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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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seigneur.
Croyez-vous que ces deux-là, ou même le seigneur de Furnais, auraient pu me
contraindre ? demanda-t-il d’une voix implorante, après avoir désigné les
frères Hamelin.
    Jehan le Flamand se jeta à son tour à genoux.
    — Je suis le seul coupable, c’est moi qui ai
entraîné le seigneur Ranulphe, sire comte, avoua-t-il d’une voix cassée par
l’émotion. Hier, j’avais vu l’aviseux qui nous avait suivis depuis Nathan le
Riche, celui qui se nomme Mauluc. Il sortait du Lièvre Cornu quand je venais
chercher Cédric. Comment l’assassin de Mathilde pouvait-il être là ? Il
n’y avait qu’une explication : il venait retrouver l’un d’entre nous, et
ce ne pouvait être que Cédric qui avait tant insisté pour que je le conduise à
la taverne. Le soir, je l’ai dit à mon seigneur, mais j’ai eu l’impression
qu’il ne me croyait pas, qu’il me soupçonnait même, aussi, ce matin, j’avais
décidé de suivre Cédric pour en avoir le cœur net.
    Il lança un regard implorant à Guilhem qui restait
impénétrable.
    — Je suis allé demander l’aide de mon ami
Gilles de La Croix. Il est fourreur, rue de la Tisseranderie, et je vous jure
sur les Saints Évangiles qu’il n’est pour rien dans ce qui est arrivé.
    — C’est la vérité, seigneur ! implora
Gilles de La Croix, terrorisé et regrettant visiblement de s’être mis dans ce
mauvais pas.
    — Continue ! laissa tomber Guilhem en
s’adressant à Jehan.
    — J’avais demandé à Gilles de m’attendre dans
Saint-Merry. Comme l’église est vide à cause de l’interdit, on ne l’aurait pas
remarqué. Quand j’ai eu fini mon temps de garde, je l’ai rejoint. Je lui avais
décrit Cédric et il est resté sous le porche, à surveiller l’auberge. Moi,
j’étais à l’intérieur. Peu après que none eut sonné dans le cloître, Cédric est
sorti de la Corne de Fer. Gilles m’a prévenu et on l’a suivi de loin. Il s’est
rendu immédiatement au Lièvre Cornu… J’ai… J’ai pensé qu’il allait y retrouver
Mauluc et lui vendre le testament. Pour en avoir le cœur net, j’ai laissé
Gilles au cabaret et j’ai couru jusqu’à l’auberge où j’ai convaincu le seigneur
Ranulphe de regarder dans le coffre. Le testament avait disparu, alors qu’il y
était quand j’avais laissé la place à Cédric, car j’avais vérifié. Le seigneur
Ranulphe m’a cru (il lança un bref regard à Guilhem qui ignora l’allusion) et
il m’a accompagné. Au Lièvre Cornu, Cédric était attablé, seul. Ranulphe lui a
demandé de le suivre dans la cour. Cédric a compris que nous savions et a tenté
de fuir, mais, avec l’aide de Gilles, on l’a maintenu et le seigneur Ranulphe
lui a repris le testament.
    — Ça s’est bien passé comme ça au Lièvre
Cornu, seigneur Guilhem ! intervint le prévôt de Saint-Éloi. Je n’ai pas
quitté Cédric des yeux, comme vous me l’aviez demandé, et je l’avais suivi dès
qu’il avait quitté la Corne de Fer.
    — Et moi je m’étais attaché aux pas de Jehan,
il était bien derrière Cédric avec celui-là, confirma Thomas de Furnais en
désignant le fourreur. Et il est bien revenu à la Corne de Fer pour en repartir
avec Ranulphe.
    Jehan le considéra sans comprendre, l’esprit comme
brouillé par ce qu’il venait d’entendre :
    — Je… Je ne vous ai pas vu, seigneur…
    — Quand je t’ai vu entrer dans Saint-Merry,
je me suis caché derrière un pilier où j’ai vu ton compère sortir et
s’installer sous le porche. J’ai compris qu’il surveillait l’auberge. J’ai pris
la porte qui conduit au cloître et, pour quelques pièces de cuivre, un chanoine
vous a surveillés et est venu me prévenir à la Corne de Fer quand vous avez
suivi Cédric.
    — J’ai suivi Ranulphe quand Jehan est venu le
chercher, dit à son tour Robert Hamelin. C’était facile puisqu’il ne me
connaissait pas. Simplement, je ne suis pas entré tout de suite au Lièvre
Cornu. Le sire de Furnais, qui était avec moi, est resté devant la porte, et
j’ai fait le tour par la cour pour être certain que personne ne puisse fuir par
là.
    Locksley tendit sa main à Ranulphe et lui fit
signe de se relever, puis son regard sévère tomba sur l’archer saxon.
    — C’est donc toi qui m’as trahi…
    — Pitié, seigneur ! J’étais
contraint ! glapit Cédric qui avouait ainsi son crime.
    — Contraint à quoi, damné pourceau ?
rugit Locksley.
    — À Hastings,

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