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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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vibrer quand un carreau
la pénétra.
    — Tirez ! commanda alors le comte de
Huntington.
    La première volée de flèches se planta sur les
pavois ou ricocha sur les écus de fer. Immédiatement les chevaliers chargèrent
en hurlant : « Tue ! Sang ! Mortaille ! » pendant
que les arbalétriers retendaient les cordes de leurs armes.
    — Les montures ! Abattez-les ! cria
Locksley.
    Les archers détestaient tuer les bêtes. Mais ils
surmontèrent leur répugnance. La volée suivante en fit chuter quatre, la
seconde trois autres. Les trois derniers cavaliers firent alors demi-tour,
tandis que les arbalétriers se précipitaient pour aider leurs seigneurs à se
relever.
    — Allons-y ! Au massacre ! lança
Ranulphe posant son arc et saisissant une hache.
    — Ne bougez pas ! ordonna Guilhem.
Continuez de tirer.
    Les Saxons lâchèrent une nouvelle volée. À cette
courte distance, plusieurs flèches percèrent des hauberts et deux chevaliers,
qui s’étaient relevés, tombèrent atteints au torse, ainsi que deux
arbalétriers.
    Un nouveau tir, cette fois avec Ranulphe, et deux
autres arbalétriers furent touchés. Certains d’entre eux parvinrent quand même
à lâcher leurs carreaux sur le convoi, ce qui leur donna du répit pour battre
en retraite en transportant les blessés.
    — Cessons ! ordonna Locksley. Il faut
ménager nos flèches s’ils reviennent.
    Mais la troupe, qui s’était débandée, avait
disparu.
    Guilhem attendit un instant avant de se retourner
vers le convoi. Deux chevaux, atteints au poitrail par des viretons,
hennissaient en se débattant. Estienne, assis contre une roue, essayait
d’épancher une blessure provoquée par un trait dans sa cuisse. Les tisserands
commençaient à sortir de leurs abris, sous les roues. La femme d’Estienne
aperçut son mari ensanglanté et se mit à hurler. Puis une autre cria, pleine de
sang aussi. C’était celle d’Aignan le libraire. Elle serrait contre elle la
servante d’Estienne qui avait reçu un carreau dans le dos. Les tisserands se
précipitèrent pour l’aider, mais elle agonisait. En la sortant de dessous le
chariot, ils s’aperçurent qu’elle avait protégé de son corps le nourrisson de
Jehan.
    Guilhem saisit sa hache et sa rondache et s’avança
sur le chemin avec Bartolomeo. Regun et Ranulphe les suivirent, tandis que
Robert de Locksley restait l’arc tendu.
    Ils passèrent entre les morts et les mourants,
achevant d’un tranchant de hache ceux qui remuaient encore ou qui gémissaient.
Ils firent une centaine de pas sans apercevoir personne. Les Brabançons étaient
partis, à moins qu’ils ne soient remontés dans les ruines.
    Regun demeura en sentinelle pendant qu’ils
revenaient vers les chariots. Les trois archers dépouillaient les cadavres de
leur équipement et coupaient la gorge de ceux qui avaient encore un souffle de
vie.
    Guilhem s’approcha de Sanceline qui consolait la
femme de Jehan.
    — Combien de blessés ?
    — Julienne se meurt, mon seigneur, Estienne a
reçu un carreau qu’Anna Maria lui a retiré, mais la blessure est peu profonde.
Il aura seulement du mal à marcher pendant quelques semaines.
    Il alla aux chevaux. Jehan avait égorgé les deux
bêtes blessées, les autres n’avaient rien, pas plus que les mules. Somme toute,
ils s’en sortaient bien. Il rejoignit Robert de Locksley qui parlait avec son
écuyer.
    — Cette fois, c’était une vraie bataille,
Ranulphe. J’espère que tu retiendras ce qui s’est passé. Évite le corps-à-corps
tant que l’arc peut être utilisé. À l’avenir, maîtrise ta témérité. C’est le
calme qui fait la différence dans ces affrontements. Le calme, et nos flèches.
Mais tu t’es bien battu, et je suis satisfait de toi. Avec Regun, vous
choisirez le haubert et l’équipement qui vous conviennent chez les Brabançons.
Les archers prendront aussi les hamois [19] qu’ils désirent. Vous me remettrez l’or et l’argent trouvés. Quant au reste des
armes et aux boucliers, qu’ils soient chargés dans les chariots et sur les
chevaux. Les tisserands marcheront à pied.
    Il se tourna vers Guilhem.
    — Crois-tu qu’on puisse s’installer dans les
ruines là-haut pour la nuit ?
    — Je vais vérifier que les Brabançons les ont
bien abandonnées, décida Guilhem.
    Il partit à cheval avec Bartolomeo.
    L’enceinte de l’ancien village était envahie de
ronces et le donjon avait perdu ses merlons qui jonchaient maintenant le sol.
Ils

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