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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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assassinée et à l’habiller. Puis
il avait fait porter les bagages des voyageurs à l’embarquement.
    Peu de temps après, le serviteur qui avait
accompagné les voyageurs était revenu lui dire que les seigneurs venaient
d’arriver au port. Leurs vêtements étaient rouges de sang et ils avaient
embarqué en toute hâte sur l’Anatasie. Sans chercher à en apprendre plus,
l’aubergiste s’était rendu au château de l’Ombrière où il avait demandé à
rencontrer le prévôt ou le sénéchal de Guyenne.
    Mais en ce lundi de Pâques, l’un et l’autre
étaient attablés avec la cour d’Aliénor. L’hôtelier du Chapeau Rouge avait dû
insister auprès du chambellan, expliquant l’importance de ce qu’il avait à dire
au sujet d’un crime.
    Finalement, le prévôt s’était déplacé, très
mécontent. L’aubergiste lui racontait ce qui s’était passé quand, dans un grand
tumulte, des prélats, des écuyers et des gardes étaient entrés entourant
l’archevêque Hélie qui voulait être conduit immédiatement auprès de la duchesse
Aliénor.
    Hélie avait alors raconté au prévôt, effaré, la
mort de Mercadier et le massacre commis dans sa maison.
    Apprenant cette incroyable nouvelle, le prévôt
était retourné dans la salle du banquet avec l’archevêque et l’aubergiste.
Stupéfaite, la duchesse avait écouté Hélie avant de quitter la table avec le
sénéchal et ses grands officiers.
    Dans ses appartements, Hélie lui avait expliqué
qu’il n’était pas venu immédiatement après l’agression de Locksley et de ses
séides, car il avait d’abord fait chercher son frère Morève afin de rattraper
les assassins. Celui-ci avait rassemblé une troupe de Brabançons et s’était
précipité au port, mais les criminels étaient déjà sur une barque et leur
avaient échappé. Pour l’heure, ils voguaient sur une nef chargée de tonneaux de
vin, l’Anatasie, en route vers l’Angleterre.
    Quant au récit de l’assassinat de Mathilde par
l’aubergiste du Chapeau rouge, personne ne comprenait comment il s’insérait
dans l’histoire. Le sénéchal suggéra même qu’il s’agissait d’un
quiproquo : une des femmes qui accompagnaient Robert de Locksley avait dû
être tuée par quelque rôdeur et les voyageurs avaient cru que Mercadier était
l’assassin.
    — Le seigneur Mercadier n’était pour rien
dans cette mort, assura Hélie, car il était à la messe que j’ai célébrée. Il a
même reçu le saint sacrement avec une grande dévotion envers Notre Seigneur.
    À force d’explications, chacun devina que Locksley
et ses gens avaient sans doute été abusés. Ils avaient cru Mercadier coupable,
s’étaient précipités chez lui et avaient commis l’effroyable massacre.
    Oui, tout reposait sur une erreur !
approuvèrent les conseillers, et Aliénor elle-même reconnut le bien-fondé de
cette explication.
    Mais quelle que soit la raison de l’agression de
Mercadier et de ses gens durant la trêve, il était impossible que ces crimes
restent sans punition.
    — Combien d’hommes avait Robert de
Locksley ? demanda Aliénor.
    — Quatre ou cinq, duchesse, répondit Hélie.
L’un d’eux est mort. J’ai fait jeter son corps aux pourceaux !
    — Ce n’était pas Locksley ?
    — Non, vénérée duchesse. Vous m’aviez montré
le comte de Huntington hier soir, aussi je l’ai reconnu quand il est parti
après le massacre. Il avait avec lui un compagnon aussi féroce qu’un démon. Un
homme brun, avec une barbe noire. C’est celui-là qui a tué Mercadier après
l’avoir roué de coups de pied alors que votre noble serviteur était blessé et,
à terre, demandait merci.
    — C’est certainement Ussel !
gronda-t-elle. Vous irez chercher celui que vous avez donné aux cochons. Je
veux le voir, s’inquiéta-t-elle en songeant à Ranulphe.
    Elle resta ensuite silencieuse, personne n’osant
l’interrompre.
    Que devait-elle faire maintenant ? Une telle impudence,
surtout pendant la trêve pascale, devrait connaître une punition exemplaire.
Mais comment faire puisque Ussel voguait vers l’Angleterre ? Devait-elle
demander à son fils d’intervenir, ou s’adresser directement au grand
justicier ?
    — Allez me chercher Étienne de Dinant,
ordonna-t-elle finalement.
     
    Dans la chambre du deuxième étage du donjon où il
logeait, Dinant avait écouté Mauluc lui raconter à voix basse ce qu’il avait
fait au Chapeau Rouge. Après quoi, il l’avait

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