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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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« Rompez ! », mais il ne vint pas.
    – L’interrogatoire des deux civils est-il terminé ?
    – Oui mon capitaine.
    – Faut-il les retenir ?
    – Non mon capitaine.
    – Alors que font-ils ici ? Filez ! gronda-t-il en se tournant vers les deux salopards qui disparurent en un temps record. Feldwebel, siffla encore le petit officier, que je ne vous voie plus jamais en tenue non réglementaire. Annoncez-moi chez l’officier d’ordonnance : capitaine des pionniers Ebersbach, compagnie 914 des poseurs de mines.
    Quelques secondes plus tard, un lieutenant arrivait au galop.
    – Mon capitaine, le général vous attend.
    Tous deux disparurent à notre grand soulagement, mais au même instant une tête se montrait avec précaution : c’était Peter suivi de Heinrich.
    – Ce cul d’ingénieur a foutu le camp ? Heinrich vous apporte une bouteille de cognac, cadeau de la cuisine.
    – Cadeau ? Elle est bien bonne ! rigola Barcelona.
    La bouteille circula mais l’un de nous restait en sentinelle à la porte : on ramassait cinq ans de Torgau si l’on était pris dans une salle de garde avec une bouteille d’alcool.
    Heinrich se renversa sur sa chaise et mit ses pieds sur le bureau comme dans les films de gangsters en honneur aux U. S. A. Les Américains l’éblouissaient, et bien qu’il détestât le chewing-gum, il passait son temps à en mâchonner ce qui agaçait colossalement son supérieur de la Gestapo.
    – Ce capitaine doit être une légume, opina Barcelona.
    – – Dieu sait pourquoi on nous a fourrés ici, grogna Porta. Dans cette baraque on ne parle que d’explosifs.
    – C’est évidemment bizarre, acquiesça Peter. Quand je me trouvais à Katyn…
    – Oh ! ta gueule ! cria Heinrich. C’est pire qu’une colique !
    – Tiens, dit innocemment Barcelona, tu étais à Katyn, monsieur Kahn ?
    Peter joignit les mains sous son manteau de cuir, geste qui découvrit ses revolvers d’épaule. Porta s’empressa d’en subtiliser un.
    – On fait un échange frère ? J’ai un Glicenti.
    – Amène.
    Le marché était correct à cette nuance près que Peter ignorait la difficulté qu’il y avait à se procurer des balles destinées à l’un des meilleurs revolvers du monde.
    – Alors Katyn ? insista Barcelona.
    – Ça va, intervint Heinrich. Maintenant on file.
    La porte s’ouvrit encore et Julius Heide, tiré à quatre épingles, fit une entrée flamboyante.
    – Qui est ce fantôme ? demanda Peter avec hauteur.
    _ Le règlement ambulant. Chaque matin il met au garde-à-vous jusqu’aux poils de son cul.
    Heide lorgna les deux manteaux de cuir et n’eut aucun doute sur l’identité de leurs possesseurs, mais il aperçut aussi la bouteille de cognac.
    – Barcelona, tu sais, je pense, que ça coûte un billet aller pour Torgau ? Le nouveau commandant est un de mes amis, nous étions ensemble à Rotterdam, car vous ignorez tous, tas d’idiots, que j’ai commencé comme caporal de parachutistes ?
    – Tu es un trou du cul et c’est tout, déclara Porta.
    Le sous-officier Julius Heide regarda fixement Porta, et à ce moment-là, aucun de nous, certes, ne se doutait qu’il deviendrait lieutenant-colonel dans l’armée allemande. Ce gamin Julius qui n’avait jamais connu que des coups et la guerre !
    – Obergefreiter Porta, nous sommes, c’est entendu, des camarades, mais ça ne signifie pas que je ne considère pas un jour de mon devoir de t’envoyer au conseil de guerre !
    Il se détourna comme s’il sentait une menace dans son dos, et il vit en effet le visage rigolard de Petit-Frère et ses bras de gorille prêts au combat. – Qu’est-ce qui te prend ? La vie te pèse, Petit-Frère ? Alors porte la main sur un sous-officier de l’armée prussienne, pouilleux Obergefreiter ! N’oublie pas ce que tu es : de la merde ! Nous, nous survivrons à cette guerre mais toi sûrement pas. Le jour où je te verrai penduler au bout d’une bonne corde de chanvre, je m’en collerai à être noir !
    Le sourire de Petit-Frère s’élargit encore. Plus rapide que l’éclair, l’énorme pied du géant fit sauter le revolver de Heide et ses poings de docker se nouèrent autour de son cou.
    – Une paire d’amis ! ricana Heinrich.
     

LIQUIDEZ PARIS
    – Qu’est-ce que tu dis maintenant, maquereau ?
    – Lâche-moi ! bafouillait Heide, tu m’étrangles !
    – Laisse cette merde, ordonna Porta, le jour où on le refroidira ce serait fait

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