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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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continuait de
hurler.
    Robert de Locksley la prit par l’épaule et la fit
se lever, la forçant à s’éloigner. Quant à Regun, il eut un haut-le-corps,
chancela et s’appuya sur le mur, persuadé d’être dans un cauchemar.
    En plein désarroi, Guilhem s’agenouilla, écarta la
robe, vit les boyaux, la largeur de la plaie et le sang partout. Il comprit que
tout était terminé.
    D’ailleurs, les gémissements de Mathilde
faiblissaient. Il lui prit la main et la porta à ses lèvres.
    Regun avait aussi compris. Il éclata en sanglots
et tomba à genoux. Se penchant vers la jeune fille dont la bouche se
remplissait de sang, il lui donna un long baiser désespéré.
    Guilhem s’était relevé, impavide. Quiconque aurait
croisé son regard l’aurait trouvé terrifiant. C’est alors qu’il aperçut le
couteau aux pieds des domestiques qui venaient d’accourir. Il le reconnut et
poussa un long rugissement avant de hurler à tous de s’écarter. Se bousculant,
les domestiques obéirent, terrorisés. Alors il se baissa et ramassa la dague.
    Mercadier !
    À quelques pas, Regun sanglotait. Le regard de
Guilhem croisa celui de Ranulphe, immobile près de la porte. L’écuyer était
aussi blanc que la pauvre Mathilde, comme si toute vie l’avait quitté. Cédric
était à l’écart et Jehan murmurait une prière. Quant à Bartolomeo, il avait
rejoint sa sœur que Locksley avait allongée sur le lit.
    Guilhem considéra à nouveau Mathilde dont les yeux
étaient fixes et vitreux. Ses lèvres ne bougeaient plus, déjà le sang se
coagulait. Elle était morte. Il serra la dague dans sa main à s’en faire mal et
s’avança vers le lit.
    — Robert, voilà le couteau qui l’a tuée. Tu
le reconnais ? demanda-t-il en montrant le manche.
    Locksley resta un instant incertain avant de
demander d’une voix blanche :
    — Mercadier ?
    — Oui. Que s’est-il passé, Anna Maria ?
    — Je… je ne sais pas… Tout a été si vite… On
a gratté à la porte. Mathilde attachait mon bliaut. Elle m’a laissée un instant
pour aller se renseigner… Je n’ai pas vraiment entendu ce qu’on lui disait,
juste le mot Aliénor. Je terminais mon laçage et j’étais devant la fenêtre,
pour bien voir ce que je faisais, j’ai alors entendu un bruit et un faible cri.
Je me suis retournée, elle était par terre… le sang… Tout ce sang…
    Elle fondit à nouveau en larmes. Des sanglots
inextinguibles.
    — Mercadier nous a vus hier, fit froidement
Guilhem. Il a voulu se venger de toi et décidé de tuer ta femme. Il a dû se
renseigner, passer par la cour…
    Maintenant Robert de Locksley avait retrouvé son
calme.
    — Regun, approche. Vous autres, venez
aussi !
    Bouche et mains couvertes du sang de Mathilde,
Regun se leva en chancelant.
    — C'est cette arme qui a tué celle que tu
devais épouser, accusa Robert de Locksley. Elle est à Mercadier.
    — C’est lui qui a tué Mathilde ? gronda
Regun.
    — Oui. Mais ce n’est pas Mathilde qui était
visée, c’était ma femme. Il a voulu se venger de moi, mais n’ayant pu atteindre
Anna Maria, il a tué Mathilde.
    — Par le Diable, cet homme est mort !
gronda Regun. Je vais l’étriper ! hurla-t-il soudain.
    — Nous allons le punir ! décida
froidement Robert de Locksley. Lui et tous ses démons. Il est temps que la
Vierge et les saints décident qui de nous doit rester sur cette terre.
    — Où est-il, noble seigneur ? demanda
Ranulphe d’un ton froid.
    — J’ai vu sa maison, hier. Allons-y !
    — Attendez ! fit Guilhem en levant une
main. On ne peut partir ainsi ! Réfléchissez un instant. Il faut d’abord
s’équiper, mettre nos camails et prendre haches et rondaches. Nous aurons
affaire à rude partie ! Surtout, songeons à la suite : nous allons
chez Mercadier, soit ! Nous l’envoyons en enfer, soit ! Mais
ensuite ?
    — On verra ! cria Regun, la main sur son
épée.
    — Non ! Sa horde va nous poursuivre. Ils
seront trop nombreux pour nous ! Que deviendra Anna Maria ? Il faut
embarquer dès que Mathilde sera vengée.
    — Guilhem a raison, intervint Robert de
Locksley. Nous ne reviendrons pas ici. Ranulphe, tu restes avec la comtesse.
Jehan aussi.
    Devant la porte, il aperçut l’aubergiste et
quelques serviteurs qui parlaient tout bas, consternés, inquiets et effrayés.
    — Toi, là-bas, viens ici ! lui cria
Robert de Locksley.
    L’hôtelier s’approcha, terrorisé.
    — Tu le vois, on vient de tuer l’une

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