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Lionel Lincoln (Le Siège de Boston)

Titel: Lionel Lincoln (Le Siège de Boston) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
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flottantes et d’autres bâtiments d’une moins grande dimension suivirent cet exemple, et bientôt le vaste amphithéâtre de collines qui entourent Boston retentit des échos de plus de cent pièces d’artillerie.
    – Qu’est-ce que cela signifie, Monsieur ? s’écria un jeune officier de son régiment en s’adressant au major Lincoln ; les matelots y vont, ma foi ! tout de bon ; les canons sont chargés à boulets, à en juger par la force des détonations.
    – Il paraît que ma vue n’est pas meilleure que la vôtre, reprit Lionel, car je ne découvre aucun ennemi. On dirait que les canons sont pointés contre la presqu’île en face ; il est probable que quelque détachement d’Américains cherche à détruire l’herbe nouvellement fauchée qui reste encore sur les prairies.
    Le jeune officier était en train de répondre qu’il partageait cette conjecture, lorsqu’une voix retentissante se fit entendre au-dessus de leurs têtes :
    – Voilà un canon qui part de Copp’s-Hill ! Est-ce qu’ils croient effrayer le peuple avec tout leur tintamarre ? Tirez, allez, tant que vous voudrez ; vous auriez beau tirer jusqu’à ce que les morts sortent de leurs tombeaux, les enfants de la Baie ne s’en maintiendront pas moins sur la colline.
    Tous les yeux se portèrent en haut, et les spectateurs surpris aperçurent Job Pray assis sur la grille qui entourait le fanal ; sa figure, ordinairement insignifiante, était rayonnante de joie, et il agitait son chapeau en l’air tandis que des coups de canon se succédaient presque sans interruption.
    – Eh bien ! petit drôle ! s’écria Lionel ; que voyez-vous donc ? et où sont les enfants de la Baie dont vous parlez ?
    – Où ils sont ! répéta l’idiot en frappant dans ses mains avec une joie enfantine ; tiens ! où ils sont venus à minuit, pendant l’obscurité, et où ils sauront bien se maintenir à midi, en plein jour ! Les enfants de la Baie ont vue sur les fenêtres de Fanueil-Hall à la fin ; que les troupes viennent maintenant, qu’elles osent s’y frotter, et ils apprendront la loi à ces damnés assassins !
    Lionel, un peu exaspéré par le langage hardi de Job, lui cria d’une voix menaçante :
    – Descendez à l’instant de cette perche, malheureux, et expliquez-vous, ou bien ce grenadier va aller vous chercher, et il vous attachera au poteau pour vous administrer la correction salutaire dont vous semblez avoir besoin.
    – Vous avez promis à Job que les grenadiers ne le battraient jamais plus, dit l’idiot en cachant sa tête derrière la grille, d’où il jetait sur Lionel un regard triste et inquiet, et Job s’est engagé à faire toutes vos commissions et à ne prendre aucune des couronnes du roi en paiement.
    – Descendez donc à l’instant, et je me rappellerai ma promesse.
    Rassuré par ces paroles prononcées d’un ton plus doux et plus amical, Job quitta sa position d’un air d’indifférence, et serrant le poteau de ses jambes et de ses mains, il se laissa glisser légèrement jusqu’à terre. Le major Lincoln lui saisit aussitôt le bras et lui dit vivement :
    – Encore une fois, où sont ces enfants de la Baie ?
    – Là ! répéta Job en étendant le doigt au-dessus des maisons basses de la ville, dans la direction de la péninsule qui se trouvait en face ; ils se sont installés sur Breeds-Hill, et ils n’y restent pas les bras croisés, je vous en réponds ! Voyez tout ce qu’ils ont déjà fait, et ils n’en resteront pas là, je vous le promets ! Ah ! cela va faire du bruit parmi le peuple !
    Du moment que le mot de Breeds-Hill fut prononcé, tous les yeux, qui jusque alors étaient restés fixés sur les bâtiments mêmes, au lieu de chercher l’objet de leurs hostilités, se dirigèrent sur l’éminence verdoyante qui s’élevait un peu sur la droite du village de Charlestown, et tous les doutes cessèrent à l’instant. Le sommet conique de Bunker-Hill était nu et désert comme la veille, mais à l’extrémité d’une colline plus basse, qui s’étendait jusqu’à peu de distance du bord de l’eau, une levée de terre avait été formée dans un but sur lequel l’œil exercé d’un militaire ne pouvait point se méprendre. Cette redoute, toute petite, toute simple qu’elle fût, commandait par sa position toute la partie intérieure du port de Boston, et menaçait même jusqu’à un certain point les maisons de la ville. C’était l’apparition

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