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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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cousus et Furnais et Ranulphe les essayèrent. Leurs
cottes étaient parfaitement brodées aux armes des Turnham : un léopard
d’or sur un fond cramoisi entre deux losanges d’argent.
    Auparavant, le sellier avait porté les houses des
palefrois, et les fourbisseurs, heaumier et haubergier leur avaient livré
hamois et écus aux armes des Turnham.
    Servi dans la chambre, le souper fut morose.
Chacun pensait aux risques effroyables qu’allaient prendre Furnais et Ranulphe,
et à leur honteuse fuite du lendemain.
    Vaincue par la crainte qu’elle éprouvait, Anna
Maria fondit en larmes à la fin du repas. Son mari tenta de la consoler, mais
c’est à Guilhem qu’elle s’adressa :
    — Croyez-vous qu’ils vont réussir ?
demanda-t-elle entre deux sanglots.
    — Demain sera le dimanche des rogations,
répondit-il, mal à l’aise.
    Les rogations étaient les trois jours précédant
l’Ascension. Rogare signifiant demander en latin.
    — Vous savez comme moi quel Évangile est lu
ce jour-là… poursuivit-il.
    Anna Maria s’arrêta de pleurer. Les autres
regardèrent Guilhem avec stupeur. Ce dimanche-là, le prêtre lisait l’Évangile
de Jean, le chapitre 15 et le verset 7.
    —  Demandez ce que vous voudrez et cela
vous sera accordé, dit Jehan le cathare qui connaissait les Évangiles par
cœur.
    — C’est donc à nous de demander ce soir, fit
Guilhem en hochant la tête.
    — Il est dit plus loin dans l’Évangile de
Jean : Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses
amis, ajouta tristement Furnais.
    — Il est dit aussi : Vous êtes mes
amis, si vous faites ce que je vous commande, conclut Guilhem en écartant
les mains, avec un sourire plein d’espoir.
     

Chapitre 30
    L e
lendemain dimanche au début de l’après-midi, un chevalier et son écuyer, avec
un cheval de bât en longe, se présentèrent devant le pont conduisant à la Tour.
Il pleuvait, comme c’est souvent le cas à Londres.
    Même trempés, les cavaliers avaient fière allure
avec leurs palefrois couverts de houses brodées de léopards. À leur selle
étaient attachés un écu et une hache. Le chevalier était en haubert et tous
deux portaient une cotte sur laquelle étaient cousues les armes des Turnham.
Les mêmes étaient peintes sur les écus.
    — Mon maître, Randolf de Turnham, se rend en
France pour les noces royales et demande l’hospitalité pour la nuit au
gouverneur de la Tour ! lança Ranulphe.
    Immédiatement, les gardes de la barbacane firent
entrer le seigneur, s’étonnant seulement qu’il n’ait pas une suite plus
nombreuse.
    Les deux cavaliers passèrent de même le châtelet
et la salle des gardes, puis, un palefrenier les ayant aidés à descendre de
leurs chevaux, on les fit attendre dans la cour, tandis qu’un sergent allait
prévenir le lieutenant du gouverneur.
    Guillaume de La Braye arriva bien vite.
    — Randolf ! s’exclama-t-il. Que Dieu te
conserve en sa sainte et digne garde ! J’ignorais que tu te rendais aux
noces !
    Donc il me connaît, se dit Furnais en gratifiant
La Braye d’un chaleureux sourire avant de se jeter dans ses bras.
    — Ça fait combien de temps ? s’enquit La
Braye.
    — Trop longtemps, mon ami !
    — Je n’ai jamais vu ton écuyer…
    — Regun, noble seigneur, se présenta Ranulphe
en s’inclinant. Mon père était au service du frère de mon seigneur.
    — De Stephen ou de Robert ?
    — De Stephen, seigneur.
    — Mais vous n’êtes que deux ? s’étonna
soudain La Braye.
    — La peste, Guillaume, la peste !
s’exclama Furnais. La veille du jour de notre départ, l’un des quatre sergents
que j’avais choisis est tombé malade, et le lendemain les autres n’étaient pas
mieux. J’ai préféré partir sans attendre !
    — Tu as bien fait ! Viens, je vais te
montrer ma chambre, tu dormiras avec moi cette nuit. On trouvera une place à
ton écuyer. Quelqu’un va prendre tes bagages. Je t’aurais volontiers laissé mon
domestique, mais ce coquin a disparu !
    — Disparu ?
    — Oui, d’après un sergent, il a dû partir
dans l’après-midi sans qu’on s’en rende compte. Mais je le fais chercher et dès
qu’on l’aura trouvé, je le ferai pendre pour l’exemple.
    Ils gagnèrent la salle des gardes et descendirent
l’escalier à vis. Furnais et Ranulphe reconnaissaient le chemin suivi par
Guilhem, et Furnais se disait qu’il allait peut-être avoir la possibilité de
prendre lui-même le

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