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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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motte entourée par la Vézère, l’abbaye
et le bourg s’étendaient en contrebas, protégés par une solide et abrupte
enceinte ponctuée de tours. Quelques siècles plus tôt assiégée par les
Sarrasins, la cité s’était défendue en lâchant un taureau dans le camp ennemi.
Les deux bovins sculptés au-dessus de la porte principale de la ville
rappelaient ce glorieux épisode.
    L’abbé autorisa les voyageurs à occuper une grande
tour carrée jouxtant l’église. Inhabitée, elle possédait deux belles salles
au-dessus d’une écurie. Les tisserands se serrèrent en haut tandis que les
Saxons s’installaient au premier étage. Guilhem et Sanceline obtinrent une
chambre chez un chanoine et Robert et Anna Maria trouvèrent place dans une
hostellerie. Ils avaient décidé de rester deux ou trois jours pour se reposer,
soigner les blessures des hommes et des montures, réparer les roues des
charrettes et renouveler leurs provisions. La prochaine étape qui les
conduirait à Brive serait longue et fatigante.
    Guilhem était venu plusieurs fois à Usarche.
C’était même là que Gaucelm Faydit, troubadour réputé, lui avait appris à jouer
de la vielle. Il fit donc visiter la ville à Sanceline, lui offrant aussi de
nouvelles chaussures, les siennes étant tellement usées qu’elle s’écorchait les
pieds.
    Le matin du deuxième jour, Locksley se rendit à la
tour pour chercher ses écuyers et Gilbert afin d’aller chasser, mais l’archer
saxon n’était pas là. Sans doute était-il sorti pour satisfaire ses besoins
naturels dans un recoin de rue ou derrière l’église. Locksley l’attendit un
moment avant de partir avec seulement ses écuyers.
    C’est en revenant, dans l’après-midi, qu’ils
apprirent que Gilbert n’avait pas reparu. Les deux autres archers, Godefroi et
Cédric, ne s’étaient aperçus de son absence que depuis peu ; Godefroi
étant resté une partie de la journée avec Jeanne, et Cédric ayant passé son
temps à jouer (et à tricher) à l’auberge. Peu après none, Guilhem, prévenu de
l’absence de l’archer, était parti faire le tour des portes de la ville pour
demander si on l’avait vu sortir. Pendant ce temps, les tisserands
interrogeaient les boutiquiers autour de leur logis.
    — Il nous a abandonnés ! décréta Regun
avec un souverain mépris. Il m’avait dit vouloir rentrer en Angleterre, car
avec sa part de butin, il pouvait maintenant s’établir et avoir autant de
drôlesses qu’il voulait !
    Robert de Locksley n’avait rien répondu à cette
affirmation. Cela faisait plusieurs jours qu’il craignait de telles désertions.
    — Ranulphe lui-même n’y avait-il pas
songé ?
    — A-t-il pris ses affaires ?
    — Oui, seigneur, son hamois n’est plus dans
la chambre. Il n’a rien laissé.
    Ils étaient devant la tour quand Guilhem arriva.
    — À quel moment est-il parti, et par quelle
porte ? lui lança Locksley, décidé à retrouver l’archer pour le punir de
sa forfaiture.
    — Personne ne se souvient de lui, répondit
sombrement Guilhem. Je veux tout de même vérifier une chose à laquelle je
n’avais pas songé.
    Il entra dans l’écurie et s’approcha des chevaux.
Celui de Gilbert était là.
    Locksley l’avait suivi et comprit aussitôt.
    — Il manque une autre monture ?
s’enquit-il.
    Ils vérifièrent, mais elles étaient toutes
présentes.
    — Il serait parti à pied ? demanda
Bartolomeo, incrédule. C’est folie !
    — Personne ne l’a vu sortir, affirma Guilhem.
Donc il est ici.
    — Dans le bourg ?
    Robert de Locksley songea qu’il pouvait en effet
s’être caché et attendre leur départ. Il lui suffirait ensuite d’acheter un
cheval pour disparaître. Seulement, il ne croyait pas Gilbert capable d’une
telle duplicité. Il l’avait connu à Sherwood. C’était un coureur de bois violent
et querelleur. Se dissimuler ainsi ne lui ressemblait pas.
    — Où serait-il ? Il ne connaît personne
dans la ville.
    — Fouillons l’église ! proposa Guilhem.
    Sans attendre, il entra dans Saint-Pierre. Le
sanctuaire était immense, plein de recoins et de chapelles, mais ils ne
découvrirent nulle trace de Gilbert, y compris dans la tour du clocher. Leur
visite attira cependant l’attention d’un bedeau à qui ils expliquèrent le
pourquoi de leur fouille.
    — Avez-vous visité la crypte ? demanda
le sacristain.
    Sur leur dénégation, il les conduisit à un
escalier construit dans un mur. Il était

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