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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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testament.
    La Braye les conduisit dans sa chambre, mais
pendant que Ranulphe aidait son maître à enlever son haubert et à passer une
robe sortie des bagages, il resta avec eux, aussi ne purent-ils s’intéresser au
coffre.
    — Veux-tu écouter la messe ? Nous
l’avons entendue dans la chapelle Saint-Jean, là-haut (il désigna la voûte de
la chambre), mais notre chapelain la célébrera à nouveau à vêpres.
    — Volontiers, j’ai grand besoin des conseils
de Notre Seigneur en ce moment.
    — Je te conduis dans la grande salle. Le
dîner est terminé, mais on pourra te servir si tu le désires. Tous les
chevaliers de la Tour qui ne sont pas de service sont là-haut (il leva à
nouveau un doigt), à cause de la pluie. Pour ma part, je ne resterai pas, car
je dois préparer les départs pour demain. Mais tu connais tout le monde
ici ! (la remarque fit frémir Furnais). Nous souperons après vêpres.
    Ranulphe s’étant aussi changé, ils remontèrent à
l’étage avec La Braye qui les laissa dans la salle des gardes après leur avoir
montré où aller.
    Empreints d’inquiétude, ils écartèrent une tenture
et pénétrèrent dans la grande salle pleine de chevaliers et de seigneurs en robes
ou longs manteaux aux riches couleurs. Il y avait également quelques dames
splendidement vêtues de cramoisi et d’or.
    Balayant la sombre pièce du regard, Furnais
chercha un visage connu. Il n’y en avait pas. C’était à la fois un avantage,
car personne ne reconnaîtrait l’ancien gouverneur d’Angers, et un inconvénient,
car plusieurs de ceux qui étaient là devaient avoir rencontré Randolf de
Turnham.
    Il voulait au moins repérer ceux que Guilhem lui
avait décrits, mais la salle était si vaste et si sombre qu’il ne découvrit
personne. Il restait indécis quand un homme à la belle barbe et au maintien
majestueux l’aperçut. Vêtu d’une chasuble rouge carmin doublée de vert et
coiffé d’une mitre aux fanons frangés de vermillon, il tenait une crosse de la
main gauche et ne portait aucune arme, contrairement aux autres gentilshommes,
tous avec des épées.
    À l’une de ses mains gantées de chevreau, Furnais
distingua le large anneau d’or surmonté d’un gros saphir, symbole du mariage
avec l’Église.
    C’était un évêque.
    Le prélat s’approcha lentement, l’œil terne et les
sourcils lourds. À quelques pas, il écarta les bras pour l’accoler.
    Furnais devina que le religieux le connaissait,
mais qui pouvait-il être ? Il mit un genou à terre pour cacher sa
confusion et embrassa l’anneau. Puis il se releva quand le prélat lui prit la
main.
    Pendant ce temps, un seigneur corpulent en manteau
à capuchon du plus beau drap de Flandre avait rejoint l’évêque. Lui avait une
épée courte à son baudrier et une barbe aussi épaisse que celle de l’évêque.
    — Connais-tu Randolf de Turnham, Raoul ?
s’enquit l’évêque.
    — Non, Guillaume, mais j’étais avec ses
frères à Chypre. Robert commandait la flotte. Comment va-t-il ?
    — Je ne l’ai pas vu récemment, seigneur,
répondit prudemment Furnais.
    Ainsi l’évêque s’appelait Guillaume. Ce devait
être le nouvel évêque de Londres qui venait d’être consacré par Hubert,
l’archevêque de Cantorbéry. Il en avait entendu parler en ville.
    Guillaume fit avancer Furnais vers le groupe avec
lequel il conversait, Ranulphe restant en arrière.
    — Geoffroi ! s’exclama-t-il en
s’adressant à un seigneur dont la tunique brodée d’or représentait les léopards
d’Angleterre. Sur le coup, je n’ai pas reconnu Randolf, à cause de sa barbe,
mais les armes des Turnham ne m’ont pas trompé, malgré ma mauvaise vue !
    Furnais n’hésita guère. Ce noble seigneur
s’appelait Geoffroi. Il avait de l’embonpoint, un air de hauteur impérieuse, un
front proéminent et d’épais sourcils. Sa tunique était brodée des triples
léopards et ses baudriers portaient une épée à la garde luxueusement tressée.
Ce ne pouvait être que Geoffroi Fils-Pierre, le grand justicier.
    À nouveau, il mit un genou au sol et plaça ses
mains dans celles que lui tendait le plus haut baron d’Angleterre.
    — Randolf ! Votre frère Robert est-il en
Angleterre ? demanda Geoffroi Fils-Pierre sans s’intéresser plus que ça à
la réponse.
    — Je le rejoins en Normandie, très haut et
vénéré grand justicier.
    Il se releva, mais déjà Fils-Pierre parlait avec
quelqu’un d’autre.
    Furnais

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