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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Locksley avaient observé
le visage de Ranulphe pendant que Furnais parlait, ils y auraient lu la
surprise, puis le trouble et enfin un surprenant mélange d’intérêt et
d’excitation, mais la nuit approchait, la pièce était dans la pénombre et ils
n’avaient aucune raison de regarder l’écuyer.
    L’esprit de Ranulphe était maintenant en désordre.
Tout se mélangeait. La foi qu’il avait jurée à son seigneur, la mort de son
cousin, les promesses que lui avait faites Aliénor. Il avait enfin l’occasion
de servir la duchesse, et de devenir chevalier. Mais le prix à payer serait la
forfaiture.
    — Avez-vous découvert un moyen d’y parvenir ?
demanda Guilhem, plein d’espoir.
    — Non, hélas, répondit Furnais. Par un clerc
d’Hubert de Burgho, grassement payé, je sais où se trouve le parchemin et j’ai
eu une bonne description de la Tour. Depuis quelques jours, je rôde autour en
cachant mon visage sous un capuchon, espérant reconnaître quelqu’un qui me
ferait entrer.
    Robert de Locksley grimaça.
    — Vous feriez mieux de retourner en France.
Si un proche de Jean vous reconnaît, votre tête ornera la porte du pont,
dit-il.
    — Je ne crains pas la mort, et le péril est
le même pour vous.
    — Je parviendrai à pénétrer dans la Tour, dit
alors Guilhem. Expliquez-moi où est le testament.
    — Comment ferez-vous ?
    Guilhem lui lâcha quelques mots de son plan.
    — C’est une entreprise habile, reconnut
Furnais, mais je ne vois pas comment vous arriverez au parchemin. Vous allez
comprendre : on pénètre dans la tour blanche par une unique entrée, au
nord, à partir d’une haute estacade d’une quinzaine de pieds. Ce passage
débouche dans une salle des gardes mitoyenne de la grande salle. C’est là que
se tiennent les banquets et la cour quand elle se réunit.
    « De la salle des gardes part un escalier en
limaçon situé dans la tour nord. Il dessert un étage supérieur et un étage
inférieur. En haut se trouvent l’appartement du grand justicier et ceux des
autres grands officiers, ainsi que la chapelle. En bas, il y a l’appartement du
gouverneur, une autre salle des gardes et une petite chambre voûtée. C’est dans
cette chambre que loge Guillaume de La Braye.
    — Il doit y avoir plusieurs passages, les
tours d’angle contiennent certainement des escaliers, intervint Robert de
Locksley.
    — En effet. De la grande salle partent deux
escaliers qui communiquent avec les appartements du grand justicier. Il y a
aussi un passage vers la chapelle. Mais l’étage inférieur n’est desservi que
par le grand escalier dont je vous ai parlé.
    — Je parviendrai à m’y rendre, assura
Guilhem.
    — Il faut ensuite traverser une autre salle
des gardes pour arriver dans la chambre de La Braye.
    — Pas d’autres entrées ? Pas de
souterrain ?
    — Non, et les murs ont huit à dix pieds
d’épaisseur avec seulement des meurtrières. Le testament est dans un gros
coffre de fer où La Braye garde ses biens les plus précieux.
    — Il sera certainement fermé à clef, remarqua
Anna Maria. La porte de la chambre aussi.
    — Je verrai à ce moment-là, répliqua Guilhem.
    — Autre chose : le lieutenant de la Tour
est aussi le gardien des prisonniers. Dans la chambre de La Braye se trouve
l’entrée d’un petit cachot. C’est là qu’on enferme ceux dont la tête décore
ensuite Drawbridge Gate.
    — Et dessous cet étage ? demanda
Bartolomeo.
    — Un cellier accessible uniquement par le
grand escalier.
    Robert de Locksley regarda Guilhem en grimaçant.
L’entreprise était impossible.
     

Chapitre 27
    L e
vendredi matin, l’aube naissait, pure et sans nuages, tandis que Bartolomeo
rasait son maître devant une fenêtre. Quand sa barbe eut disparu, Guilhem se
passa sur le visage une lotion achetée la veille chez un apothicaire pour
calmer les irritations des piqûres de poux qui le défiguraient.
    Ils préparèrent ensuite leurs instruments de
ménestrels jusqu’à ce que Robert et Anna Maria les rejoignent. Un peu plus
tard, arrivèrent Cédric, Ranulphe et Jehan. Thomas de Furnais fut le dernier.
    Armés et équipés, ils sortirent par la cour au
moment où le soleil apparaissait au-dessus des toits. Le groupe ne prit pas la
direction de la Tour, mais remonta Water Lane, le chemin qui partait de la
Tamise et passait devant leur auberge.
    Raviné, boueux et bordé d’échoppes d’artisans, ce
passage conduisait à la rue de la Tour, Tower

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