Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
nous préparer un guet-apens. Passons au contraire devant sa maison,
mon voisin m’a dit où elle se trouve. Il est toujours utile de savoir où se
terre son ennemi.
    Robert de Locksley l’approuva.
     
    Parlant ainsi, ils n’avaient pas prêté attention
au chevalier apparemment concentré sur son assiette, utilisant un couteau à
manche d’argent.
    — Observe l’homme à l’épaisse barbe, là-bas,
dit-il à voix basse, alors que Guilhem s’adressait à Locksley.
    — Celui qui a la cicatrice sur le front et le
nez de faucon ?
    — Oui.
    — Près de lui se tiennent une femme en bliaut
turquoise puis un autre chevalier, un peu plus grand. Le barbu se nomme Guilhem
d’Ussel, l’autre est le comte de Huntington. La femme est la comtesse. C’est
elle dont tu t’occuperas demain.
    — Mais je ne les connais pas, seigneur !
Comment les trouverais-je ?
    — Quand ils videront les lieux, tu les
suivras à bonne distance. Découvre où ils logent, et fais le nécessaire.
    Il était inutile qu’Étienne de Dinant en dise
plus, Peter Mauluc avait compris.
    La duchesse de Huntington assassinée avec l’arme
de Mercadier, Dinant ne doutait pas que le chef mercenaire serait pendu, et que
les voyageurs ne partiraient pas à Londres, à cause des obsèques !
     
    Comme Guilhem l’avait suggéré, ils quittèrent la
table parmi les premiers, juste après que l’on eut servi les rôts, d’énormes
sangliers et chevreuils cuits à la broche accompagnés d’un entremets en pâte
d’amande en forme de château fort. Hors de la salle, ils se firent indiquer la
porte du château qui ouvrait vers la ville. Rapidement, Ranulphe et Bartolomeo,
prévenus par un valet, les rejoignirent avec la mule.
    Le valet leur indiqua la direction de la rue
Sainte-Catherine. L’obscurité tombait, mais on y voyait encore suffisamment. En
chemin, un passant leur indiqua l’église Saint-Projet, toute proche, ainsi que
la porte Navigère qui conduisait au Peugue et au port.
    Ils trouvèrent vite le logis de Mercadier. Une
belle maison de pierres avec, au premier étage, deux fenêtres ogivales aux
fines colonnettes et, au-dessus, une galerie permettant de surveiller la rue.
Entre les fenêtres était effectivement suspendue une oriflamme représentant un
dragon écarlate.
    En bas, l’entrée était constituée de deux arcs
romans soutenus par une colonne à chapiteau. La porte était massive et cloutée.
Il n’y avait aucune autre ouverture, sinon d’étroites meurtrières.
    À cause des gardes dans la galerie, ils ne
s’arrêtèrent pas, mais en regardant le dragon de l’oriflamme, Anna Maria se
sentit prise d’un pressentiment funeste. Mal à l’aise, elle ne dit plus un mot
jusqu’à l’auberge. Quant à Guilhem, il avait depuis un moment la déplaisante
impression d’être surveillé, aussi, à la porte de la ville, il se coula dans un
recoin, laissant les autres continuer sans lui.
    Il attendit en silence, ayant sorti son épée, mais
contre toute attente, personne ne les suivait. Perplexe, car ses impressions ne
le trompaient jamais, il rejoignit ses compagnons qui s’étaient arrêtés un peu
plus loin pour l’attendre.
    Ils ignoraient que Mauluc, craignant de se faire
repérer, avait pris un autre chemin quand il avait vu qu’ils se dirigeaient
vers la porte Navigère. Il était monté sur les remparts, où il s’était fait
connaître, et de là avait vu passer le groupe. Il s’était félicité d’avoir été
prudent. Dans la semi-obscurité, il avait vu Guilhem rejoindre les autres, qui
patientaient plus loin, et les avait suivis jusqu’au Chapeau Rouge.
     

Chapitre 19
    L e
lendemain, lundi de Pâques, en haubert et manteau de voyage Peter Mauluc se
présenta vers dix heures au Chapeau Rouge. Après avoir balayé la salle du
regard pour s’assurer que Locksley ou Ussel ne s’y trouvaient pas, il
interpella l’aubergiste qui était dans la cuisine à surveiller ses marmitons.
    — Mon seigneur sera là à la relevée, l’ami,
fit-il avec arrogance. Il est fort contrarié de ne pas être arrivé plus tôt et
d’avoir manqué le banquet donné hier par la duchesse Aliénor. Il veut plusieurs
chambres, aussi débrouille-toi pour donner tes meilleurs lits de plume.
    L’aubergiste blêmit en l’entendant, car toutes ses
chambres étaient occupées. Ne restait de la place que dans les grands lits du
chauffoir où on dormait à huit, cela ne conviendrait pas à un seigneur, surtout
si celui-ci

Weitere Kostenlose Bücher