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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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cela ?
    — Il est sans doute l’un des derniers à avoir vu Brandon vivant avant sa capture.
    Les autres se murèrent dans le silence.
    — Monsieur le duc de Gloucester m’a autorisé à exhumer le corps de Brandon. Je veux que cela soit fait immédiatement.
    — Par Dieu ! s’exclama Peter le chapelain. C’est un acte blasphématoire ! Le cimetière du château appartient à Dieu.
    — Et moi, je suis le loyal serviteur du roi, rétorqua Colum. Je fais respecter sa justice et celle de Dieu. Le corps de Brandon doit être exhumé.
    — Mais il est en décomposition, s’écria Fitz Steven le clerc, puant, pourri !
    — Déterrez le cercueil, ordonna Colum à Gabele, et déclouez le couvercle, puis envoyez-nous chercher.
    — Où faut-il amener le cercueil ?
    — Nulle part. La justice peut se rendre à la lueur d’une torche comme à la lumière du jour.
    Fletcher s’apprêtait à protester à son tour, mais Colum répéta :
    — Je parle au nom du roi. Je veux que l’on exhume le corps de Brandon dans l’heure, et tant que ce n’est pas fait, personne n’est autorisé à quitter le château.
    — Et mon commerce ? gémit le Vertueux. Je travaille pour Dieu ! Les tavernes de la ville sont pleines de pèlerins qui se reposent !
    — Votre commerce attendra ! aboya Colum. Il attendra que j’aie vu le visage de Brandon – ou du moins ce qu’il en reste !

 
    CHAPITRE XI
    Tous les occupants du château quittèrent la salle, laissant Colum et Kathryn ainsi que Sturry qui s’était rué vers la table pour y dévorer des restes de nourriture. Colum souriait en l’observant.
    — Il cherche à rattraper tout ce qui lui a manqué quand il était en fuite, fit-il observer.
    — Que va-t-il devenir ? demanda Kathryn.
    Colum haussa les épaules.
    — Quand je le libérerai, il retournera auprès de sa famille pour y attendre des jours meilleurs.
    Kathryn eut un sourire amusé.
    — Que voulez-vous dire ?
    Colum se pencha en avant, les mains sur les genoux.
    — Vous vous imaginez que la guerre civile est finie ? Oh, certes, l’étoile des York prédomine, mais, en Bretagne, Henri Tudor prépare une rébellion doublée d’une invasion. Il accueille tous les rebelles et ceux qui ont pris la fuite à Barnet.
    Colum secoua la tête.
    — Non, non, la fête n’est pas finie. Les enfants du roi ne sont que des bébés, et si d’aventure quelque chose arrivait à Édouard, Gloucester et Clarence attendent comme des loups dans l’ombre.
    Kathryn resserra les pans de sa cape autour d’elle, en promenant son regard dans la salle. Le feu aux flammes pourtant faibles faisait danser des ombres sur les murs. « Je devrais être chez moi, à Ottemelle Lane, songea-t-elle. Je devrais préparer mes élixirs et mes potions, soigner mes patients, panser leurs blessures, bavarder avec Thomasina ou regarder Wuf la taquiner. »
    — Ce que vous venez de dire ne me plaît guère, souffla-t-elle. Si la roue de la Fortune tourne encore, vous vous trouverez peut-être du côté des perdants, comme Faunte aujourd’hui.
    Colum étendit les mains devant le feu, avant de regarder sa compagne bien en face.
    — Je ne crois pas, Kathryn. Je n’ai pas l’intention de combattre de nouveau.
    Au fond de la pièce, Sturry gloussait de plaisir, et il revint auprès du feu, brandissant une cuisse de poulet dans laquelle il mordait à pleines dents, avec une coupe de vin dans l’autre main. L’ancien soldat lancastrien s’assit et entreprit de narrer ses aventures lorsqu’il fuyait dans les marais du Kent.
    Puis Fitz-Steven le clerc apparut, l’air affairé et préoccupé.
    — On a sorti le cercueil, déclara-t-il, et enlevé son couvercle.
    — Et alors ? aboya Colum.
    — Il vaut mieux que vous voyiez par vous-même, monsieur.
    L’Irlandais, Kathryn et Sturry suivirent donc le clerc.
    Ils sortirent du château, traversèrent la cour intérieure, puis la cour extérieure, pour gagner le petit cimetière, un lieu infiniment triste, envahi de mauvaises herbes, où poussaient de sombres ifs. Des torches disposées en cercle éclairaient la nuit, et leur lueur rendait l’endroit presque menaçant. Un oiseau de nuit s’agita dans un arbre tandis que des chauves-souris aux longues ailes virevoltaient dans le ciel clouté d’étoiles. Kathryn toussa et Sturry poussa un juron en jetant au loin sa cuisse de poulet, tant l’odeur de chair corrompue empuantissait l’air de la nuit.
    Les hommes qui se

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