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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’un
nouvel adversaire et coupa une tête. Puis il recula un instant, essoufflé.
Locksley et Cédric firent de même, car ils n’avaient plus beaucoup
d’adversaires devant eux.
    Les Brabançons se rapprochèrent aussi. Ils étaient
cinq. Cinq, dont Mercadier qui n’avait pas la moindre égratignure !
    Le mercenaire lâcha un ignoble juron et cracha aux
pieds de Robert de Locksley.
    — Je vais enfin terminer ce que j’aurais dû
finir à Châlus ! aboya-t-il. Ainsi tu es devenu le féal de Lackland, ton
pire ennemi ! Quant à toi, Guilhem, je ne t’aurai jamais imaginé aux
ordres de ce pourceau de Jean. J’attendais plutôt un homme de Brandin, mais puisque
tu es là, je ne vais pas gâcher mon plaisir et je t’écorcherai moi-même.
    Guilhem l’ignora, évaluant la force de leurs
ennemis.
    Il y avait le barbu à la hache qui avait tué
Regun. C’était un colosse large d’épaules à la chevelure tressée. Brandissant la
hache rougie du sang de l’écuyer, avec sa robe d’apparat ensanglantée, il avait
tout d’un ogre.
    À côté, un grand maigre aux cheveux ras avait une
joue arrachée qui pendait en partie. Lui, tenait à deux mains une large épée à
deux tranchants.
    Le troisième était un borgnat au front bestial,
ridé et buriné comme un vieux buffle. Ses mains fortes et noueuses tenaient
solidement une courte épée et un tranchoir pris sur la table.
    Le quatrième, ventripotent comme ceux qui abusent
de la nourriture et de la boisson, portait d’épaisses moustaches sur des traits
grossiers. Il ne paraissait pas rassuré, tenant son épée à deux mains.
    Le dernier était Mercadier. Râblé, vigoureux,
agile, le regard féroce, très brun avec un nez pointu au milieu d’une barbe
enchevêtrée jusqu’au cou. Il portait une robe de laine écarlate aux passements
brodés d’or recouverte d’une cotte de soie blanche, tachée de sang,
représentant un dragon rouge aux ailes déployées. Ses heuses étaient nouées par
des aiguillettes d’or.
    Ayant entendu Mercadier, Bartolomeo entra.
    Quatre contre cinq, songea Guilhem en lui faisant
signe. La partie est égale.
    — J’ignore ce que tu veux dire, Mercadier,
mais peu importe. Réglons donc notre querelle ! lança Locksley.
    — Par le sang de Dieu ! hurla
brusquement le barbu à la hache en se jetant sur Bartolomeo.
    Plus rapide, Guilhem virevolta et lui donna un
coup d’épée dans les reins, lui tranchant le dos.
    — Pour Regun ! lança-t-il.
    Le grand maigre à la joue arrachée se précipita
aussitôt sur lui sans avoir remarqué que Guilhem avait tiré de sa ceinture la
dague de Mercadier ayant tué Mathilde. Il la lança et le couteau arrêta sa
course dans le torse de son adversaire.
    Tout s’était passé en un instant. Mercadier
comprit qu’il avait sous-estimé celui qu’il avait eu sous ses ordres. Il avança
avec une prudence mesurée.
    Déjà, Locksley luttait avec le borgnat au front
bestial tandis que Cédric et Bartolomeo battaient le fer avec le ventripotent à
moustaches.
    Ces deux combats ne durèrent guère. Le borgne
anticipait mal les coups du côté droit. Locksley le martela de coups de taille
et lui trancha finalement un bras. Quant à Cédric, ayant vu que la peur
rongeait son adversaire, il le fit reculer à grands coups de lame jusqu’à ce
qu’il trébuche. Bartolomeo lui enfonça alors son glaive dans la gorge.
    Le combat se poursuivait donc seulement entre
Guilhem et Mercadier. Locksley voulut intervenir. À quatre contre le
mercenaire, la victoire serait rapide et il craignait l’arrivée de renforts.
Les domestiques avaient dû prévenir les amis du chef brabançon, peut-être même
Aliénor. Mais comme il s’apprêtait à frapper Mercadier, Guilhem lui cria de
s’écarter.
    — Il est à moi ! lança-t-il.
    Le capitaine provençal [43] eut un faible sourire de
reconnaissance. Guilhem était plus jeune, plus vigoureux, et surtout il avait
le désir de le tuer. Le routier devina que c’était la fin et ressentit une
étrange fatigue.
    Les lames se heurtèrent dans des jets
d’étincelles. Soudain, celle de Guilhem frappa si fort que la lame de Mercadier
se brisa. Ussel leva son épée bien haut et, d’un coup trancha une épaule de son
adversaire. Mercadier chancela tandis que la lame de Guilhem se levait encore
pour lui fendre le crâne, mais comme Mercadier avait titubé, le fer glissa et
l’atteignit au front. Il s’écroula.
    Déjà Cédric ramassait leurs arcs et

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