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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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ton nom sur une plaque de marbre. Ça te fera une belle jambe. Pendant ce temps-là on continuera à botter le cul des travailleurs. Tu crois peut-être que le sort du peuple est meilleur à Moscou ? Erreur camarade, bien dommage que tu ne puisses y faire un tour, tu changerais tes idées sur la liberté en recevant d’un commissaire quelques fouets sur la nuque.
    – C’est mieux chez les nazis ?
    – J’ai pas dit ça, mais c’est en France que vous êtes le mieux. Vous pouvez engueuler vos sergents de ville. Essaie donc de le faire à Moscou !
    – Je lutte contre le fascisme !
    – Bien connu. L’ennui c’est qu’il n’en sort rien. Tu as tué un type qui était avant la guerre un ouvrier comme toi, est-ce que tu te rends compte que c’est une connerie ? Nous, on le fait en risquant notre peau au front, toi tu es en civil et tu assassines par-derrière. Tout ça, parce que ça t’amuse plutôt qu’autre chose, c’est tout. Vous jouez à la guerre. Pas très glorieux.
    – C’est un combattant pour la liberté, intervient le légionnaire, seulement, il ne sait pas qu’il est mal employé. Les ordres de la radio anglaise, voilà où ça vous mène.
    – Je me bats pour la France comme c’est le devoir de tout Français.
    – C’est vrai, dit encore le légionnaire, mais pas en franc-tireur. Les uniformes, ça pullule en ce moment, t’avais qu’à choisir. Même celui d’Ivan. Tiens, les Allemands t’y transporteraient gratis derrière les lignes d’Ivan, à titre d’espion, mais ce serait bien moins drôle qu’à Paris !
    – De quoi est-ce qu’on m’accuse ? interrompt un malheureux être en uniforme de cheminot français. Je n’ai rien fait !
    – C’est ce qu’il y a de pire, copain, rigole Porta.
    – Surtout va pas leur dire ça ! prévient Gregor. Y a pas de place pour les innocents en ce monde. Avoue n’importe quoi sinon on te fusille. Où on en serait si la justice se trompait ?
    – Mais qu’est-ce que je peux avouer ? Je n’ai rien fait !
    C’est un garde du S. D. qui donne le meilleur conseil.
    – Ecoute, ne parle surtout pas d’armes. S’ils sont de mauvaise humeur, ça coûte la tête. Non ! tu as heurté par mégarde un soldat qui dormait avec une barre de fer, c’est pour ça qu’il ne s’est pas présenté-au rapport. Toutefois, s’ils trouvaient quelque chose, alors emmerde-les, fais l’imbécile, aies l’air complètement idiot et tu ne ramasseras que peu de chose.
    – Mon groupe a volé un wagon, intervient un autre prisonnier. Si ça peut t’aider, sers-toi de ça, mais ils feront des vérifications. Ils ont trop d’ordre dans leur merde, c’est le principal défaut des Allemands.
    – Qu’est-ce qu’il raconte ? dit l’homme du S. D. Pour des vérifications faut des preuves, et comment vérifier s’il n’y en a pas ?
    Le pauvre cheminot reprend courage, son bon visage de cultivateur rayonne. Il a enfin trouvé des amis.
    – Parle de marché noir ! crie Porta. Tu as été refait et on ne t’a même pas laissé un jambon moisi !
    – J’étais seul ! dit naïvement le cheminot.
    – Mais bien sûr idiot ! Si tu dis que tu étais avec d’autres, ils te garderont jusqu’à ce que tu pourrisses. Faudra que tu avoues tes complices !
    Dix minutes après, le cheminot ressort rayonnant.
    – Ils l’ont cru ! Trois mois pour marché noir !
    Le pauvre homme en pleure de joie. Au même moment, un énorme type du S. D. pique le communiste à la poitrine.
    – Toi, frère rouge, je te pendrais bien de mes propres mains. Je hais les Rouges ! Ils ont assassiné mon père en 33.
    – Ta gueule ! crie Porta. C’est nous qu’on est de garde et pas toi.
    – Je hais les Rouges ! reprend le S. D. malgré les efforts de conciliation du Vieux. Et je les chasse nuit et jour !
    Cette fois c’est le tour du jeune communiste. Le S. D. lui tape sur l’épaule.
    – Tu es juif, petit ami ?
    – Oui, je suis juif.
    – Ça me semblait bien. Un air de famille. Ils vont t’arracher les yeux et j’y assisterai avec plaisir. Dépêche-toi, dit-il en le poussant vers la porte, on est presse.
    Les débats durèrent une demi-heure. Ce fut la mort sans recours en grâce possible.
    – Tu vois, on fait moins le fiérot, dit Porta au prisonnier dans la voiture cellulaire qui regagnait Fresnes. Pourquoi diable t’es-tu mêle de ça ? Est-ce que tu crois par hasard que les gens comme toi vont raccourcir la guerre d’une

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