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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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force et les rues se transformèrent en torrents de boue. Ils passèrent
la journée dans les chambres et dans la grande salle de l’hôtellerie où Cédric
se disputa après avoir une nouvelle fois triché aux dés.
    C’est à l’auberge que Guilhem apprit que l’évêque
de Limoges s’apprêtait à partir pour son château de Chalucet où il rassemblait
chevaliers et sergents afin de chasser les routiers du pays. Guilhem
connaissait ce château, construit quelques dizaines d’années auparavant par
l’évêque Eustorge. La forteresse était sur leur route et si l’évêque les y
recevait, cela leur éviterait de passer la nuit dehors, à la merci des bandes
de Brandin. Il décida donc d’aller le voir pour lui faire une proposition.
    Malgré la pluie qui ne cessait pas, Guilhem,
accompagné de Locksley, de ses écuyers et de Bartolomeo, sortit de la ville par
la porte de la Boucherie. Un chemin serpentait jusqu’à la cité épiscopale où se
dressaient la cathédrale et l’évêché. À la porte Scutari, ils durent
parlementer un moment avant d’entrer dans la cité, car longtemps les deux
villes avaient été en querelle, s’incendiant même l’une l’autre !
    Ils arrivèrent à l’évêché après être passés devant
la cathédrale Saint-Étienne. Là, ils n’eurent même pas à attendre. Les
laissez-passer d’Aliénor et du roi de France ouvraient toutes les portes et
l’évêque les reçut dans une grande salle en présence du grand vicaire, de
quelques religieux et de quatre chevaliers.
    Une croix d’argent au cou, l’évêque Jean de Veyrac
était en cotte d’armes avec une belle épée attachée à un ceinturon en peau de
cerf brodé d’or dont la boucle de bronze était incrustée de gemmes.
    Guilhem avait entendu parler de lui. Veyrac était
un prélat rugueux, au caractère arrogant et inflexible, mais aussi un chevalier
loyal et noble, fidèle partisan du roi de France contre les Plantagenêts.
    Guilhem et Robert de Locksley se présentèrent
avant d’expliquer, comme ils le faisaient à chaque fois, qu’ils conduisaient
des artisans à Toulouse. Guilhem proposa à l’évêque de faire route ensemble
jusqu’à son château de Chalucet pour se protéger mutuellement de ces Brabançons
plus féroces que des loups. Il ajouta que, par deux fois, ils avaient été
attaqués par des bandes de routiers, qu’ils les avaient vaincus et qu’ils
pouvaient même lui vendre une partie des armes récupérées comme butin.
    Il conclut en proposant avec générosité qu’ayant
occupé le camp d’une de ces bandes, ils y avaient trouvé un butin d’objets de
culte qu’ils lui offraient.
    Ce discours ferme et généreux eut l’heur de plaire
à l’évêque qui accepta de bon cœur. Ses traits creusés et sa bouche dédaigneuse
affichèrent même un franc sourire. Non seulement il bénéficierait ainsi d’une
escorte pour se rendre à Chalucet, car il n’avait pas beaucoup de chevaliers,
mais, surtout, ces voyageurs allaient lui donner des nouvelles, car depuis un
mois il ignorait ce qui se passait à Paris et à Poitiers, ne recevant
qu’épisodiquement des messagers.
    Pour ne pas être en reste de générosité, l’évêque
promit à Guilhem et à Locksley de les héberger dans son château et de leur
faire une lettre de recommandation pour qu’ils soient reçus à l’abbaye
d’Usarche.
    Le lendemain, ayant chargé sur une charrette
l’équipement qu’ils voulaient céder, ainsi que les ciboires, crucifix et tapis
d’autel, ils se rendirent à nouveau à l’évêché, cette fois avec Sanceline, Anna
Maria et Mathilde, car l’évêque voulait offrir à dîner aux dames.
    Dans la cour de l’évêché, les écuyers déballèrent
l’équipement sous les regards curieux et attentifs de Jean de Veyrac et de ses
chevaliers. Il y avait des arbalètes, des écus, des épées, des dagues, des
baudriers et des ceinturons avec boucles ciselées, plusieurs selles et hamois,
deux hauberts, des cottes d’armes, des heaumes et des casques à nasal, des
haubergeons, des haches et des marteaux d’armes.
    Mis à part les haches et les marteaux que les forgerons
de Limoges fabriquaient facilement, c’était un bel équipement. Guilhem en
demanda trente marcs d’argent et le prix final se fit, après marchandage, à
vingt-trois marcs, c’est-à-dire une cinquantaine de livres. Une somme que
Guilhem et Robert de Locksley partagèrent, laissant aussi quelques deniers
d’argent à ceux

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