un historien de valeur mais aussi un ancien d'Auschwitz]. Raul Hilberg, The Destruction ofthe European Jews, New York, 1985, 3 vol. vol. III, pp. 999-1000. Avec son souci habituel de la vérité, Wiesel se dit déçu, dans ses mémoires, que le Conseil du mémorial de l'holocauste, dont il était le président, ne comprenne pas de représentant tsigane, comme s'il n'avait pas eu le pouvoir d'en nommer un. (Wiesel, And the Sea, p. 211 )
cependant, « qu'il y avait un élément de souffrance sous les nazis. » Edward Linen-thal se souvient de l'attitude profondément soupçonneuse des représentants tsiganes envers le conseil, « de toute évidence, certains membres du conseil considéraient la participation des Roms au musée comme une famille traite des parents importuns, embarrassants™. »
En deuxième lieu, reconnaître le génocide des Tsiganes a pour conséquence la perte du monopole juif sur l'Holocauste, avec une incommensurable perte concomittante pour le « capital moral » juif. En troisième lieu : si les nazis ont persécuté de la même façon juifs et Tsiganes, le dogme que l'Holocauste est le point culminant d'une haine millénaire des Gentils envers les juifs est, d'évidence, impossible à soutenir. De la même façon, si la jalousie des Gentils est à l'origine du génocide des juifs, est-elle aussi la cause du génocide des Tsiganes? Dans l'exposition permanente du musée, les victimes non-juives du nazisme ne figurent que symboliquement".
Enfin, les buts politiques du musée ont été déterminés par le conflit israélo-palestinien. Avant de devenir directeur du musée, Walter Reich a chanté les louanges du livre de Joan Peter, From Time Immémorial, qui affirme que la Palestine était littéralement déserte avant la colonisation sioniste". Sous la pression du ministère des affaires étrangères, Reich dut démissionner après avoir refusé d'inviter Yasser Arafat, désormais allié complaisant des États-Unis, à visiter le musée. Le théologien de l'Holocauste, John Roth, à qui l'on avait proposé un poste de sous-directeur, dut démissionner parce qu'il avait autrefois critiqué Israël. Écartant finalement un livre (que le musée avait d'abord soutenu) sous prétexte qu'il contenait un chapitre dû à Benny Morris, un grand historien israélien qui critique Israël, Miles Lerman, président du musée, avoua : « Il est inconcevable que ce musée soit hostile à Israël".
70. Linenthal, Preserving Memory, pp. 241-246 et 315.
71. En dépit du « préjugé particulariste juif » (Saidel) particulièrement accentué du musée de l'holocauste de New York - les victimes non juives du nazisme ont été informées dès le début que le musée était « seulement pour les juifs » - , Yehuda Bauer piqua une rage lorsque la commission suggéra que l'Holocauste englobait d'autres victimes que les juifs. « Si vous ne changer pas cela immédiatement et complètement, je saisirai toutes les occasions d'attaquer ce projet honteux de toutes les plates-formes publiques à ma disposition », menaça-t-il dans une lettre aux membres de la commission. (Saidel, Never Too Late, pp. 125-126, 129, 212, 221, 224-225).
72. Pour le contexte, cf. Finkelstein, Image and Reality, chap. 2.
73. « ZOA Criticizes Holocaust Museum's Hiring of Professor Who Compared Israël to Nazis »,
A la suite des révoltantes attaques israéliennes contre le Liban en 1996, couronnées par le massacre de plus de cent civils à Qana, l'éditorialiste d'Haaretz, Ari Shavit, observa qu'Israël pouvait agir impunément parce que « nous avons la Ligue contre la diffamation... ainsi que Yad Vashem et le musée de l'Holocauste^"^
Weitere Kostenlose Bücher