Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
des
nôtres. Nous partons la venger, mais n’aie pas peur pour ton auberge, nous n’y
reviendrons pas. La comtesse de Huntington payera ce que tu lui
demanderas : tu t’occuperas des obsèques de dame Mathilde. Je veux que ce
soit ce qu’il y a de plus beau et qu’elle ait une dalle sculptée à la
cathédrale. Qu’il y ait une messe tous les jours pour son âme jusqu’à la fin du
mois. Tu aideras mes serviteurs à préparer nos affaires et tu les conduiras sur
la rive. Nous serons au port à temps pour embarquer sur l’Anatasie…
    Il se tourna vers Ranulphe.
    — Mais si nous ne revenons pas, tu
embarqueras avec la comtesse et tu la conduiras à Huntington.
    — Au retour, je resterai avec Mathilde,
intervint Regun dans un sanglot. Je veux être près d’elle quand on la portera
en terre.
    — Elle est morte, Regun ! Morte pour
l’éternité ! Peu importe où elle sera ensevelie ! répliqua durement
Guilhem. Tu partiras avec nous ! Maintenant, cessons de jacasser comme de
vieilles femmes, que chacun mettre son harnois.
     
    Quelques minutes plus tard, cinq hommes d’armes arrivaient
devant la maison du dragon écarlate. Tous étaient en gambison, ou cuirasse
maclée d’anneaux, casque rond sur la tête et épée à la taille. Rondache en main
et arc et carquois pour trois d’entre eux.
    La porte était ouverte sur un vestibule servant de
corps de garde. En ce lundi de Pâques, premier jour de l’année, Mercadier
devait attendre des fidèles, sans doute aussi pour fêter son crime.
    — Le seigneur Mercadier est là ? demanda
agressivement Robert de Locksley.
    — Oui, qui êtes…
    L’homme interrogé n’eut pas le temps d’en dire
plus. Robert de Locksley lui avait passé sa lame à travers le ventre. Elle
ressortit de l’autre côté.
    Ses compagnons avaient aussi tiré l’épée,
surprenant les sentinelles. Seules deux d’entre elles tenant de courtes lances
ne se laissèrent pas faire. Il y eut quelques échanges de coups de taille, mais
les gardes furent impuissants devant la fureur de leurs assaillants. Peu après
le début de l’engagement, le sol était couvert de sang et de cadavres.
    — Bartolomeo, ferme la porte et garde
l’entrée. Tu nous prêteras main-forte si ça devient trop rude ! cria
Guilhem en se ruant le premier vers l’entrée de la salle.
    Il écarta une lourde tenture, souleva le loquet de
la porte de chêne devant lui et entra dans une grande salle, embrassant la
pièce d’un regard circulaire. On avait entendu l’échauffourée : autour
d’une grande table, deux ou trois douzaines d’hommes étaient debout. Si
quelques-uns avaient une expression incertaine, inquiète ou surprise, plusieurs
avaient compris de quoi il s’agissait et leurs yeux lançaient des éclairs. Les
chevaliers, en robe d’apparat, avaient sorti leur épée et les prélats,
terrifiés, tentaient de fuir par une cour. Guilhem reconnut l’archevêque Hélie,
en chape épiscopale avec une bordure frangée d’or aux trois bandes écarlates
sur fond d’argent ; les armes des Malemort.
    Robert de Locksley, Cédric et Regun entrèrent à
leur tour. Arc tendu, flèche encochée. Ils lâchèrent immédiatement leurs traits
et trois hommes tombèrent. Puis ils tirèrent à nouveau, au hasard. Serviteurs,
clercs, domestiques, chevaliers ou prélats s’écroulaient les uns après les
autres. Les volées de flèches se succédaient. Guilhem s’était avancé et
frappait de taille et d’estoc sur deux chevaliers qui s’étaient précipités vers
lui.
    Mais les gens de Mercadier s’étaient ressaisis. Se
saisissant de clercs ou de prélats morts ou blessés comme boucliers humains,
ils se jetèrent sur les archers, épées hautes. Deux avaient même décroché des
haches du mur. Locksley jeta son arc et tira sa lame. Regun fit de même et se
précipita, faisant de grands moulinets sanglants, coupant, détranchant, hachant
tel un forcené.
    La bataille faisait rage. Le sol était maintenant
couvert de corps, de mains et de bras coupés, de viscères et surtout de sang
dont l’âcre odeur se mêlait à la puanteur des tripes et des boyaux. À travers
la fureur qui le dominait, Guilhem vit Regun glisser dans une mare de sang et
tomber. Il allait le défendre quand un homme à l’épaisse barbe, brandissant une
hache, la lui abattit sur le crâne. Le casque de Regun fut fendu en deux et sa
cervelle jaillit comme une pâte grise.
    Maîtrisant son horreur, Guilhem para un coup

Weitere Kostenlose Bücher