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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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posait bien des questions. Du temps où il était Robin Hood, Robin
au Capuchon, le shérif de Nottingham le craignait pour sa ruse, son habileté et
son audace. Mais il avait toujours agi avec honneur et loyauté. Or, Guilhem
n’appliquait pas de telles règles. Bien qu’il soit l’homme le plus droit et le
plus fidèle qu’il connaisse, il n’hésitait pas à utiliser la forfaiture comme
une arme. Aux Baux, déjà, il s’était fait passer pour un félon et il allait
recommencer. Les lois de la chevalerie autorisaient-elles de telles
fourberies ?
    Il s’en était ouvert à Anna Maria.
« Peut-être les cathares ont-ils raison, Robert », lui avait-elle dit
tristement. « Si nous vivons dans un monde créé par le Mal, alors Guilhem
ne fait qu’utiliser les forces obscures pour que le Bien triomphe. »
     
    L’entretien avec Furnais fut bref et presque
insupportable. Mais contre toute attente celui-ci accepta, bien que Guilhem
l’ait prévenu qu’il serait sans doute mort dimanche.
    — Je donnerai ma vie pour mon duc, dit
simplement l’ancien gouverneur d’Angers.
    Ensuite Guilhem et Robert retournèrent parler à
Ranulphe, qui leur confirma qu’il accompagnerait Furnais. Il est vrai qu’il
risquait moins que lui, seulement personne ne se doutait des véritables raisons
de son accord.
    Furnais et Ranulphe partirent ensemble peu après.
Le samedi, les échoppes étaient ouvertes, même si elles fermaient plus tôt.
L’aubergiste leur avait indiqué le meilleur tailleur du quartier. Ils
choisirent les étoffes chez un voisin drapier et le tailleur coupa les
vêtements demandés sur-le-champ, leur essayant les pièces au fur et à mesure.
Ensuite, Furnais lui décrivit les armes à broder et à coudre sur les cottes. Le
tailleur leur promit de tout faire porter avant la nuit au Vieux Cygne.
    Pendant ce temps, Cédric et Bartolomeo partaient
choisir chevaux et harnachement chez un sellier, tandis que Locksley et Jehan
se rendaient chez un fourbisseur, puis chez un heaumier, un haubergier et un
escucier à qui ils demandèrent de faire peindre des léopards d’or sur deux
écus. Le sellier s’était aussi engagé à faire des housses de palefrois brodées
de ces mêmes léopards.
    Guilhem, lui, était allé sur l’Anatasie, toujours à quai. Il avait trouvé le capitaine sur le pont de la nef, en
compagnie de son cousin, le pilote. Tous deux surveillaient les marins qui
nettoyaient la cale, car on y chargerait des ballots d’étoffes la semaine
suivante.
    — Maître Berthomieu, êtes-vous toujours prêt
à m’aider ? demanda Guilhem.
    — Je n’ai qu’une parole, seigneur.
    — Je n’en ai jamais douté, sourit Guilhem.
Voici l’équivalent de vingt livres en pièces d’argent.
    Il lui remit un petit sac de toile.
    — Cet après-midi, je veux que vous m’achetiez
une barque avec une voile. Si vous n’avez pas assez, je vous payerai la
différence. Je veux que cette barque soit à l’endroit nommé Greenwich demain
soir, avec deux de vos marins. À l’embouchure de la rivière Deptford.
    — Ils y seront. Ensuite ? demanda le
capitaine sans poser d’autres questions.
    — J’aurai besoin de la barque et des marins
seulement lundi. Ils pourront rentrer le soir même. Ensuite, vous revendrez la
barque et partagerez l’argent avec eux.
    — Ce sera dangereux ? demanda le pilote.
    — Peut-être, mais vos marins n’auront qu’à
ramer. Et jusque-là, personne ne doit savoir que je suis venu vous voir.
    — Vous pouvez compter sur moi, dit le
capitaine.
     
    Ils se retrouvèrent tous au cours de l’après-midi
dans une chambre. Guilhem parla longuement de Dinant à Furnais. Il lui confia
quel genre d’homme il était, et combien il devrait s’en méfier, ainsi que de
son domestique, le nommé Mauluc. Puis il lui fit répéter son rôle et lui
décrivit longuement Roger Fitz Renfred, Guillaume de La Braye, Aubrey de Vere,
Geoffroi Fils-Pierre.
    Ranulphe, Cédric et Jehan écoutaient sans
intervenir. Ils avaient désormais un nom pour l’assassin de Mathilde :
Peter Mauluc.
    Chez un apothicaire, Anna Maria avait fait acheter
une de ces teintures que les femmes utilisaient pour masquer leurs cheveux
blancs. Elle colora les cheveux et la barbe de Furnais, car son cousin Randolf
était un peu plus brun que lui. Il ignorait en revanche s’il portait une barbe,
aussi tailla-t-il la sienne assez court.
    Un peu plus tard, le tailleur vint avec les
vêtements qu’il avait

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